Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

L'actualité du journal qui va avec la série

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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4412 du 02/11/2022

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2357

Spirou a toujours eu besoin, financièrement, de publier des publicités, mais alors que celles-ci, la plupart ciblées jeunesse, pouvaient porter aussi bien sur des friandises que sur des vêtements, avec parfois des pubs sous formes de BD que les plus grands dessinateurs du journal, de Franquin à Peyo, ont commis, depuis quelques années, elles ne concernent pratiquement plus que les albums publiés par le groupe de médias financier de divertissement auquel appartient les éditions Dupuis. Et celles de ce numéro, chacune pour un album Dupuis non prépublié par le journal, sont révélatrices chacune des ambiguïtés actuelles de Spirou . Tout d'abord, l'annonce du dernier Ministère secret de Sfar et Sapin, dont le titre, discrètement indiqué en petit en bas ("Le sphincter de Moscou") explique en partie le pourquoi de la prépublication de cet épisode dans Libération plutôt que dans Spirou (mais le prochain épisode sera normalement prépublié dans notre magazine de prédilection). Ensuite, CitiZen, un album réalisé pour les jeunes ados, fait par un studio, pas moins de cinq auteurs/trices, dont une jeune et jolie vedette du monde du spectacle, seule mise en avant par sa photo.
Une des ambiguïtés du magazine s'exprime par la dilution des spécificités de Spirou. Beaucoup a été dit sur l'unformisation de l'école de Marcinelle, en particulier avec les auteurs du Studio Peyo (de Francis à De Gieter et Derib et Wasterlain, ces deux derniers ayant néanmoins développé une vraie personnalité graphique). Mais que dire alors de l'uniformisation actuelle d'auteurs/trices, souvent venus du dessin animé, illustrée par la nouvelle série débutant cette semaine, Trésor, dont la dessinatrice, Pauline De La Provôté, a un dessin (couleurs directes étalonnées, atténuation des noirs, visages poupins, tendance kawaï en un mot) indiscernable d'autres que l'on a vu ces dernières semaines ici-même (Miss Prickly pour Animal Jack, Mobidic, Princesse Barbare...). L'autrice dit par ailleurs avoir "beaucoup aimé composer le physique de Trésor et sa bande", alors que les visages de chacun des trois enfants sont rigoureusement identiques, et ne se distinguent que par leur coiffure, caractéristique que l'on retrouve dans les mangas des grands studios, les personnages étant simplifiés pour le passage éventuels à l'animation (simplification que l'on a vu en acte il y a quelques semaines pour l'adaptation en dessin animé de La vie en slip). Autre tendance, il s'agit une fois de plus d'une série avec des enfants pour personnages principaux, de même que pour la série annoncée pour le numéro spécial Noël, Les Amis de Spirou, de Morvan et Evrard, autrement dit, Spirou retourne à son penchant des années Pinchart (1987-1993) vers une infantilisation, soit l'opposé des années Doisy et Delporte, qui avaient vu une maturation des personnages (Spirou avait grandi, Jacquot avait laissé Valhardi au profit de Gégène, Jijé avait délaissé Blondin et Cirage pour Jerry Spring, et en 1958, vingt ans après sa création, il n'y avait plus dans Spirou que deux séries avec des héros enfants, Saki, de Hausman, et Tom et Nelly, de Bielsa et Joly).

Cette tendance a d'ailleurs donné lieu à une péripétie amusante: le marsupilami de Flix, qui avait débuté de manière originale avec une satire d'Alexander von Humboldt dans la jungle, est devenu une histoire pour enfants, où nous suivons une petite fille aidant le marsupilami à retrouver ses enfants, est déjà paru en un album qui a excité l'ire d'un critique d'Actuabd: "Voici un album jeunesse digne de la série, enfin c’est ce que l’on croyait jusqu’à ce que nos héros entrent dans un club où dans le décor se dissimule -un peu trop peu pour le public du Marsu- des scènes de partouze." https://www.actuabd.com/Le-Marsupilami- ... ns-l-avion Malgré les dénégations et justifications de Stéphane Beaujean, directeur éditorial de Dupuis, il faut bien avouer que la scène en question, qui a paru dans le numéro de cette semaine, montre des danseuses aux poses plus que lascives, le marsupilami lui-même y est dessiné interloqué par ce qu'il voit, comme quoi Flix est conscient de sa provocation.

