Analyse de la famille Spirou
Posté : mer. 25 juil. 2018 20:51
[note: J'espère que je poste ceci au bon endroit, sinon désolé aux modérateurs pour le dérangement que ça va causer]
Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Oui, je sais, ça fait trèèèèès longtemps, et certains ne savent probablement même pas qui je suis! En gros, je m'amuse souvent à décortiquer les albums et essayer de trouver des sujets d'analyse pour la bibliothèque. Après un temps d'absence ridculement long, et maintenant que j'ai de nouveau du temps, me revoilà. Après avoir travaillé sur la critique de l'album Il y a un Sorcier à Champignac (qui sera très différente de la version forum, teasing!), je m'attelais doucement mais sûrement au dossier associé. Mais au fur et à mesure de l'écriture, il m'a fallu me rendre à l'évidence, ce dossier est beaucoup plus dense, long et potentiellement casse-gueule que les autres. Un second regard n'est donc pas superflu.
Du coup, après discussion avec Prof. Pigling, je vous propose pour ce mois d'août une première version de ce dossier, en mode feuilleton. Une partie par semaine (en espérant que je tienne le rythme). Le but du jeu, avoir votre opinion, votre avis, vos désaccords, vos ajouts, avant de considérer (ou non) sa place dans la bibliothèque. Toutes les remarques, commentaires et discussions sont bienvenues!
On démarre tout de suite avec la première partie:
Analyse d’une structure familiale : une étude où on va parler de Spirou (quand-même), mais aussi de Tintin et d’Astérix…
Partie 1 : Le modèle hergéen
On a souvent tendance à comparer Spirou et Tintin, ce qui se comprend parfaitement. Après tout, ce sont tous les deux des héros de bédé jeunesse d’aventure, inventés avant la seconde guerre mondiale, ils font le même métier (même si c’est un peu flou pour Spirou), et disposent d’un environnement social similaire. Cette comparaison a même été complètement entretenue par les deux périodiques que sont le journal de Spirou et celui de Tintin, dans une fausse guerre de chapelles qui a donné de très grands moments dans les années 60.
[thumbnail]http://spiroureporter.net/wp-content/up ... u-1407.jpg[/thumbnail]
Tintin, en tant que plus ancien des deux (il apparaît pour la première fois le 10 janvier 1929 dans le Petit Vingtième, tandis que Spirou sort de sa toile près de 10 ans plus tard en 1938) est souvent érigé en tant que modèle pour le développement de l’univers de Spirou (et même plus généralement de la bédé franco-belge du vingtième siècle), ce qui se perçoit très clairement dans Il y a un Sorcier à Champignac.
Lors du début de la prépublication d’il y a un sorcier à Champignac en octobre 1950, Tintin affiche déjà 14 albums reliés au compteur (le Temple du Soleil est sorti en septembre 1949, bientôt rejoints par Tintin au pays de l’or noir en décembre 1950). Autant dire qu’en comparaison de l’univers en pleine gestation de Spirou (mais quel était le métier de Fantasio – à part faire des gaffes – dans les petites histoires courtes de l’ère Jijé ?), celui de Tintin est parfaitement défini et codifié. Franquin (ou Gillain, voir critique de l’album) va ainsi très clairement s’inspirer de ce modèle, pour non seulement développer l’univers de l’album, mais également celui de la série à plus long terme. Et pour ce faire, l’auteur va développer un environnement autour du groom similaire à celui qui entoure le plus belge des reporters.
L’idée de reprendre une structure similaire à l’œuvre d’Hergé a du sens, non seulement car il s’agit d’une « formule qui marche » pour développer un héros de BD d’aventures, mais également parce que Spirou a déjà bien suivi jusque-là une évolution relativement similaire au célèbre reporter à la houppette. En effet, dès la période Rob-Vel, Spirou n’a plus de groom que le titre, et vit des aventures complètement folles et fantasques (un peu loin du semi-réalisme de Tintin). Il a très rapidement rencontré son écureuil Spip, qui va tenir dans la saga un rôle similaire au fox-terrier Milou chez son collègue de fiction, puis son comparse Fantasio dans un rôle plus ou moins similaire à celui du capitaine Haddock dans Tintin (notamment en tant que caution humoristique). Ce qui manque à Spirou avant Il y a un Sorcier à Champignac, c’est un « chez-soi ». Et par ceci je n’entends pas spécialement une maison ou un appartement ; Spirou comme Tintin dispose déjà d’un appartement ; mais comme disent nos amis anglais « a place to call home ».
