Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

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Trichoco
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Trichoco »

heijingling a écrit : dim. 4 févr. 2024 12:11
Suite enfin de Tokyo Mystery Café, de l’Atelier Sentô, qui nous plonge cette semaine dans l’essence de la pop culture japonaise (et extrême orientale) avec le concert d’une “idole” en costume, un maid café et les inévitables sushis.
Par rapport à ce que tu disais la semaine dernières, j'ai rarement lu une BD où la nourriture fait autant saliver!
heijingling a écrit : dim. 4 févr. 2024 12:11
Pas d’histoires courtes cette semaine, sauf à considérer comme telles les gags en deux pages de Cédric de Laudec au dessin et scénario, particulièrement mouvementé et bavard cette semaine
De façon générale, je n'ai jamais aimé cette série et je n'aime pas trop non plus le dessin de Laudec depuis quelques années. Depuis qu'il est seul au commandes, je remarque par contre une forme de libération dans le dessin, la mise en scène, l'organisation des planches. On sait que Cauvin scénarisait par story-board, donc assurait une partie de la mise en scène, et j'ai l'impression que cela pouvait brider un Laudec. Il nous livre des gros plans sur les visages, des cases incrustées, des perspectives inédites. Je trouve malgré tout les histoires navrantes, elles ne me font pas arracher un sourire. A la limite, il s'en sort mieux quand il veut mettre de l'émotion. Pour le reste, les gags de style "la nourriture de maman n'est pas bonne" ou "mettons un objet moderne dans les mains d'un ancien", c'est terriblement éculé.

Au sujet des story-board de scénaristes, J'ai trouvé que Gazzotti aussi mettait en scène son dernier Soda d'une façon bien différente de ceux scénarisés par Tome. Il utilise des formats de cases différents, des plongées et contre-plongées, il dézoome. Mais j'imagine qu'il s'était déjà un peu libéré du carcan du story-board avec seuls.

On a vu aussi que Lambil a eu, lui, besoin que quelqu'un réalise des story-boards pour mettre en images les scénarios de Kris. Comme quoi, les habitudes peuvent être tenaces.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Gaston Lagaffe a écrit :La reprise de Gaston se passe dans les années 70, une époque où Franquin était encore vivant alors il y a rien d'anormal dans le gag.
Ils n’étaient pas obligé d’insister aussi lourdement, c’est donc bien un clin d’œil de mauvais goût. Et puis, Franquin a parlé de lui-même dans Gaston, mais toujours avec humour et distance, qui ne sont pas présents ici, juste une vénération déplacée.
Gaston Lagaffe a écrit :Perso cela m'a moins dérangé qu'Achille Talon qui travaille encore à Polite avec Goscinny dans les années 2000.
Oui mais ça, c’est autre chose, cela rejoint le problème général des héros de BD qui ne vieillissent pas.
Franco B Helge a écrit :En tout cas, l'argument que, une fois encore, Heijingling soutient avec toute la solidité pour qualifier le G. Lagaffe de Délaf de mort-vivant est intéressant ... Et même amusant :mrgreen:
Si telle était l'intention, la conclusion est juste : il semble que Délaf garde dans un fil de vie un mort qui aurait dû rester pour l'éternité dans ses gags passés :ouah: ...
Tout à fait. Et je n'ai pas l'intention de m'arrêter là. Il faut dire que cette reprise tend le baton... :ouah:
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Trichoco a écrit :
heijingling a écrit : Suite enfin de Tokyo Mystery Café, de l’Atelier Sentô, qui nous plonge cette semaine dans l’essence de la pop culture japonaise (et extrême orientale) avec le concert d’une “idole” en costume, un maid café et les inévitables sushis.
Par rapport à ce que tu disais la semaine dernières, j'ai rarement lu une BD où la nourriture fait autant saliver!
C'est sûr que ça fait plus envie que les chips dont se goinfre Dad en couverture du numéro de cette semaine :ouah:
Trichoco a écrit :
heijingling a écrit :Pas d’histoires courtes cette semaine, sauf à considérer comme telles les gags en deux pages de Cédric de Laudec au dessin et scénario, particulièrement mouvementé et bavard cette semaine
De façon générale, je n'ai jamais aimé cette série et je n'aime pas trop non plus le dessin de Laudec depuis quelques années. Depuis qu'il est seul au commandes, je remarque par contre une forme de libération dans le dessin, la mise en scène, l'organisation des planches. On sait que Cauvin scénarisait par story-board, donc assurait une partie de la mise en scène, et j'ai l'impression que cela pouvait brider un Laudec. Il nous livre des gros plans sur les visages, des cases incrustées, des perspectives inédites. Je trouve malgré tout les histoires navrantes, elles ne me font pas arracher un sourire. A la limite, il s'en sort mieux quand il veut mettre de l'émotion. Pour le reste, les gags de style "la nourriture de maman n'est pas bonne" ou "mettons un objet moderne dans les mains d'un ancien", c'est terriblement éculé.