Ceci dit, Théo Grosjean et Anna Maria Riccobono ajoutent cette semaine une nouvelle dimension à leur série Elliot au collège, montrant qu'une série sur des personnages enfants n'a pas à être par nature superficielle et vaine, n'y s'efforcer à une profondeur artificielle.

Spirou chez les fous, de Jul, Libon et Alex Doucet, sur lequel je suis jusque là mitigé, prend un tournant qui pourrait s'avérer intéressant, Fantasio étant à la recherche du possesseur "des notes et croquis préparatoires des créateurs de Spirou et Fantasio", car il veut absolument connaitre ses origines, ce à quoi Spirou lui répond qu'"un auteur de bande dessinée n'est qu'un artiste comme un autre...et en aucun cas le dépositaire de nos origines réelles...même si tu trouvais ce fameuses "notes", cela ne voudrait pas dire que tu aurais la réponse sur ta création!", soit une approche qui pourrait être intéressante, en tout cas à suivre, sur la propension actuelle à vouloir traiter l'imaginaire comme le réel (ici, vous mettrez les références que vous voudrez).

Dans le nouvel épisode des Petits métiers méconnus, Vincent Zabus retrouve son complice Thomas Campi, avec qui il a réalisé plusieurs albums mais qui dessine pour la première fois cette série.

Enfin, dans ce numéro décidement dense et surprenant, Yoann révèle avec Les BD de sa vie des goûts fort éclectiques, de Moëbius à Paul Pope et Blutch pour les grands graphistes, à l'absurde de Goossens, mais aussi à la culture bis de Jamie Hewlett (ce qui se voyait) mais aussi des Tikitis (dérivé de Lucha libre, de Jerry Frissen et Fabien M).

Surprises jusqu'au supplément, un Carnet de voyage en Caroline du Nord, où, en 13 petites pages, Nicolas Moog parvient à méler l'anecdotique attendu, les retournements de situation, et un hommage à un légendaire musicien "hillbilly" (plus proprement dénommée musique des Appalaches, ou Mountain music), ou folkloriste, Bascom Lamar Lunsford, pour ceux qui voudraient mettre une BO sur leur lecture de Black squaw https://www.youtube.com/watch?v=-FHUi_M427Y
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par jeepcook »

Merci heijingling pour ton assiduité et la complétude des analyses que tu apportes sur notre journal.

J'aime beaucoup ;
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Merci. Je n'avais pas prévu au début de le faire toutes les semaines, j'avais dans l'idée de le faire de temps en temps, si un truc m'interpellait, et puis, je me suis pris au jeu. J'essaie de maintenir une balance entre le factuel et l'analyse, et si il y a des gens que cela intéresse, tant mieux, même si ils ne sont pas d'accord avec ce que j'écris. Mais jusqu'à présent, personne n'a exprimé un désaccord, comme quoi, je dois être dans le bon :ouah:

Et je ne pourrais pas faire cela sans ta propre rubrique, très complète, avec nombre d'illustrations et des liens, sans laquelle mes analyses seraient vides et abstraites pour ceux qui ne lisent pas le journal, et même pour ceux qui le lisent, il peuvent lire ma rubrique en regardant les illustrations sans avoir à aller rechercher leur magazine.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4413 du 09/11/2022

