Retour de brocantes, trouvailles sympas à prix doux :)

[Juho]

Sinon pour les dos ronds, c'est une très agréable série aussi dans le sens où elle est , somme toute, très abordable... On peut trouver un dos rond en bel état pour 15 euros, si l'on est patient. C'est pas tellement plus cher qu'une BD neuve en librairie. On ne peut pas en dire autant des Lombard toilés, sauf certains titres qui ne font plus l'unanimité.

Mais globalement, les dos ronds sont très abordables, si on ne cherche pas une EO du premier coup. Personnellement, j'essaye de "tous" les avoir en réédition d'abord, et je verrais ensuite pour les EO. C'est déja très beau un dos rond en réédition, rien n'empèche d'arriver à l'EO progressivement, par la suite.

Après il y a des cas particuliers de rééditions magnifiques, comme le Sorcier à dos rose, la mauvaise tête à dos bleu ciel, les chapeaux noirs à dos vert pomme superbe, qui passe bleu par la suite... Ces rééditions sont plus chères mais aussi plus belles.

Quand je dis tous, je met des guillemets, car il y a des choses qui ne m'accrochent pas, même pour le coté "objet". Foufi ou les Timours, ca ne me passionne pas, mais bon, je les veux "presque" tous. Marc Lebut, Sophie, Johan, Spirou, Boule et Bill, Gaston, La Ribambelle, Les Schtroumpfs, Benoît Brisefer, et je crois que c'est tout. Ca fait vraiment une très belle collection. D'autant qu'il y a des doublons que je crée, par exemple pour les Spirou que j'ai en EO à dos papier, je la veux aussi en dos rond, pour avoir toute la série dans ce format. Je rêve ... :langue2:

[Parker]

C'est vrai qu'avec un tel argumentaire c'est assez tentant de collectionner les dos ronds!
Mais que pensez vous des bons vieux brochés? (histoire de relancer la discute).

[Juho]

Bah il y a des cas où la question ne se pose pas! Gil Jourdan, Buck Danny, Marc Dacier, etc...

Moi j'adore les brochés, car ils ont un papier la plupart du temps magnifique. Il y a des exceptions, mais globalement, jusque 1967, le papier employé est exceptionnel, très épais, qui bruni fort (il faut aimer ca) mais les couleurs ont un rendu sublime, très saturées mais très chaleureuses, aussi par l'effet "papier doré". Après 1967, en revanche, ca sera du papier non acide qui reste blanc pétant même plus de 40 ans après. Peut être qu'il évoluera par la suite. Pour l'instant , il est ainsi, et les couleurs sont beaucoup plus pales, même à l'impression, pas seulement à cause du papier. Donc les brochés d'avant 1967, j'adore, rien que pour le papier et les couleurs.

Après si on veut parler des brochés en rapport avec les dos ronds, pour la forme générale de l'album, je prefère le dos rond. Dupuis a malheuresement toujours utilisé pour les dos rond un papier moins acide que pour les albums brochés, ce qui fait que pour une même année, on aura un papier dans les dos rond très différent de celui des brochés. Globalement, les dos ronds restent tous bien blancs, au niveau du papier, même s'il y a des exceptions. Le premier Boule et Bill, en 1962, a un papier tout blanc, par exemple, à presque 50 ans. Les couleurs sont très belles aussi, mieux que lors des rééditions, mais moi j'aime bien quand c'est encore plus chaud que ca.

Du coup - mais je suis un malade grave atteint - je monte la collection des Johan et Pirlouit en dos rond, ainsi qu'en broché (en réédition) , rien que pour avoir ces couleurs et ce papier. J'en ait un, comme ca, je crois que c'est la Flèche Noire, vers 1964, les couleurs sont plus particulièrement à tomber par terre. J'ai le dos rond d'à peu près la même époque, c'est un peu moins chaleureux à mon goût. Mais comme j'adore l'aspect dos rond bah...

Mais bon, c'est pas trop grave, hein, docteur ? :langue2:

[Parker]

Rassure toi, tu n'es alors pas le seul malade!

