Gaston Lagaffe a écrit :
Honnêtement, je préfère réservé ma haine à ceux qui cause du tort irréparable à des séries que j'adore ce qui n'est pas le cas avec le Spirou de Bravo parce que c'est hors de la continuité et c'est le seul qui fait agir Spirou de cette façon. Si les scénaristes avaient tout copiés Bravo, j'aurais été en colère, mais c'est pas le cas.
C'est une des raisons pour lesquelles je le déteste (outre son négationisme). Et tu vas donc pouvoir le détester aussi, puisque son Spirou est devenu la norme envers laquelle sont dorénavant jaugés tous les Spirou. Petit florilège trouvé sur le net:
"« Émile Bravo est-il le meilleur auteur de Spirou depuis Franquin? » se demandaient les Inrocks l’hiver dernier, juste après la sortie de Spirou l’espoir malgré tout."
Exit Fournier, Tome et Janry, Chaland, exit toute la série depuis Franquin , puisque le vrai Spirou ne peut rivaliser avec le petit ingénu de la seconde guerre mondiale.
Autres exemples, à plus haut niveau:
"L’ouvrage a été choisi par l’ONU comme « défenseur des droits de l’homme » pour les 70 ans de la déclaration universelle"
Il a été traduit en de nombreuses langues (ce qui n'est pas le cas des autres Spirou, peu traduits), et connait un succès et une reconnaissance internationale: Prix Peng de la meilleure BD européenne en Allemagne, prix BolognaRagazzi en Italie, Prix Essentiel à Angoulême (seul Franquin et Jijé avait eu un prix à Angoulême, les autres auteurs Dupuis, Spirou ou pas, quasi jamais - un Boule et Bill, un Théodore Poussin...et certainement pas aussi prestigieux).
C'est dorénavant l'image de Spirou pour le monde entier, un gamin bisounours ("la guerre, c'est pas bien , c'est méchant d'être méchant, mais personne n'est vraiment méchant dans le fond, même pas les nazis, en discutant avec eux sans préjugés tout s'arrangera") un peu lent à la comprenette.
Cela signifie aussi que Spirou n'a aucun intérêt en lui-même, il ne vaut que confronté à un Grand Sujet, toutes ses autres aventures en deviennent insignifiantes. Et les autres auteurs ne peuvent que se plier à cette nouvelle norme écrasante, ou se démettre. Pourquoi sinon Yoann et Velhman l'auraient-ils abandonné pour en faire un super-héros écolo? Et le Spirou de Durieux est celui de Bravo, un amoureux maladroit passif devant les tragédies de l'histoire (la chute d'un dictateur, dans Pacific Palace).
Bravo a réussi son but
https://www.rtve.es/noticias/20111204/e ... 0105.shtml:
"Quería desmitificar a Spirou. Spirou se vuelve un vector muy popular para hacer un proyecto muy personal que es lo que yo quería hacer"
(Je voulais démystifier Spirou. Spirou est devenu un moyen intéressant pour porter un projet personnel que je voulais faire)
Fini, le héros de BD, dorénavant on aura droit aux états d'âme d'un pauvre petit bout d'chou qui fait de son mieux (c'est à dire peu) devant la complexité d'un monde qu'il ne pige pas trop.
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.