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2358

On se souvient de la déception ayant affecté certains à la lecture du numéro 4405, spécial JKJ Bloche qui contenait peu de travaux de Dodier (ce qui ne me choquait pas, puisque ce numéro était consacré au personnage, et pas à l'auteur). Ici, à l'inverse, dans ce numéro consacré non à Nob, ni même à sa série Dad, mais à son adaptation en dessin animé, on trouve quatre pages d'entretien avec l'auteur de la BD, sur les coulisses du projet. Encore une fois, nombre d'auteurs planchent sur la série à l'honneur, mais, à la différence du spécial JKJ Bloche, il s'agit cette fois, en dehors de Libon, uniquement d'auteurs extérieurs à Spirou, qui y apparaissent pour la première fois. Remarque importante, le DA ne s'appelle pas Dad, mais Les filles de Dad (Les filles à papa?), et une page est ainsi dédiée à chacune des filles, par Libon, Sess (un auteur de BD et illustrateur essentiellement jeunesse), David Gilson (idem, mais aussi graphiste Disney, et auteur de Bichon, un personnage original dans la bande à Tchô! https://cestcommeca.net/portraits/david-gilson/ , et sans rapport avec l'autre Gilson de Spirou, François), et Buche (également de la bande à Tchô!). Dans la mesure où les deux autres auteurs invités, Loran Crenn (qui, comme Fabrice Parme, a été très influencé par le style UPA et qui, comme Sess, introduit des personnages absents de la série et produits pour le DA) et Karim Friha parlent des coulisses de la série, à laquelle ils ont vraisemblablement participé, sans doute en est-il de même des autres auteurs, ce qui expliquerait leur présence, mais rien n'est dit sur ce choix sinon énigmatique. La politique éditoriale de Spirou est décidement parfois absconse.
Je note non sans perverse satisfaction que dans son entretien Nob parle, comme moi la semaine dernière, du "penchant rond de l'audiovisuel mondial", en ajoutant que "les personnages sont plus caricaturaux dans le DA que dans la BD, il y a un peu moins de nuance qu'en album".

Moog et Bernstein consacrent également leurs strips de Willy Woob à cet évènement, ainsi que Bercovici, Bernstein et Robin Le Gall qui font fondre leur Coach sur le malheureux Nob, contraint de renommer sa série, mais la bonne surprise est trois pages de L'atelier Mastodonte, qui jasent dessus, y compris Nob, avec beaucoup de dérision.

La couverture est bien sûr consacrée au monde des dessins animés, et si j'ai bien reconnu Mickey, Bob l'éponge et Sailor moon, Panda m'est plus énigmatique (Signé Cat's eyes?) ainsi que Bébérénice.

Les Fabrice, quant à eux, appuient sur l'aspect sitcom de Dad en parodiant les parangons du genre, les telenovelas, et Cromheecke et Thiriet consacrent leur Bulletin d'abonnement aux jeux vidéos, dont les DA sont désormais indissociables.

L'animal de Humboldt de Flix prend un curieux tournant en présentant un marsupilami maladroit, le temps d'une courte séquence, mais surtout en transformant soudainement un personnage jusque là très sympathique, et allié, comme un traitre arriviste et obséquieux, alors que rien n'annonçait cela chez lui.

Didier Pasamonik est lui emporté par l'enthousiasme de l'exposition dont il est commissaire en proclamant que "L'espoir malgré tout" est "l'œuvre la plus importante sur la Shoah depuis Maus d'Art Spiegelman."

Enfin, le supplément de la semaine, une mini BD en agréable format à l'italienne de Princesse Barbare (dont je causais justement la semaine dernière, qualifiant encore son style, en reprenant les termes de Nob, de "cartoon et rythmé"), a un titre si subtil qu'il est trompeur: Une aventure sans Spirou ni Fantasio, signifie bien que seule l'aventure, vécue par Spip, se déroule sans Spirou ni Fantasio, qui sont toutefois bien présents dans l'histoire... Et au passage, Spip prenant un pantalon de sport rouge pour celui de Spirou règle définitivement, je l'espère, le faux problème de l'uniforme de Spirou.

P.S.: Approche de Noël oblige, une pub (en BD) pour des jeux sans rapport avec Spirou me fait nuancer mon affirmation de la dernière fois selon laquelle Spirou ne publie désormais que des pubs pour des albums publiés par Dupuis et consorts.
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Message par richard »

heijingling a écrit : mer. 9 nov. 2022 17:30 je me suis pris au jeu. J'essaie de maintenir une balance entre le factuel et l'analyse, et si il y a des gens que cela intéresse, tant mieux, même si ils ne sont pas d'accord avec ce que j'écris. Mais jusqu'à présent, personne n'a exprimé un désaccord, comme quoi, je dois être dans le bon :ouah:
Puisque personne n'a exprimé de désaccord, il est temps que je dise tout le bien que je pense de cette rubrique tout en pensant très souvent le contraire de ce qui s'y exprime. Pour autant je prends toujours beaucoup d'agrément à la lire, c'est vif et subjectif, j'adore !
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

