Reliure Belge ou reliure Française – identification ou pas

un petit panorama des recueils du journal

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Lenurb
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Reliure Belge ou reliure Française – identification ou pas

Message par Lenurb »

Ce post pourrait être à la suite d’autres, dans le doute, j’en fais un nouveau, déjà ça ne polluera pas les autres en cours.
J’ai commencé il y a peu à la collection des reliures Spirou. J’en avais quelques unes, et j’avais le souvenir, à la vue des premiers plats ici représentés, d’en avoir eu plein en mains étant jeune. Où sont elles passées ? Mystère. :rogntudj:
J’en ai acheté certaines aux enchères sur des sites dont je ne donnerai pas le nom ici, d’autres sur des marchés, d’autres chez des bouquinistes, d’autres encore chez des particuliers, bref un peu partout.
Et puis sur un autre site, j’ai pris connaissance de l’existence de reliures dites Belges et de reliures dites Françaises. Surprise, et fouet sur la croupe du collectionneur, il faut y voir clair. Pour la forme, je suis Français vivant en France.
La question est donc : comment identifier la chose ?
Sauf à croire, et j’ai tendance à le faire, les infos de ce site (j’aime beaucoup ce que vous faites), ni les premiers ni les derniers plats ne sont infaillibles. Quelques distinctions ci et là mais pas vraiment de « preuve ». Les pages de garde et les dos non plus.
Les variantes présentées pourraient tout aussi bien être le fruit de la non unicité de l’imprimeur relieur, comme c’est le cas pour des albums de Tintin par exemple, ou d’une composition d’imprimerie qui aurait varié dans le temps pour toutes sortes de raisons non écrites et non avouées, comme là encore pour certains Tintin.
Du coup, reste la solution d’ailleurs évoquée ici de regarder de très près les magazines inclus. Avec la même logique, d’abord les plats, puis l’intérieur.
Moins disparate, le dernier plat pour commencer. Il porte généralement une information d’édition, avec les adresses et tout et tout, tout en bas de la dernière page. Mention monochrome noire ou bleue, ou en partie noire et en partie bleu.

Ma reliure 40 par exemple compte 2 magazines qui portent en addition en bleu la mention « Dir. Gérant : R. COLEY », par opposition aux 11 autres magazines qui ne la portent pas. Ces 11 autres ne portent au premier plat aucune indication de prix, les 2 « spéciaux » indiquent eux « 30FRS » en bleu également, et leurs pages « sports » sont clairement pour un public français.
Déjà, 30FRS, c’est un peu troublant, ce pourraient être des Francs Suisses ! Je doute car il semble que les pris suisse ne sont apparus que bien plus tard.
Mais alors cette reliure, est-elle Belge (11 numéros sur 13) ou Française (2 numéros seulement) ?
Supposées constituées à partir des invendus, peut on imaginer que les numéros 724 et 726 se sont beaucoup plus vendus en Belgique, et que du coup les reliures Belges ont été renflouées avec des magazines Français ?
Ma reliure 41 est très semblable, 3 numéros sur 13 semblent F.
Ma reliure 42 par contre est 100% composé avec les mentions en bleu (prix et édition). Serait-ce alors une reliure F ? Ou une B renflouée avec 13 magazines sur 13 venant de France ?
Ma reliure 45 compte 13 numéros, 8 sans pris au contenu B, 4 avec les ajouts en bleu supposés F, et 1 hybride. Ce dernier n’a pas de prix au premier plat mais porte la mention édition en dernière page et affiche le contenu F. La reliure frontalière !
Ma reliure 47 compte 11 numéros B sur 13, et 2 F. Au passage elle ne contient pas le #820 ! Qui est dans ma reliure 48 ! Les deux ne semblent pas bidouillées. La 48 est parfois citée comme avec une composition variable, pas la 47, alors qu’il serait logique qu’elle le soit. Ma 48 ne contient d’ailleurs pas le 833, ses 13 numéros semblent B (aucun prix, page sports « en Belge », pas d’ajout d’édition en dernier plat.
Pour donner du sens à tout ça, j’ai formulé deux hypothèses :
- le premier feuillet des magazines est imprimé d’une part, pages 1 et 2 et n-1 et n, et le reste du cahier d’autre part. Ensuite il y a assemblage selon la « destination » des magazines, mais il peut y avoir des erreurs ou des problèmes de stock, ce qui expliquerait les numéros hybrides.
- Tous les invendus se retrouvent au même endroit, et sont assemblés sans distinction autre que leur numéro, ce qui expliquerait la composition non uniforme des reliures.
Bien sûr, si les reliures sont apparemment distinctes (cas des plus anciennes avec des premiers plats F repris sur des B antérieurs), on peut douter, mais si toutes les reliures sont assemblées au même endroit …

J’ai vu dans ce forum, excellent, que le premier plat d’un même magazine pouvait exister sous diverses versions, essentiellement par des mentions de prix qui différentes. Les contenus eux peuvent être identiques. Ce qui serait à confirmer par une analyse détaillée d’un grand nombre d’exemplaires. Mais cela donnerait du sens à ma première hypothèse.

C’est long, trop peut-être. La suite sur mes autres reliures dans un autre post.
J’ose espérer n’avoir ennuyé personne. :merci:
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Pigling-Bland
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Re: Reliure Belge ou reliure Française – identification ou pas

Message par Pigling-Bland »

Je pense que François, qui est très expert dans tout ça, aurait quelques expiications rationnelles à donner en plus de ce qu'il a déjà expliquer dans son excellente étude.
Mais une chose dont je suis certain, c'est qu'à cette époque, il y avait beaucoup de choses faites un peu comme cela tombait et sans précautions.
On avait une animation, on prenait des fascicules pour en distribuer, et ceci sans se préoccuper de ce qui était disponible ou pas...
Les relieurs utilisaient ce qu'ils avaient sous la main, c'est aussi pour cette raison qu'un même numéro de recueil pouvait avoir des gardes de plusieurs sortes et de modèles parfois incongrus
Il y avait plusieurs entreprises mandatées pour le même travail... en fonction des disponibilité... peut-être même des arrangements amicaux.
On utilisait des fonds disponibles pour faire des économies (le fameux Gaston zéro fut imprimé sur les "blancs" disponibles d'autres albums), etc.
Il n'est donc pas à exclure d'imaginer que l'entreprise untel ait pu demander à Dupuis comment pallier un manque d'exemplaires d'un fascicule, et que les fameux exemplaires aient été récupérés qui à Bruxelles, qui en Suisse, qui au Canada... Tout ça était fait à la bonne franquette...
Qui n'a pas été étonné de savoir un jour que Dupuis n'avait pas gardé systématiquement quelques exemplaires de tous ses albums, que certains fonds soient tout abîmés parce qu'on venait chercher telle ou telle information dans les "réserves" et on les remettait ensuite comme ça, sans aucune précautions... ça paraît effarant et pourtant...
Comme nous avait dit José-Louis Bocquet un jour : en entrant chez Dupuis je m'attendait à découvrir une caverne d'Ali-Baba de livres rares et totalement introuvables, et j'ai découvert une sorte de vide-grenier informe sans structure et avec des livres dont certains étaient complètement détériorés...
Membre de la team Gil Jourdan
Désolé madame, je ne peins plus que les natures mortes ! Qu'on vous assassine, et c'est chose faite !
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