Napo972 a écrit :ci-dessous extrait interview de l'auteur lors du festival d'Angoulème,fin janvier:
interview pour le site Ribambulle:
Tant qu'à faire, le lien vers l'interview:
https://la-ribambulle.com/dans-la-bulle ... -schwartz/
On y trouve quelques réponses, mais surtout pour moi cela soulève plusieurs questions.
-"La seule chose qui me tourmentait un peu était le fait de faire évoluer les personnages de Spirou et Fantasio dans le monde contemporain. Ça, ça me gênait un peu aux entournures parce que j’avais déjà animé un personnage dans le monde contemporain, l’inspecteur Bayard, mais comme j’ai un style très daté, qui fait ancien à la base, j’avais un peu peur que ça ne fonctionne pas.[...]Le truc, c’est que Franquin a tellement évolué pendant sa carrière qu’il y a une palette de choix énorme et on peut aussi bien, comme moi, revenir dans les années 1950 et emprunter ce style, ou comme Tome et Janry emprunter celui des années 1970. Finalement, ils étaient plus modernes que moi, plus récents dans leur parti pris graphique."
D'évidence, il a été choisi pour son style passéïste, pour attirer les nostalgiques. Même stratégie que pour Gaston momifié dans des années 70 édulcorées.
-"Vous avez relu l’intégralité de la série ?
-Non, c’était impossible ! Il y en avait 55, c’est pratiquement impossible."
Prétexte étrange, a moins qu'il ne lise aussi lentement qu'il dessine...
-"Dans le premier, j’étais contraint par une date de sortie qui devait être l’anniversaire des 100 ans de la création de la maison Dupuis. Il y avait cette date butoir qui était insupportable, et également l’obligation de mentionner ça dans l’album. Il fallait faire une fête et j’ai horreur de dessiner des fêtes ! Finalement, dans le deuxième, on me laisse tranquille pour ce qui est des délais. C’est pour ça qu’il y a le cahier, pour faire patienter les lecteurs un petit peu.
Voila l'explication de la scission un peu étrange de la publication de chaque épisode dans le journal: chaque épisode devait commencer sa prépublication dans un numéro symbolique (les 100 ans de Dupuis, les 100 ans de Franquin), mais Schwartz n'a pas tenu les délais. Fût une époque où dans Spirou on respectait les lecteurs et leur expliquait les incidents de publication (l'interruption de QRN, les retard légendaires de Walthéry, la minutie de Leloup). Époque révolue...
-"Est-ce qu’on vous demande d’intervenir dans le journal Spirou pour essayer de capter l’attention des plus jeunes ?
-Oui, mais je m’y refuse un peu. C’est-à-dire que je le fais mais quand j’ai vraiment un peu de temps ou que le sujet me plaît beaucoup. Mais je n’ai pas trop le temps et puis on n’est plus à l’époque de Franquin où on pouvait faire autant de couvertures qu’on voulait. J’aurais adoré. J’adore faire les couvertures !
-J’ai pensé à vous justement quand j’ai vu tout récemment le numéro des 100 ans de Morris et Franquin, comme vous aviez fait Gringos Locos… Vous n’avez pas été sollicité pour les hommages dans le numéro ?
-Non mais ils savent que je suis en pleine confection de la suite donc ils ne m’embêtent pas. Ils m’auraient demandé sinon, je pense.
-Vous auriez dit oui ?
-Non, je crois que je n’aurais pas dit oui. Je n’aurais pas eu le temps pour plusieurs planches. J’ai fait la couverture de l’autre côté du numéro, déjà, ça va ! (rires)
-Vous êtes un peu forcé d’être à plein temps sur Spirou et Fantasio actuellement ou vous avez quand même d’autres choses dans un tiroir, que vous allez essayer de faire, à droite à gauche ?
-J’ai d’autres choses, oui ! Notamment en ce moment dans le magazine de super-héros de Black & White, Black & White Stories, il y a mon petit projet qui commence à paraître. Je ne l’ai pas encore vu. J’ai toujours eu des projets annexes."
Dommage aussi ce manque d'implication de l'auteur de Spirou dans le magazine. Mais cela s'explique si il prend Spirou comme un mi-temps...
-"Pour terminer, vous avez parlé des rafales que vous avez prises au moment de Gringos Locos, est-ce que les ennuis qu’a connus Delaf en reprenant Gaston vous ont rappelé des souvenirs ?
Bien sûr ! Quand j’ai voulu reprendre Gil Jourdan avec Yann, quand on a essayé de reprendre Johan et Pirlouit, encore avec Yann… Et puis cette histoire de Gringos Locos où on avait fait un album qui a failli être mis au pilon. C’était affreux ! C’est peut-être le meilleur album de ma vie. Je pense qu’ils n’auront jamais plus un tel hommage."
Visiblement, Delaf et Schwartz, et moi, n'avons pas la même idée de ce qu'est un hommage. Pour moi, ce n'est absolument pas une servilité ironique. Et si Schwartz considère Gringos locos comme som meilleur album, je comprends que ma réticence à son style va perdurer...
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.