richard a écrit :Puisque personne n'a exprimé de désaccord, il est temps que je dise tout le bien que je pense de cette rubrique tout en pensant très souvent le contraire de ce qui s'y exprime. Pour autant je prends toujours beaucoup d'agrément à la lire, c'est vif et subjectif, j'adore !
Merci pour les fleurs. Tu es plutôt en désaccord sur les goûts et dégoûts, ou sur mes interprétations?
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Gaston Lagaffe
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Gaston Lagaffe »

Ce qui est bien je trouve est que tu as une grande connaissance de l'histoire du journal de Spirou et tu peut faire des comparaisons avec les autres époques. :ouah:

Concernant les héros enfants dans le journal de Spirou, dans les années 60 il y avait Boule et Bill, La Rimbambelle et Sophie pour nommer les plus connus et t'as oublié la Patrouille des castors. Ça me d'ailleurs penser qu'il semblerait qu'il y avait deux sortes de séries stéréotypes mettant les enfants durant ses années là les scouts (il y avait Les 3as chez Tintin) et les groupes de gamins qui jouent dans la rue (Totoche, Les AS, Le Club des peurs de rien.....).

J'ai vraiment l'impression que l'explosion des héros enfants c'est fait dans les années 80 avec Cédric, Petit Spirou, Billy (okay il devient un chat, mais il reste un enfant) et est venu ensuite Kid Paddle, Tamara, Titeuf, Ducobu, Seuls......

D'ailleurs un truc qu'on retrouve pas dans les bds modernes et qui selon moi faisait la richesse de séries comme Spirou, Tintin ou Tif et Tondu c'est le mélange de genre dans une même série jeunesse: un album pouvait être du pur polar, un autre du fantastique ou de la science-fiction et parfois même juste humoristique (genre Panade ou Les Bijoux). Même une série comme Black et Mortimer très orienté dans un genre (la SF) avait des albums au ton différent (le Collier, la Pyramide). Là j'ai l'impression que tout est orienté vers un genre précis et puis c'est tout.

Sinon, je suis content de savoir que le Spirou de Bravo est l'oeuvre la plus importante sur la Shoah vu que Bravo montre même pas les camps de concentrations. :noel: Et la série sur les ADS me fait un peu peur, j'ai l'impression qu'on va avoir un sous-Les Enfants de la Résistance (une bonne série). Et puis il y a pas eu assez de Spirou se passant dans les années 40 comme ça ? Pourrait pas faire un truc dans les années 70-80 pour changer. :mrgreen:
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Gaston Lagaffe a écrit : Concernant les héros enfants dans le journal de Spirou, dans les années 60 il y avait Boule et Bill, La Rimbambelle et Sophie pour nommer les plus connus et t'as oublié la Patrouille des castors. Ça me d'ailleurs penser qu'il semblerait qu'il y avait deux sortes de séries stéréotypes mettant les enfants durant ses années là les scouts (il y avait Les 3as chez Tintin) et les groupes de gamins qui jouent dans la rue (Totoche, Les AS, Le Club des peurs de rien.....).
J'ai vraiment l'impression que l'explosion des héros enfants c'est fait dans les années 80 avec Cédric, Petit Spirou, Billy (okay il devient un chat, mais il reste un enfant) et est venu ensuite Kid Paddle, Tamara, Titeuf, Ducobu, Seuls......
Oui, il y en a un peu plus dans les années 60, mais en effet c'est à partir de la fin des années 80, soit sous Pinchart, qu'ils se multiplient au détriment de personnages moins complaisants. J'ai sciemment omis Les castors car, en dehors de leur âge, rien ne distingue leurs aventures de celles des autres héros de Charlier, ils auraient pu avoir 10 ans de plus que cela n'aurait rien changé (sauf qu'ils auraient été un peu vieux pour des scouts :ouah: ). Il est vrai aussi que, comme tu le dis, suivant Titeuf, Ducobu, Spirou n'a fait que suivre une tendance générale de l'édition de BD.
Gaston Lagaffe a écrit :D'aillleurs un truc qu'on retrouve pas dans les bds modernes et qui selon moi faisait la richesse de séries comme Spirou, Tintin ou Tif et Tondu c'est le mélange de genre dans une même série jeunesse: un album pouvait être du pur polar, un autre du fantastique ou de la science-fiction et parfois même juste humoristique (genre Panade ou Les Bijoux). Même une série comme Black et Mortimer très orienté dans un genre (la SF) avait des albums au ton différent (le Collier, la Pyramide). Là j'ai l'impression que tout est orienté vers un genre précis et puis c'est tout.
Ben oui, depuis que les éditeurs ont été remplacés par des marketeurs, le public est devenu un marché, et celui-ci est segmenté, comme au Japon (seinen, shonen,...)
Gaston Lagaffe a écrit :Sinon, je suis content de savoir que le Spirou de Bravo est l'oeuvre la plus importante sur la Shoah vu que Bravo montre même pas les camps de concentrations. :noel: Et la série sur les ADS me fait un peu peur, j'ai l'impression qu'on va avoir un sous-Les Enfants de la Résistance (une bonne série). Et puis il y a pas eu assez de Spirou se passant dans les années 40 comme ça ?
T'exagères, il n'y a eu que les Spirou vus par Bravo (5 tomes), Yann et Schwartz, le Champignac Enigma, Ptirou de Sente et Verron, Le petit théatre de Spirou de Séverin :ouah: Merdia participation aurait tort de s'en priver, car financièrement cela marche bien, et en plus ils donnent l'impression d'être concernés.
Gaston Lagaffe a écrit :Pourrait pas faire un truc dans les années 70-80 pour changer. :mrgreen:
Demande directement un Spirou par Fournier et Janry, tant que tu y es :ouah:
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4436 du 19/04/2023