Tu ne pouvais tout citer dans les brochés "antiques", mais les Lucky Luke du début, les Kim devil, Valhardi ..... sont dans mes préférés.

Les couvertures des brochés sont superbes(papier et couleurs): c'est vrai que c'est plus pétant avec les couvertures pelliculées, mais c'est pas pareil que mat. La couverture c'est la vitrine de la bande, celle qui fait saliver et qu'on ne peut résister (rares sont les très mauvaises couvertures, mais ça arrive .... on se demande à quoi pense l'éditeur dans ces cas là). Par contre ça peut souvent être le contenu qui est décevant par rapport à une couverture superbe!.

Dans mes préférées:

PPP "lac de l'homme mort" (marc Jaguar), avec la 203 gris bleue ...
PPP "les trafiquants de la mer rouge (Buck Danny)
PPP "Mine d'or de Dick Digger" (Lucky Luke)
PPP "Maitre de Roucybeuf" (Johan)
PPP "Chateau maudit" (Valhardi)
PPP "Le peuple en dehors du temps" (Kim devil)

etc, etc (mais il n'y en a pas tant que ça).

PS: PPP comme d'autres mettraient 777 ou *** (P comme Parker bien sûr).

On pourrait faire un topic avec "les meilleures couvertures" et "les plus tartes" selon vous (avec statistiques et classements).

[savjlien2]

j'ai trouvé quelques EO
Gaston 13 (dupuis) 5€
Gaston 15 (marsu) 3€
Melusine 9 (dupuis) 3€
Cedric 16 (dupuis) 3 €
et quelques recueils du journal de spirou à 3€ chaque

et en plus j'ai retrouvé Cedric 17 en EO dans ma bibliothèque en la déménageant et plusieurs Lucky Luke en EO et peut être bien des buck danny EO mais la je suis pas sur car ils datent de l'année de l'EO(1960s selon le BDM que j'ai eu sur ebay ) mais sont en souple et je trouve ça bizarre
Mais même si ce ne sont pas des EO je suis content de ma semaine

[Juho]

Ca n'a rien de bizarre du tout, dans les années 1950 et 1960, c'était courant.

Les séries emblématiques des éditeurs avaient droit à une belle qualité d'édition cartonnée, bien reliée, en dos toilé, papier, ou dos rond, etc, comme Spirou, Tintin, Blake et Mortimer, Gaston...

Mais les séries plus secondaires (ce qui ne veut pas dire qu'elles se vendaient moins bien ou qu'elles n'étaient pas bonnes) étaient en format broché (souple) pour permettre de les vendre 2 fois moins cher. Buck Danny, Gil Jourdan, les Castors, etc, chez Dupuis, ou la collection Jeune Europe, chez le Lombard... Avec la même somme, le petit lecteur pouvait se payer plus de titres.

Il y a des cas assez étonnant où les EO sont tantôt souples, tantôt brochées, comme dans la série Jari, chez le Lombard.

Ou des différence entre l'EO Belge (souple) et l'EO Francaise (cartonnée) pour des séries comme Tif et Tondu ou Johan et Pirlouit.

Dupuis a abandonné cette logique dans les années 1980 en rééditant tout son catalogue de BD souples au format cartonné (Lucky Luke, Buck, Gil Jourdan, etc) pour que la quasi intégralité du catalogue ne soit vendu qu'en cartonné, ce qui était possible puisque les techniques de reliure devinrent moins artisanales et plus économiques (mais en rognant un peu sur la qualité à mon goût ).

Ceci dit, même si les Buck Danny ne sont pas en EO, pour ces séries là, les rééditions brochées sont très belles car avant 1967, Dupuis a employé du papier absolument superbe, pour les EO comme pour les rééditions, et les couleurs donnent vachement bien

[Pigling-Bland]

Dupuis a abandonné cette logique dans les années 1980 en rééditant tout son catalogue de BD souples au format cartonné (Lucky Luke, Buck, Gil Jourdan, etc) pour que la quasi intégralité du catalogue ne soit vendu qu'en cartonné, ce qui était possible puisque les techniques de reliure devinrent moins artisanales et plus économiques (mais en rognant un peu sur la qualité à mon goût ).

