Oui, beaucoup d'auteurs procédaient ainsi quand ils débutaient, y compris Hergé, Jijé, Franquin, Morris. Cela pouvaient fonctionner pour des histoires courtes, certains premiers Spirou de Franquin, premiers Lucky Luke de Morris, mais ne passait pas du tout pour une histoire longue (les premiers Tintin sont illisibles scénaristiquement) . Mais même dans les histoires courtes, il y en a de bonnes et de mauvaises, cela n'excuse pas tout. Et, que ce soit pour les histoires anciennes comme les actuelles, j'ai beaucoup plus d'indulgence que toi pour les faiblesses scénaristiques. Et pour le truc des Pygmées apeurés qui reprennent soudain courage, Franquin avait vu cela lors de la Libération, ceux qui pliaient sous l'occupant sont devenus des "héros" du jour au lendemain.Gaston Lagaffe a écrit :Pour ce que Franquin avait en tête au moment d'écrire l'histoire, je pense tout simplement qu'il travaillait à la petite semaine sans plan précis et il a fait sa grosse connerie sans trop y penser. On est encore à l'époque où on avait pas idée qu'on parlerait encore des histoires des décennies plus tard.
Si je me souviens bien dans Et franquin créa lagaffe, Franquin a l'air gêné par le récit et ensuite il dit un truc un genre 'et là les noirs ont pas peur d'envoyer foutre le méchant blanc' pour dire que tout n'est pas horrible dans le récit et c'est vrai que voir les noirs humiliés le méchant avec ses propres fusils est une bonne scène...sauf qu'avant on voit qu'ils ont peur de lui et là tout d'un coup ils l'envoient promener sans problème. C'est pas trop cohérent.
Théorie intéressante, et parfaitement plausible. Franquin était un dépressif, et sensible, donc le fait que son éditeur lui ait fait des reproches envers une histoire qui manifestement lui tenait à cœur (et par ailleurs vraiment réussie; il était aveuglé par son obsession du gentillet, Dupuis) a pu beaucoup le démotiver (le coup du message subliminal, par contre, j'y crois moinsGaston Lagaffe a écrit :Bon je sais qu'il faut être indulgent avec les récits de cette époque, mais si je regarde la chronologie des histoires de Franquin, il a fait des histoires plus réussites avant: L'héritage, Radar le robot et sa suite, Sur le ring....Il y a vraiment une baisse de qualité dans ce récit et le suivant (Les chapeaux noirs qui est bien au début et puis tombe dans la médiocrité lorsqu'on va dans le far-west de pacotille).
En fait j'ai une théorie sur la baisse de qualité. Monsieur Dupuis n'aime pas Sur le ring, cela a créé de la friction entre lui et Franquin, pour la première fois il est démotivé par rapport à Spirou. Après Sur le Ring, il fait une petite histoire humoristique pour la première fois depuis un moment, Jijé le remplace le temps d'une histoire courte et ensuite Franquin va créé trois autres histoires courtes avant que la série trouve enfin son vrai point de départ avec le sorcier à champignac. Je note que des trois dernières histoires courtes il y a juste la dernière que je trouve un peu bonne et je suis pas le seul sur le forum à trouver chez les pygmées et Chapeaux noirs médiocres.
Peut-être que lorsque Franquin reprends Spirou il est tellement démotivé qu'il fait le strict minimum au niveau du scénario....D'ailleurs les deux récits se passent dans un cadre autre que la Belgique-France alors que c'est arrivé qu'une seule fois avant sous Franquin. Peut-être que Franquin envoi des message subliminales à ses lecteurs: il en a marre de Dupuis et il préférait se retrouver sur une ile loin de la civilisation ou encore à une autre époque oû il y a pas de magazines de BD.
Donc voilà Chez les Pygmées c'est nul à cause de Charles Dupuis.![]()

Le fait est que l'on aime Spirou et Franquin, et que l'on cherche à comprendre comment il a pu produire des histoires excellentes et d'autres médiocres (et problématique pour Les Pygmées). Et dire aussi bien "cette histoire est raciste" que "c'était l'époque, faut comprendre, c'est pas grave" n'aide en rien la compréhension .