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2417

J'ai de nouveau mon Spirou hebdomadaire (ou presque) sous la main, c'est le 21 avril, les conditions sont idéales pour reprendre ma rubrique, avec ce numéro exceptionnel puisqu'on y voit des personnages parmi les plus mythiques du journal, sinon de tout le franco-belge, sinon de toute la BD, sinon de toute la culture populaire, rien moins que les immenses Schtroumpfs, en couverture, ce qui n'était plus arrivé depuis...ha, pas tant de temps que cela finalement, depuis le numéro 4121 du 5 avril 2017, un spécial Schtroumpf, sous couverture de Nob. Bon, il est vrai que depuis l'exil des Schtroumpfs vers le Lombard, ils sont tout de même assez régulièrement présents dans Spirou, sous forme de rééditions, d'hommages, de pubs, mais c'est néanmoins la première grande histoire des Schtroumpfs vus par...qui commence ici. D'autres l'ont dit ailleurs, mais je pense aussi que ces 14 premières pages, avec leur lot de surprises (le schtroumpf à lunettes devenu savant et moins pénible, le schtroumpf costaud à la stature impressionante, choix dont s'explique Tébo), sont de bonne augure. Et cela nous vaut un Édito où les Fabrice parlent spratch, attendu dans l'idée mais drôle dans la forme, ainsi que des jeux Schtroumpf du studio Peyo, dans leur style traditionnel, eux.

Autre retour, depuis la semaine dernière, d'une grande série longtemps attendue, Soda, sur un scénario d'Olivier Bocquet et la rentrée de Gazzotti au dessin, ce qui nous vaut, dans des cases avec des enfants déguisés en fantômes, comme un télescopage avec Seuls. Avec le sixième chapitre du deuxième épisode du Métier le plus dangereux du monde, dessiné par Fabio Lai, c'est la seconde série (à suivre) de ce numéro scénarisée par Olivier Bocquet. Un autre chapitre aussi d'une autre série récente (2022),le deuxième épisode des Cœurs de ferraille, des Béka et Munuera, ce qui fait quatre séries (à suivre) réparties sur 34 pages pour un numéro de 52 pages, ce qui dépasse de beaucoup la moyenne des vieux Spirou des années 60-70, même si différemment réparties, et cela devrait satisfaire les vieux lecteurs.
Cette prédominance en volume d'histoires (à suivre) se fait malheureusement au détriment des histoires courtes, ce que je déplore.

