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Les Nombrils - Tome 5 - Interviews et reportages

Posté : ven. 30 déc. 2011 15:43
par Mr Coyote
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La chronique de Radio-Canada (Première Heure du 15 novembre 2011) :

ImageLe cinquième album des Nombrils, Un couple d'enfer, a été tiré à 160.000 exemplaires par la maison d'édition Dupuis. Traduite en douze langues, cette série phénomène flirte avec le million d'exemplaires vendus. Jenny, Vicky et Karine, ses ados-héroïnes sont les chipies les plus poilantes de la BD franco-belge. Leurs gags naissent sous la plume mordante de Maryse Dubuc et le crayon léché de Marc Delafontaine dans une cabane perdue de Sherbrooke au fond du Canada.

« Nous avons sans doute trouvé le bon ton, un humour un peu mordant, mais pas choquant, à la limite du politiquement correct », explique Maryse Dubuc, qui scénarise la série aux côtés de son compagnon dessinateur Marc Delafontaine, alias Delaf.

Delaf, 38 ans, et Dubuc, 34 ans, convoquent leurs souvenirs d'adolescents pour donner vie aux personnages de la série : trois filles, dont deux ne pensent qu'aux garçons. Jenny et Vicky, filles écervelées, se moquent de la troisième, Karine, une fille naïve, jusqu'à ce que cette dernière s'émancipe, rencontre l'amour et les rende jalouses.

La série Les nombrils a fait ses débuts dans le magazine québécois Safarir. Par la suite, elle a été publiée dans le Journal de Spirou pour cibler des lectrices de 10 à 15 ans. Mais avec le temps, la série est devenue « grand public, lue aussi par les parents », selon une porte-parole de Dupuis.

Après le succès en France et en Belgique, les albums des Nombrils ont été traduits dans une douzaine de langues, dont l'espagnol, l'anglais et le tchèque. Cependant, la série n'a pas eu de succès au Canada anglais. « Le public anglophone aime les comics, apprécie de plus en plus les mangas, mais n'a pas encore adopté la BD franco-belge. Ça viendra un jour », espère Delaf.

Depuis le début de la série, Karine, une grande asperge angoissée, était sous l'étouffoir de Jenny et Vicky, un duo de bimbos nombrilistes. Dans ce nouvel épisode, Karine casse son image. Le monde et la morale basculent, sous l'influence d'Albin, un chanteur de rue diabolique?

ImageComment avez-vous eu l'idée de créer la série des Nombrils ?

Marc : Au Québec, on avait imaginé ce trio de filles sexy pour Safarir, un magazine d'humour qui plaisait surtout aux garçons. On a été très surpris que Spirou s'intéresse au projet en Belgique et que chez vous, les Nombrils plaisent d'abord aux jeunes filles !

Depuis le premier album, vous êtes passés du gag pur au feuilleton humoristique. Vous n'avez pas peur de vous égarer entre deux genres ?

Marc : On se laisse porter par nos impulsions. On garde la liberté de se surprendre pour trouver notre plaisir dans le récit.

Maryse : On aime se mettre en danger ! Ça fait du bien de changer de rythme. Quand on finit un album, on n'a aucune idée de ce que sera le suivant. Je sais ce qui arrivera à Karine mais je ne sais pas quand.

Karine change de look, de caractère. C'est tout à fait inhabituel chez les héros. Tintin a mis 40 ans à changer ses culottes de golf et Spirou 50 ans à abandonner son costume de groom.

Marc : Notre BD est une BD d'ados et les ados, c'est le changement ! On ne fera pas 50 albums des Nombrils alors pourquoi pas prendre le risque ?

Maryse : On est à l'écoute des personnages. Ça booste la série.

Vous les manipulez aussi, vos personnages. Dans un sens pas toujours recommandable?

Maryse : Karine est un personnage naïf à la base. Albin va la changer. Mais quand une personne en influence une autre, on se pose évidemment la question de savoir jusqu'où ça peut aller? En décidant de rejeter sa propre naïveté et sa confiance aveugle dans les gens, Karine va aller trop loin dans l'autre sens.

Marc : Elle en a tellement bavé qu'elle a le droit de se révolter. Albin la manipule pour son bien mais, effectivement, il n'est peut-être pas tout à fait recommandable? Il faut que le lecteur y croie, qu'il puisse s'identifier à ce personnage qui commet des erreurs dans la vie. On la suit dans ce cheminement négatif.

Les Nombrils, c'est aussi et d'abord une histoire d'amitié ?

Marc : Jenny, Vicky, Karine partagent une amitié à la fois forte et tordue. En même temps, c'est une amitié solide. On en raconte les bases dans ce nouvel album. Mais Albin bouscule l'équilibre du trio. L'amitié est remise en question : impossible ensuite de reculer.

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Texte : Radio-Canada et Daniel Couvreur pour Le Soir. Source de la video : RTL-tvi (Belgique)