Les héroïnes dans le Journal

[Mr Coyote]

Bonsoir,

1968 et 1969 ont été des années de contestation : les grandes grèves et manifestations de mai 1968, une certaine contestation du pouvoir en place, Woodstock en 1969, l affirmation de la femme et les changements dans la mode (la mini-jupe, le bikini).

La fin des sixties pour le journal de Spirou marque une grande détresse au sein du journal : Franquin a abandonné les aventures de Spirou, Lucky Luke est parti chez la concurrence pour avoir enfin des albums cartonnés (« La diligence » et « Le Pied tendre », parus dans Spirou, seront les premiers albums de cette série édités sous le label Dargaud) et ses aventures sont désormais pré-publiées dans le journal Pilote. Idem pour Eddy Paape, grand auteur de Marc Dacier et de bien des belles histoires de l?Oncle Paul, qui signe désormais au Lombard avec son Luc Orient, sans oublier le grand Jijé, qui a abandonné son Valhardi pour aller dessiner lui aussi chez Pilote.

La suite de cet article est à découvrir ici.

Cette révolution se traduit donc dans Spirou par l'apparition de Natacha Spirou n°1663 du 26/02/1970 et d'Isabelle exactement un mois plus tard Spirou n°1667.

Et Seccotine ?

Elle a aucune poitrine.

Avec "Tome et Janry" elle en avait un peu
Mais c'est vrai qu'à cause de la censure, les filles dans les BDs étaient de vraie planche à pain dans les années 50

Natacha est surtout la première héroïne à avoir sa propre série dans Spirou.

Il y a-t-il eu des signes avant-coureurs ? Les lecteurs ont-ils réclamé des héroïnes dans leur courrier? Qu'en pensez-vous?

Non, les lecteurs n'ont rien réclamés, c'est venu comme ça. Du reste, Natacha a été la première héroïne pulpeuse dans Spirou mais aussi quasiment la seule. Je pense que si Natacha était jolie et bien roulée c'est surtout parce que Walthéry avait envie d'une héroïne de ce style et que comme c'était le petit chouchou dans le lanterneau c'est passé. Peut-être qu'un inconnu qui serait venu avec la même héroïne à la même époque se serait fait sortir...

[Le gaffeur]

Très bon article Prof Pigling
C'est vrai que ça manquait un petit récapitulatif du journal par décennies, ça permet de mieux comprendre l'histoire du journal (et de sa traversé du desert des années 70 )

[Prunelle]

Très bon article Prof Pigling

Je n'aurais pas dit mieux.

Pour en revenir au sujet qui nous intéresse ici: il y a de nos jours beaucoup d'autres héroïnes de caractère dans Spirou, ma préférée c'est Marzi !
On peut citer aussi entre autres Leila de "Seuls", Anne du "Royaume", la nouvelle Karine (elle déchire ! voir la couverture du N°3816 ) ...

Une évolution intéressante aussi : il y a plus de place pour les dessinatrices et de scénaristes féminines depuis les années '70, dans Spirou et dans la BD en général.


PS : pour ceux qui ne l'auraient pas encore vue: après la nouvelle Karine, il y a maintenant la nouvelle Jenny !

[Pigling-Bland]

... Et c'est vrai que la nouvelle Jenny est encore plus incroyable ! ce duo d'auteurs québécois est vraiment sensationnel ! je dois reconnaître que c'est ce sur quoi je me rue dès réception du journal dans ma boîte.

Sinon Prunelle a parfaitement raison : il y a maintenant dans le journal, et dans la BD en général, pas mal d'héroïnes de caractère (alors qu'au contraire les années 80 et 90 ont vu fleurir des héros masculins anti héros, subissant souvent leurs aventures)

[Emyla]

Ce qui est bien, à mon avis, avec la venue de ces femmes de caractère, c'est que ça attire en quelque sorte les filles à lire de la BD parce qu'elles s'y retrouvent et qu'il y a plus de bons modèles. J'ai toujours aimé Natacha, Isabelle et Sophie, mais, il y a deux héroïnes dans la BD qui m'ont marquée plus jeune: Yoko Tsuno (qui date de la même époque que Natacha d'ailleurs) le modèle d'une jeune femme brillante qui tient tête à plein de méchants affreux... je voulais être comme elle! et Catherine, la mère dans Charly (bien plus récent, je m'égare un peu je l'avoue ). J'admirais tellement son courage! Maintenant, j'avoue, j'ai un véritable coup de coeur pour Marzi et Anne du Royaume! Comme plusieurs d'entre nous, à ce que je peux lire