Au sujet des story-board de scénaristes, J'ai trouvé que Gazzotti aussi mettait en scène son dernier Soda d'une façon bien différente de ceux scénarisés par Tome. Il utilise des formats de cases différents, des plongées et contre-plongées, il dézoome. Mais j'imagine qu'il s'était déjà un peu libéré du carcan du story-board avec seuls.

On a vu aussi que Lambil a eu, lui, besoin que quelqu'un réalise des story-boards pour mettre en images les scénarios de Kris. Comme quoi, les habitudes peuvent être tenaces.
Remarques très pertinentes, y compris sur Lambil et Gazzotti, et les histoires jouant sur l'émotion dans Cédric. À ces auteurs on pourrait ajouter Bédu, dont la mise en page de SangDragon est bien plus libre que dans Les Psy. Il faut dire que le monde médiéval fantastique s’y prête mieux, aussi. Pour Laudec, cela fait toutefois plusieurs années (au moins début 2020), alors que Cauvin faisait encore les scénarios de Cédric, que sa mise en page était plus aérée et plus complexe. Peut-être y avait-il aussi une évolution dans la façon dont Cauvin faisait ses storyboards? Il faudrait examiner les derniers Psy, les Agent 212 et Femmes en blanc de ces dernières années. (À suivre…)
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Message par heijingling »

Numéro 4478 du 07/02/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2516

Amusante couverture de Nob, sur l’anniversaire de Dad. C’est en effet un numéro "spécial 10 ans de vie commune", pour les 10 ans de Dad, le titre est bien trouvé pour ce numéro qui décline différentes façons de former une famille. La famille au sens large tout d’abord, et, comme l’avait indiqué Nob , pour qui importe le transfert entre les générations, outre le gag de Dad, il réalise à cette occasion deux pages de gags de Papi Ronchon, le père de Dad. Ensuite, la famille des auteurs du magazine Tchô, dont Nob lui-même est issu, où il dessinait Mamette entre autres et dont il a été rédacteur en chef. Parmi ces dessinateurs de La Bande à Tchô qui rendent hommage à Dad dans ce numéro, le premier est bien sûr Zep, pour une amusante rencontre entre Dad et Titeuf, suivi par Éric Buche, l’auteur dans Tchô de Franky Snow, et Lisa Mandel, l’autrice de Nini Patalo. D’autres auteurs venus de Tchô sont par ailleurs dorénavant, comme Nob, auteurs de Spirou, comme Dab’s, qui y faisait Tony et Alberto, et Tébo, pour Captain Biceps; mais ces deux auteurs ne rendent toutefois pas hommage à Dad dans leurs planches respectives de Crash Tex et La méthode Raowl, sauf à voir un clin d'œil dans le fait que c’est cette semaine le père de Crash Tex le personnage central du gag, mais ce serait tout de même un peu tiré par les cheveux…Enfin, Lisa Mandel intitule sa planche “Spirou, le journal de toutes les familles”, prenant acte que la famille de Dad est une famille recomposée, que la famille modèle Boule et Billn’est plus le modèle idéal, si modèle de famille, à défaut de famille modèle il y a encore, avec une ironie finale douce-amère.
Giovanni Rouzeau, Thomas Priou et Sophie David ont participé à cet anniversaire avec un gag intitulé "Une Histoire et au lit!", Alfred a fait deux belles pages intitulées "Tel père, tel Dad", reprenant les personnages (autobio?) d'une histoire du spécial Noël 2021, et Jacques Louis fait se rencontrer son alter ego de Family Life et Dad.
Si la planche de Zep, comme celle de Dutto, saisissant l'opportunité du métier d’acteur de Dad, jouent du mélange d’univers, et si les histoires d’Alfred et de Jacques Louis sont plus personnelles, à tendance autobiographique, personnellement je regrette que seule Lisa Mandel ait pleinement joué le jeu de ce qui fait l’essence de la série, que raconte Nob dans son interview: “J’ai proposé à Frédéric Niffle l’histoire d’un papa de quatres filles nées de quatre mamans différentes. “Pas banal”, a-t-il répondu”, l’aspect de la personnalité d’acteur de Dad étant plus mis en avant que celui de la famille recomposée dans la plupart des autres hommages.

Dans les autres gags, les Fabrice dans leur Édito assument pleinement leur statut de nouveau rois de la catastrophe, les cartoons de Lécroart, Berth (mettant en scène un BIMI - bien intentionné, mal informé) et Tash et Trash de Dino sont excellents, par contre l’Antre case, de Derache et Waltch, reprend un thème d’Imbattable, traité de manière plus gentillette. Et Delaf a réalisé pour son Gaston un monstrueux collage du gag dans lequel Gaston confond les appareils électriques avec une séquence de Bravo les Brothers.