Or, Spirou comme Tintin sont des héros très urbains : l’un est encore plus ou moins groom (même s’il n’a pas ouvert une porte à un client depuis ses premières aventures chez Rob-Vel), le suivant est reporter/globe-trotter. Les deux auteurs décident donc de leur donner des attaches campagnardes, Moulinsart pour Tintin et donc Champignac pour Spirou. Cette attache se traduit par un château, basé dans les deux cas sur un modèle réel : respectivement Cheverny en France et Skeuvre en Belgique.
[thumbnail]https://upload.wikimedia.org/wikipedia/ ... ontale.jpg[/thumbnail] [thumbnail]https://upload.wikimedia.org/wikipedia/ ... JPG001.jpg[/thumbnail]
Si chez Tintin, c’est le capitaine Haddock qui devient le châtelain du manoir très sobre et élégant (bref, tout le contraire du capitaine !) ; chez Spirou le Comte de Champignac devient le maître fantasque d’un château plus ou moins à l’abandon. L’utilisation du Comte de Champignac permet en outre de remplir une fonction qui ne peut pas être remplie (ou très mal) par Fantasio, celle de figure paternelle ; figure savante et respectable mais dont le grand-âge impose des restrictions physiques contrairement au héros (même si dans le cas de Champignac, grâce au X1, ces restrictions sont toutes relatives !). Ce rôle chez Tintin, s’il est en partie dévolu au capitaine Haddock (dû à une spécificité de Tintin, voir partie 2), se retrouve surtout chez le professeur Tryphon Tournesol, dont la surdité reste le plus grand moteur de gags. Champignac et Tournesol sont tous les deux scientifiques, et ont installé/installeront tous les deux leur laboratoire dans le château ou ses dépendances.
Plus que le château, c’est l’ensemble du village associé qui va servir de repère au héros, avec un ensemble de figures récurrentes. Pour Tintin, le guindé Nestor, le casse-pieds Séraphin Lampion, et bien entendu la fameuse boucherie Sanzot. Pour Spirou, l’égocentrique Maire, le peureux Duplumier et l’ivrogne Dupilon. On notera que si Tintin passe beaucoup de temps à Moulinsart, le village du même nom n’est développé réellement que vers la fin de la série (notamment l’affaire Tournesol et les bijoux de la Castafiore, soient des albums sortis bien après Il y a un Sorcier à Champignac). Au contraire, Champignac-en-Cambrousse (au nom plein de promesses), est le cadre éclatant de cette première aventure longue, mais également de nombre d’aventures ultérieures (le Voyageur du Mésozoïque, Panade à Champignac, Du Cidre pour les Etoiles, Mais qui arrêtera Cyanure, Alerte aux Zorkons, pour ne citer qu’eux). L’association figure paternelle – village de campagne permet de donner au héros une famille à retrouver, un lieu où se reposer, comme lorsqu’on retourne dans la ville de notre enfance. L’utilisation d’un village plutôt que d’une ville permet au lecteur et au personnage d’y avoir plus facilement des repères spatiaux et des figures récurrentes, et donc de donner l’impression d’un lieu chargé de souvenirs. En outre, l’utilisation d’un village permet de donner une dimension intemporelle à cette région chargée de souvenirs, ce qui sied plutôt bien à ces bédés qui ont un rapport particulier au temps (voir dans une partie à venir).