En réalité la question du choix broché/ cartonné chez Dupuis et Lombard était que dans leur esprit, la BD était un objet populaire et que, donc, si la BD était trop cher elle se vendrait moins. ce qui était aberrant évidemment. la preuve en a été faite lorsque Lucky Luke est passé chez Dargaud.
Ce qui a décidé Dupuis à abandonner totalement les brochés du jour au lendemain en 1984 ou parurent pour la 1ère fois toutes séries confondues en cartonné, c'est la pression des grandes surfaces qui renâclaient à proposer des brochés dans leurs rayons car les lecteurs sauvages leur bousillaient les bouquins en les lisant dans les rayons et en les remettant n'importe comment. Or la vente en grande surface a modifié totalement les quantités vendues et il était donc indispensable de se plier aux lois de la vente dans ce secteur commercial.
Pour l'anecdote, Tome et Janry se sont souvent vantés que c'est eux qui ont rendu la série Spirou et Fantasio véritablement célèbre. Or si les ventes disent en effet cela, la réalité est que ce sont les premiers à avoir bénéficié véritablement du commerce de la BD en grande surface. Il y a fort à parier que si Franquin avait été vendu dans un cadre de grande distribution dans les années 50 il aurait vendu au moins autant que Tome et Janry.
Tout ça pour dire que finalement tout ça n'est qu'une affaire de Marketing et de gros sous. Pas de souci de qualité ni d'esthétique.

[Parker]

C'est vrai que dans les années 50, même si j'étais en région parisienne, la distribution des albums ne se faisait dans mon coin que par l'intermédiaire de la maison de la presse. Cette dernière avait rarement les titres qu'il fallait donc commander. On ne pouvait alors être au courant des parutions qu'à travers les mini couvertures proposées en pub à l'intérieur du JdS seul moyen de promotion à ma connaissance. Je découpais ces couvertures à la manière de cartes à jouer (un peu comme les cartes Pokémons d'aujourd'hui) c'était pour moi un petit trésor d'enfant qui a vraiment marqué mon imagination pour longtemps!
Autrement, la caverne d'Ali Baba (magasin des éditions Dupuis) se trouvait à la même adresse boulevard St Germain à Paris où une dame très aimable et serviable (les temps changent un peu) nous accueillait. Et là c'était le bonheur total.
Franquin et les autres auraient sans doute cartonné avec les moyens de diffusion d'aujourd'hui. La BD belge n'était par ailleurs pas connu sous cette forme d'albums, la période était centrée sur ce qu'on appelait les "illustrés" petit format qui eux faisait l'objet d'un présentoir alléchant dans les librairies de la presse (disparu aujourd'hui malheureusement). A côté on pouvait trouver à cette époque un présentoir avec des timbres vendus par thèmes et par 3. Témoignage d'une époque révolue aux occupations différentes (pas de télé pour la plupart des petits français, et de plus absence chronique d'émission enfantine à part les marionnettes filmées du jeudi) .... etc etc

Pour les nostalgiques ou les curieux je recommande une excellent bande de 2003 de Yvan Pommaux aux édition Archimède (l'école des loisirs). le titre est "Avant la télé" et raconte la vie quotidienne d'un enfant de 8 ans en 1953. C'est super de s'identifier pour les uns et de découvrir pour les autres (on a même oublié une certaine rudesse de cette époque au profit des meilleurs souvenirs). Cette bande (format "à l'italienne toilé) est sans doute une de mes préférées bien sûr.

(c'est plus un livre didactique qu'une BD classique)

[Pigling-Bland]

Autrement, la caverne d'Ali Baba (magasin des éditions Dupuis) se trouvait à la même adresse boulevard St Germain à Paris où une dame très aimable et serviable (les temps changent un peu) nous accueillait. Et là c'était le bonheur total.