Du côté des gags, Nob confronte Dad à l'emphase woke (hum), son attitude se faisant qualifier de "réaction typique de vieux mâle blanc". Théo Grosjean et Anna Maria Riccobono font toujours évoluer leur série Elliot au collège, avec cette semaine une planche où celui-ci n'apparait même pas, et des points de vue féminins s'y expriment. Seul reproche, cette évolution est peut-être trop rapide, car Elliot est maintenant en 4ème, comme le signale son amie, alors qu'il était en CM2 il y a à peine deux ans lors de son apparition dans le magazine, et à ce rythme il va trop vite devenir adulte, alors que c'est une des rares séries à présenter des enfants de manière outrancièrement amusante et néanmoins juste et personnelle. L'auteur est à l'honneur, puisqu'il se retrouve dans Le coach de Bercovici et Bernstein, dans une lamentable scéance de dédicace digne de Pauvre Lampil (révélant qu'Elliot et lui sont deux caractères assez proches, à deux générations d'écart). Heureuse coïncidence, Théo Grosjean est justement cette semaine en dédicace au Festival du livre de Paris, où il est invité seul (du moins seul son nom figure sur la liste des auteurs présents), alors que j'ai déjà souligné l'importance de la coloriste Anna Maria Riccobono dans l'atmosphère et le ton particuliers de cette série. Des scénaristes sont bien invités aux séances de dédicaces, alors, pourquoi pas les coloristes lorsqu'ils/elles ont cette importance?

Je ne commenterai pas d'autres séries de gags, cela ayant déjà été fait
Napo972 a écrit :Une étourderie assez énorme dans ce numéro...Page 3:le gag du Petit Spirou avec le bandeau titre de "Passe moi l'ciel"!
Ensuite ils continuent, depuis plusieurs années,à publier des bd déjà sorties,donc non inédites ,comme annoncé sur le site: Le gag de Kid Paddle est extrait du tome 28,"Silence of the lamps",sorti il y a 7 mois(le gag est page 26 de l'album.) Le gag de Game Over est extrait du tome 21"Rap incident ",sorti il y a 10 mois...(page 12 de l'album).
Dans les rubriques, Brice Cossu nous révèle dans les BD de sa vie qu'il a été élevé quasi exclusivement aux comics et aux mangas, influences que je trouve assez bien digérées dans son dessin, relativement FB. Et Didier Tronchet, dans Spirou et moi, fait toujours preuve de son humour particulier, nous disant qu'il a pris beaucoup de plaisir à faire Violine (une série féministe, selon lui, car avec un personnage principal féminin, ce qui était, rappelons-nous, encore relativement rare il y a vingt ans, soit plus de trente ans pourtant après l'apparition de Yoko Tsuno et Natacha) avec Fabrice Tarrin (plaisir qui, selon les ragots, ne fut pas partagé par tout le monde...). Il dit aussi avoir lu Tintin enfant, et n'avoir compris le sel du journal Spirou qu'à l'âge adulte, assertion qui n'est pas pour me déplaire. Enfin, il rend en BD hommage à JKJ Bloche, Dodier l'ayant beaucoup soutenu lorsqu'il débutait (à ma surprise, leurs œuvres respectives étant pour le moins différentes, dans la forme comme l'esprit), montrant un JKJ Bloche vieilli (à peine) confronté, géné, aux signes de la modernité, rappellant que JKJ Bloche est une excellente série policière évoluant dans le monde actuel, ce que feraient bien de noter Bocquet et Gazzotti, auteurs de Soda ayant décidé de le blakémortimeriser en le figeant dans les années 80, l'époque actuelle, selon eux, étant peu propice au développement de bons polars (interview dans Spirou 4435).
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Gaston Lagaffe »

heijingling a écrit : ven. 21 avr. 2023 18:30 Enfin, il rend en BD hommage à JKJ Bloche, Dodier l'ayant beaucoup soutenu lorsqu'il débutait (à ma surprise, leurs œuvres respectives étant pour le moins différentes, dans la forme comme l'esprit), montrant un JKJ Bloche vieilli (à peine) confronté, géné, aux signes de la modernité, rappellant que JKJ Bloche est une excellente série policière évoluant dans le monde actuel, ce que feraient bien de noter Bocquet et Gazzotti, auteurs de Soda ayant décidé de le blakémortimeriser en le figeant dans les années 80, l'époque actuelle, selon eux, étant peu propice au développement de bons polars (interview dans Spirou 4435).
Pour moi c'est juste une excuse de paresseux. Ils ont juste à montrer Soda comme un homme dépassé par son époque, comme Desberg l'avait fait avec ses deux derniers albums de Tif et Tondu.