Ainsi, cette « hergéisation » de l’univers passe par la complétion d’une « cellule familiale » autour du héros : on a donc le héros (Spirou, Tintin), son compagnon (Fantasio, Haddock), leur animal de compagnie, symbole de l’enfant (Spip et le Marsupilami, Milou), le (grand-)père (Champignac, Tournesol). Cette famille, sans femme, a pour but de créer une cellule familiale d’où la sexualité est expurgée, et permet de rendre l’univers plus attachant pour le lecteur cible (qui était dans les années 40 à 60 rappelons-le un petit garçon. Le journal de Tintin étant d’ailleurs connu comme l’hebdomadaire des petits garçons sages). Spirou ne sera pas le seul à reprendre cette cellule, l’autre grand héros de la bédé franco-belge, Astérix, suit exactement le même schéma. On notera que l’efficacité du modèle hergéen est tellement acceptée dans l’univers de la bédé franco-belge, que Spirou comme Astérix seront bien plus « rapide » que Tintin dans la construction de leur petite famille. Il faudra à Tintin douze albums pour que le quatuor Tintin-Milou-Haddock-Tournesol soit formé (et Moulinsart découvert), là où Franquin peaufine la famille de Spirou dès cette première histoire longue (bon, on pourrait arguer qu’il manque encore le Marsupilami, qui arrivera dès l’album suivant). Quant à Astérix, le premier album donne déjà le trio de base (Astérix, Obélix, Panoramix dans des rôles qui n’évolueront que peu) ; même s’il faudra attendre le cinquième album (le Tour de Gaule) pour qu’Idéfix pointe le bout de son museau.
[thumbnail]https://upload.wikimedia.org/wikipedia/ ... emble1.jpg[/thumbnail] [thumbnail]https://i.pinimg.com/originals/34/61/90 ... 86d11a.jpg[/thumbnail] [thumbnail]https://pbs.twimg.com/profile_images/58 ... 00x400.png[/thumbnail]
On pourrait ajouter à ce cocon familial la figure de l’ennemi (Rastapopoulos, Zantafio et Zorglub, Jules César), mais là on tient plus un trope de narration propre à toutes les séries d’aventures qu’à un modèle hergéen. Du reste, s’il est évident que Franquin comme Goscinny se sont inspirés du modèle Tintin (Franquin ne s’en est du reste jamais caché), on peut faire remonter cette idée de cellule familiale autour du héros bien plus loin dans le temps. Sherlock Holmes par exemple présente un schéma « familial » plutôt similaire.
(A suivre...)
[J'espère que ce dossier vous plaira!]
Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Oui, je sais, ça fait trèèèèès longtemps, et certains ne savent probablement même pas qui je suis! En gros, je m'amuse souvent à décortiquer les albums et essayer de trouver des sujets d'analyse pour la bibliothèque. Après un temps d'absence ridculement long, et maintenant que j'ai de nouveau du temps, me revoilà. Après avoir travaillé sur la critique de l'album Il y a un Sorcier à Champignac (qui sera très différente de la version forum, teasing!), je m'attelais doucement mais sûrement au dossier associé. Mais au fur et à mesure de l'écriture, il m'a fallu me rendre à l'évidence, ce dossier est beaucoup plus dense, long et potentiellement casse-gueule que les autres. Un second regard n'est donc pas superflu.
Du coup, après discussion avec Prof. Pigling, je vous propose pour ce mois d'août une première version de ce dossier, en mode feuilleton. Une partie par semaine (en espérant que je tienne le rythme). Le but du jeu, avoir votre opinion, votre avis, vos désaccords, vos ajouts, avant de considérer (ou non) sa place dans la bibliothèque. Toutes les remarques, commentaires et discussions sont bienvenues!
On démarre tout de suite avec la première partie:
Analyse d’une structure familiale : une étude où on va parler de Spirou (quand-même), mais aussi de Tintin et d’Astérix…
Partie 1 : Le modèle hergéen
On a souvent tendance à comparer Spirou et Tintin, ce qui se comprend parfaitement. Après tout, ce sont tous les deux des héros de bédé jeunesse d’aventure, inventés avant la seconde guerre mondiale, ils font le même métier (même si c’est un peu flou pour Spirou), et disposent d’un environnement social similaire. Cette comparaison a même été complètement entretenue par les deux périodiques que sont le journal de Spirou et celui de Tintin, dans une fausse guerre de chapelles qui a donné de très grands moments dans les années 60.