Ta description sur la façon dont on connaissait l'existence de nouveaux albums c'est exactement ça. Quant à cette dame dont tu parles je la conaissais bien aussi. Elle était en effet tres gentille je me souviens parfaitement d'elle vu que j'habitais le 13ème, donc pas loin du 5ème, et j'allais aussi souvent trainer la bas dans ce magasin merveilleux ou j'ai vu aussi Morris, Franquin, Peyo, Roba et Goscinny entre autres. Oui vu car je n'avais pas d'argent pour acheter des albums donc je ne pouvais faire dédicacer. Une fois j'ai pu m'acheter juste un broché qui venait de sortir, c'était "les rivaux de Painful Gulch", je l'ai fait dédicacer par Morris et Goscinny.
C'était d'ailleurs un petit magasin car le sous-sol servait aux réserves et donc on n'y allait pas (on pouvait par exemple acheter un journal qu'on avait manqué, ils étaient entreposés là avec des albums de Jijé, d'Hubinon, d'Eddy Paape qui ne se vendaient pas et qui trainaient là depuis parfois 8 à 10 ans comme les Blondin et Cirage ou certain Valhardi), et même le fond du plein-pied était une pièce cloisonnée à part qui servait de bureau. La surface de présentation était donc tres inférieure à celle de maintenant. D'ailleurs une fois j'ai essayé de m'imaginer ce que représentait cette surface sans la salle arrière dont la cloison a été abatue pour agrandir le magasin ni le palier d'accès au sous-sol, et je me suis aperçu que mes yeux d'enfants avaient gardé en mémoire un espace bien plus grand que cela n'était en réalité.

Tu as aussi raison de souligner que ça n'avait rien à voir avec la façon dont on est accueilli maintenant dans ce même magasin qui n'est plus depuis longtemps la librairie des jeunes de Dupuis.

[Parker]

Tout à fait.
C'est vrai que le magasin était plus petit mais nous aussi. Je confirme qu'à cette époque le sous sol ne faisait pas partie de l'espace boutique. Ah les belles couvertures dans la vitrine enfin! Le porte monnaie n'était malheureusement pas à la hauteur même en cassant la tirelire.
Je me souviens que la seule chose qu'on arrivait à voir en local dans nos petites échoppes de quartier c'est l'album trimestriel du Jds offrant sa couverture alléchante à nos yeux de gamins en partance pour l'école communale cartables au dos. L'album 57 (spirou accroché au Berliet bleu) trônait au mileu de la vitrine, seul, m'attirant comme un aimant, entre les fournitures scolaires, un poste à galène, et tout un tas de fourbi propre à la boutique appelée "radio de l'Yvette"! C'est ma première pulsion et mon premier achat de BD. C'était en 1956 (on peut dire que c'était hier ... ?)

[Pigling-Bland]

J'imagine... faut dire que ce camion de la reliure 57 c'est quelque chose.

[Juho]

C'est pas vraiment dans une brocante mais pas chez un libraire non plus, aujourd'hui, je me suis offert ceci en état flambant neuf



Un bouquin du jeune Emile Bravo paru il y a 20 ans et absolument introuvable dans sa version originale à dos toilé rouge de la superbe collection Atomium, probablement paru à tirage minuscule, les éditions Magic Strip étant déja au début de la fin, à cette époque.

Des années que j'attendais de pouvoir le lire, celui là... En fait depuis 1999, lorsque j'ai découvert la série Jules et qu'il était cité dans la liste d'auteur, tout en étant déja épuisé depuis longtemps, mais je ne savais encore rien de la collection Atomium ni de la rareté de celui ci. Entretemps, il a été réédité, mais j'ai refusé de céder à la facilité , j'ai attendu de pouvoir le lire dans cette jolie édition

Un album coté au prix ridicule de 22 euros alors que Petit Peintre, album similaire de Dupuy-Berberian cote le triple... A mon avis, les deux se valent largement par leur rareté, surtout en bel état.