marcelinswitch a écrit : la politique de Dupuis pour les OS, c'est d'engager des "noms"...
A tort, il me semble
Tu as tout à fait raison, Marcelin!
Cette politique me paraît dangereuse sur Spirou, où la notion de "carte blanche", de rampe de lancement pour de jeunes auteurs a èté si importante et fructueuse!
Là où il y aurait un certaine logique, ce serait de voir arriver Vehlmann sur la série mère, puisqu'il a fait ses premières armes chez Dupuis...
En tout cas, grâce à toi,Marcelin, j'ai lu le commentaire de Ph.Capart sous l'article de D. Turgeon
Très passionnant article ! Merci !
Jai également beaucoup lu les Spirou de toute les périodes et à force jai aussi pas mal cogité.
Je trouve que Spirou est un costume, un uniforme, ce qui revient un peu à la notion de coquille vide. Cest un fil rouge, la petite cloche dans les livres disques pour tourner la page. Sa fantaisie tient dans le non respect de sa fonction, quand Jijé reprend Spirou, et déjà avec Rob Vel, Spirou est loin de son poste de garçon de course pour hôtel de Luxe. La prise de conscience du ridicule de luniforme par Franquin puis accentuée par Fournier, Tome&Janry et Munuera va les amener à customiser le costume ce qui a pour effet de perdre la coquille de la coquille vide. Bref le néant (flagrant dans « Machine qui rêve »)qui est masquée par une surabondance dactions "spectaculaires". Le retour stricte au costume par Emile Bravo redonne à Spirou un peu de sa couleur (mais son retour au poste lui ôte toute fantaisie, tout doit être « expliqué » : pourquoi son costume ?, pourquoi son écureuil ?, pourquoi la guerre ?).
Un autre aspect qui me vient à lesprit est linstallation de lunivers Spirou avec « Il y a un Sorcier à Champignac » qui correspond à la mise en ménage dAndré Franquin. Il prend appui sur le modèle de réussite (artistique ET commerciale) du genre « Tintin ». Car le premier Spirou destiné à lalbum ("Il y a un sorcier") rompt avec laventure au petit bonheur la planche des aventures précédentes. Henri Gillain lui écrit un scénario touffu que Franquin va tailler à la manière dun bonzaï japonais. Cest vraiment le début de lancrage de lunivers de Spirou.
La densité des aventures de Franquin me semble provenir des accessoires et personnages autour de Spirou plutôt que de Spirou lui-même. Greg a bien comprit cet aspect et a poussé Franquin dans son exploitations des gadgets (Rosy aussi avec le Métamol). La banalité de Spirou avait un point positif cest quil poussait à laventure. Contrairement à la richesse de Gaston qui va lui permettre de rester en huis-clos.
Spirou est également la majorette du journal Spirou. Sans le contact avec les autres héros, il perd sa force de drapeau et devient tristement solitaire. Un album Spirou sans la référence au journal et aux autres héros Dupuis fragilise le personnage. Cest un peu la différence entre un poisson en haute mer et un poisson en aquarium.
Je pense que le journal de Spirou aurait du changer de nom à lapparition de Gaston et sappeler Gaston magazine. Avec lapparition de Natacha, qui est une groom de lair, cela aurait du sappeler Natacha Magazine, Petit Spirou magazine etc. Cela aurait permit aux personnages de rester des interfaces vivantes et incarnées. Mais le trop grand respect de la forme au détriment du fond à rendu Spirou obsolète. Ce trop grand respect de la forme est intimement lié à léditeur qui possède le personnage (objet de commande) et qui le décline en produits de plus en plus dérivés.
Et puis pour animer un logo(comme lest Spirou) il faut le génie de Franquin, de Jijé ou de Chaland. Qui pouvait animer des lettres avec autant de verve que des personnages. Hum je suis un peu bavard et très gauche en orthographe ! Mais tout ceci est de votre faute ! Merci pour cet article qui ma replongé dans cet univers passionnant.
par Philippe Capart
Je commence à comprendre pourquoi Vehlmann ne voulait bosser qu'avec Yoann ou Capart sur Spirou: ils sont iconoclastes et ont pas mal de recul sur Spirou
Voilà qui relance mon impatience pour son one-shot, celui qui m'intrigue le plus!