[thumbnail]http://spiroureporter.net/wp-content/up ... u-1407.jpg[/thumbnail]
Tintin, en tant que plus ancien des deux (il apparaît pour la première fois le 10 janvier 1929 dans le Petit Vingtième, tandis que Spirou sort de sa toile près de 10 ans plus tard en 1938) est souvent érigé en tant que modèle pour le développement de l’univers de Spirou (et même plus généralement de la bédé franco-belge du vingtième siècle), ce qui se perçoit très clairement dans Il y a un Sorcier à Champignac.
Lors du début de la prépublication d’il y a un sorcier à Champignac en octobre 1950, Tintin affiche déjà 14 albums reliés au compteur (le Temple du Soleil est sorti en septembre 1949, bientôt rejoints par Tintin au pays de l’or noir en décembre 1950). Autant dire qu’en comparaison de l’univers en pleine gestation de Spirou (mais quel était le métier de Fantasio – à part faire des gaffes – dans les petites histoires courtes de l’ère Jijé ?), celui de Tintin est parfaitement défini et codifié. Franquin (ou Gillain, voir critique de l’album) va ainsi très clairement s’inspirer de ce modèle, pour non seulement développer l’univers de l’album, mais également celui de la série à plus long terme. Et pour ce faire, l’auteur va développer un environnement autour du groom similaire à celui qui entoure le plus belge des reporters.
L’idée de reprendre une structure similaire à l’œuvre d’Hergé a du sens, non seulement car il s’agit d’une « formule qui marche » pour développer un héros de BD d’aventures, mais également parce que Spirou a déjà bien suivi jusque-là une évolution relativement similaire au célèbre reporter à la houppette. En effet, dès la période Rob-Vel, Spirou n’a plus de groom que le titre, et vit des aventures complètement folles et fantasques (un peu loin du semi-réalisme de Tintin). Il a très rapidement rencontré son écureuil Spip, qui va tenir dans la saga un rôle similaire au fox-terrier Milou chez son collègue de fiction, puis son comparse Fantasio dans un rôle plus ou moins similaire à celui du capitaine Haddock dans Tintin (notamment en tant que caution humoristique). Ce qui manque à Spirou avant Il y a un Sorcier à Champignac, c’est un « chez-soi ». Et par ceci je n’entends pas spécialement une maison ou un appartement ; Spirou comme Tintin dispose déjà d’un appartement ; mais comme disent nos amis anglais « a place to call home ».
Or, Spirou comme Tintin sont des héros très urbains : l’un est encore plus ou moins groom (même s’il n’a pas ouvert une porte à un client depuis ses premières aventures chez Rob-Vel), le suivant est reporter/globe-trotter. Les deux auteurs décident donc de leur donner des attaches campagnardes, Moulinsart pour Tintin et donc Champignac pour Spirou. Cette attache se traduit par un château, basé dans les deux cas sur un modèle réel : respectivement Cheverny en France et Skeuvre en Belgique.
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Si chez Tintin, c’est le capitaine Haddock qui devient le châtelain du manoir très sobre et élégant (bref, tout le contraire du capitaine !) ; chez Spirou le Comte de Champignac devient le maître fantasque d’un château plus ou moins à l’abandon. L’utilisation du Comte de Champignac permet en outre de remplir une fonction qui ne peut pas être remplie (ou très mal) par Fantasio, celle de figure paternelle ; figure savante et respectable mais dont le grand-âge impose des restrictions physiques contrairement au héros (même si dans le cas de Champignac, grâce au X1, ces restrictions sont toutes relatives !). Ce rôle chez Tintin, s’il est en partie dévolu au capitaine Haddock (dû à une spécificité de Tintin, voir partie 2), se retrouve surtout chez le professeur Tryphon Tournesol, dont la surdité reste le plus grand moteur de gags. Champignac et Tournesol sont tous les deux scientifiques, et ont installé/installeront tous les deux leur laboratoire dans le château ou ses dépendances.