Tiens ça me fait rappeler qu'une des raisons pourquoi j'aime pas trop l'idée de la reprise de Gaston est que ça se passe dans les années 70. Je me souviens d'un gag hommage pour les 60 ans de Gaston où on montrait que la technologie avait tué l'humour de Gaston alors que justement notre époque est tellement dépendant de la technologie que Gaston il peut toujours causer des catastrophes en causant des pannes de serveurs et autre bricoles de ce genre. :dors:
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Gaston Lagaffe a écrit :
heijingling a écrit : Enfin, il rend en BD hommage à JKJ Bloche, Dodier l'ayant beaucoup soutenu lorsqu'il débutait (à ma surprise, leurs œuvres respectives étant pour le moins différentes, dans la forme comme l'esprit), montrant un JKJ Bloche vieilli (à peine) confronté, géné, aux signes de la modernité, rappellant que JKJ Bloche est une excellente série policière évoluant dans le monde actuel, ce que feraient bien de noter Bocquet et Gazzotti, auteurs de Soda ayant décidé de le blakémortimeriser en le figeant dans les années 80, l'époque actuelle, selon eux, étant peu propice au développement de bons polars (interview dans Spirou 4435).
Pour moi c'est juste une excuse de paresseux. Ils ont juste à montrer Soda comme un homme dépassé par son époque, comme Desberg l'avait fait avec ses deux derniers albums de Tif et Tondu.
Oui mais justement, après ça Will et Desberg ont arrêté Tif et Tondu, alors que Gazzotti et Bocquet veulent continuer Soda :ouah:
Gaston Lagaffe a écrit :Tiens ça me fait rappeler qu'une des raisons pourquoi j'aime pas trop l'idée de la reprise de Gaston est que ça se passe dans les années 70. Je me souviens d'un gag hommage pour les 60 ans de Gaston où on montrait que la technologie avait tué l'humour de Gaston alors que justement notre époque est tellement dépendant de la technologie que Gaston il peut toujours causer des catastrophes en causant des pannes de serveurs et autre bricoles de ce genre. :dors:
C'était la planche de James et Boris Mirroir, dans laquelle il reprenaient leur thématique de l'arraisonnement de l'humain par la technique déjà dans Dans mon open space et Rob (pré publié dans Spirou, paru en album chez Delcourt, ça c'est de la prophétie auto réalisatrice), où ils montraient Gaston jouant sagement avec ses applis, alors qu'en effet il les démonterait.
Figer une œuvre à son époque supposée la plus glorieuse est peut-être de la paresse imaginative, selon moi c'est surtout de la lâcheté de la part des commerciaux (qui sont là pour tenter de vendre, pas pour avoir du courage ou de l'imagination, au contraire).
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Napo972 »

heijingling a écrit : ven. 21 avr. 2023 18:30 Numéro 4436 du 19/04/2023

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2417

J'ai de nouveau mon Spirou hebdomadaire (ou presque) sous la main, c'est le 21 avril, les conditions sont idéales pour reprendre ma rubrique,
Parfait.
Comme je constatais que cette rubrique ("j'ai aimé ","j'ai pas aimé "),n'était plus alimentée depuis plusieurs mois,je m'étais donc exprimé sur le journal dans la rubrique de Jeepcook.
Merci de m'avoir nommé, et maintenant je "posterai "au bon endroit! :spirou:
"Quand je lis des Bd,je m'intéresse beaucoup plus au dessin qu'au scénario. C'est surtout par paresse.
Pour moi la BD passe d'abord par le dessin".
Extrait interview André Franquin pour le fanzine "Esquisse" en 1990. :turbo:
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