Plus que le château, c’est l’ensemble du village associé qui va servir de repère au héros, avec un ensemble de figures récurrentes. Pour Tintin, le guindé Nestor, le casse-pieds Séraphin Lampion, et bien entendu la fameuse boucherie Sanzot. Pour Spirou, l’égocentrique Maire, le peureux Duplumier et l’ivrogne Dupilon. On notera que si Tintin passe beaucoup de temps à Moulinsart, le village du même nom n’est développé réellement que vers la fin de la série (notamment l’affaire Tournesol et les bijoux de la Castafiore, soient des albums sortis bien après Il y a un Sorcier à Champignac). Au contraire, Champignac-en-Cambrousse (au nom plein de promesses), est le cadre éclatant de cette première aventure longue, mais également de nombre d’aventures ultérieures (le Voyageur du Mésozoïque, Panade à Champignac, Du Cidre pour les Etoiles, Mais qui arrêtera Cyanure, Alerte aux Zorkons, pour ne citer qu’eux). L’association figure paternelle – village de campagne permet de donner au héros une famille à retrouver, un lieu où se reposer, comme lorsqu’on retourne dans la ville de notre enfance. L’utilisation d’un village plutôt que d’une ville permet au lecteur et au personnage d’y avoir plus facilement des repères spatiaux et des figures récurrentes, et donc de donner l’impression d’un lieu chargé de souvenirs. En outre, l’utilisation d’un village permet de donner une dimension intemporelle à cette région chargée de souvenirs, ce qui sied plutôt bien à ces bédés qui ont un rapport particulier au temps (voir dans une partie à venir).
Ainsi, cette « hergéisation » de l’univers passe par la complétion d’une « cellule familiale » autour du héros : on a donc le héros (Spirou, Tintin), son compagnon (Fantasio, Haddock), leur animal de compagnie, symbole de l’enfant (Spip et le Marsupilami, Milou), le (grand-)père (Champignac, Tournesol). Cette famille, sans femme, a pour but de créer une cellule familiale d’où la sexualité est expurgée, et permet de rendre l’univers plus attachant pour le lecteur cible (qui était dans les années 40 à 60 rappelons-le un petit garçon. Le journal de Tintin étant d’ailleurs connu comme l’hebdomadaire des petits garçons sages). Spirou ne sera pas le seul à reprendre cette cellule, l’autre grand héros de la bédé franco-belge, Astérix, suit exactement le même schéma. On notera que l’efficacité du modèle hergéen est tellement acceptée dans l’univers de la bédé franco-belge, que Spirou comme Astérix seront bien plus « rapide » que Tintin dans la construction de leur petite famille. Il faudra à Tintin douze albums pour que le quatuor Tintin-Milou-Haddock-Tournesol soit formé (et Moulinsart découvert), là où Franquin peaufine la famille de Spirou dès cette première histoire longue (bon, on pourrait arguer qu’il manque encore le Marsupilami, qui arrivera dès l’album suivant). Quant à Astérix, le premier album donne déjà le trio de base (Astérix, Obélix, Panoramix dans des rôles qui n’évolueront que peu) ; même s’il faudra attendre le cinquième album (le Tour de Gaule) pour qu’Idéfix pointe le bout de son museau.
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On pourrait ajouter à ce cocon familial la figure de l’ennemi (Rastapopoulos, Zantafio et Zorglub, Jules César), mais là on tient plus un trope de narration propre à toutes les séries d’aventures qu’à un modèle hergéen. Du reste, s’il est évident que Franquin comme Goscinny se sont inspirés du modèle Tintin (Franquin ne s’en est du reste jamais caché), on peut faire remonter cette idée de cellule familiale autour du héros bien plus loin dans le temps. Sherlock Holmes par exemple présente un schéma « familial » plutôt similaire.
(A suivre...)
[J'espère que ce dossier vous plaira!]