Dans les séries (à suivre), une énigmatique mais d’une belle ambiance de décomposition, surtout grâce aux couleurs d’Alex Doucet, séquence de Spirou et Fantasio. Mais Pourquoi Spip appelle-t-il Fantasio Fantatruc? Suite de SangDragon de Bédu, de Tokyo Mystery Café de l’Atelier Sentô, avec une séquence violente sur la folie d’un otaku qui pourrait sortir de Perfect Blue, de Satoshi Kon, et fin du deuxième épisode de Trésor, de Pauline de la Provôté (dessin et couleur) et Jean-Baptiste Saurel (scénario). J’en ai profité pour finalement lire cette série jeunesse, qui ne manque pas de qualités, c’est dynamique, très rythmé, parfois un peu frénétique à mon goût, plein d’humour et de réparties, et intelligent et sensible dans la mise en place et les relations entre les personnages, un peu comme Les Sœurs Grémillet, en plus jeune et plus burlesque.

Bienvenue dans ma bibliothèque révèle un Nicoby grand collectionneur de Bd anciennes, et pour lequel le livre le plus important est le recueil du Trombone illustré (son importance historique et artistique est indéniable), ce dont on pouvait se douter au vu de ses ouvrages historiques sur la BD (Fournier, Pilote…). Dans Spirou et moi, Arnaud Poitevin(qui a illustré deux sommaires et fait une histoire courte dans Spirou il y a vingt ans) met en scène la diversité de la presse BD jusqu’au années 80, qui offrait, dit-il “des tonnes de possibilités de découvertes. Parce que chaque journal avait son style et plein de propositions différentes. C’est une possibilité qui a malheureusement disparu aujourd’hui.” On ne saurait mieux dire, les possibilités d’ouverture d'internet étant largement entravées par les algorithmes.
Enfin, une scorie due à l’effacement de la presse BD et la domination des albums: une pub pour le tome final de Black Squaw, dont nous ne verrons donc pas la fin dans le magazine, alors que la série y était jusque là prépubliée, et ce sans explication (un tome plus violent, comme ce qui avait été avancé un temps pour Soda?) ce qui témoigne d’irrespect et génère frustration chez les lecteurs du magazine.
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Message par heijingling »

Numéro 4479 du 14/02/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2519

Les personnages de Créatures de Djief et Betbeder avancent d’un pas déterminés sur la couverture qui annonce l’épisode final de leurs aventures. Celui-ci est précédé d’un long résumé de deux pages illustrées des épisodes précédents, nous remettant aussitôt dans l’ambiance car soi-disant rédigé par l’un des personnages, ce qui est une bonne idée, et plus pratique que devoir relire tous les épisodes précédents, ce qui devrait être un plaisir, et non une nécessité pour comprendre la suite. Les évènements s’enchaînent dans la suite de Spirou et Fantasio, et certains éléments commencent à faire sens (j’attends un fin mot sur les limules). Concernant les personnalités, je trouve Seccotine bien désinvolte envers le comte, qu’elle se permet d’appeler Pacôme, et rudoie quelque peu, celui-ci étant étrangement ignorant en matière d’informatique (“Sur votre écran ça vient d’écrire “connexion restaurée”, ce n’est pas grave, j’espère…”), alors que, comme Zorglub, il est censé maîtriser l'électronique. Suite aussi de SangDragon, de Bédu et Cerise, qui semble s'acheminer vers un affrontement final dantesque, classique des fantaisies médiévales, et de Tokyo Mystery Café, de l’Atelier Sentô, avec une séquence entre une “idole” et son double confirmant la proximité avec Perfect Blue, de Satoshi Kon.

Gaston planche 27 (Tiens, pourquoi les planches de Delaf sont-elles numérotées à partir de 1, alors que l’album est le 22ème? Le gag de Boule et Bill de Bastide, Cazenove et Perdriset de ce numéro est lui numéroté 1821, dans la continuité…). Le gag en lui-même est amusant, et pas trop un décalque de gags préexistants pour une fois. Passons sur les erreurs de dessin (il manque une jambe à Lebrac case 8), mais que représentent les figures semi abstraites semi extra-terrestres dans les cadres sur les murs? (à suivre…)
Pas de période de latence ni de ménopause ni d’andropause chez Le petit Spirou de Janry (couleurs automnales de Cerise), sexualité débridée à tout âge. Au sommaire également trois bonnes séries dont les personnages à priori secondaires se sont étoffés et ont pu acquérir autant d’importance que le personnage titre. La planche d’Elliot au Collège permet à Théo Grosjean et Anna Maria Riccobono de présenter tous les personnages enfants de la série, chaque personnalité résumée en une phrase qu’ils écrivent au maire de la ville pour des propositions pour améliorer la vie de leur quartier, et Elliot, formulant la requête la plus pratique et réaliste, est accusé par son angoisse incarnée de n’avoir aucune personnalité. Révélateur? Paul Martin et Manu Boisteau introduisent encore un nouveau personnage dans Titan Inc. , un psy, et Floris fait un gag de Capitaine Anchois (sans lui) sur le caractère à la fois romantique et nerd de Louis. Enfin de nouveaux strips de l’excellente série de Duhoo et Thiriet sans personnage principal, à la parfaite harmonie entre les deux auteurs, 100 instruments, avec cette semaine le djembé, la diphonie (la voix est un instrument), le piano mécanique et le juke-box.

Deux histoires courtes. Une des Aventuriers de l’extrême aux noms à coucher dehors (ce qui leur arrive parfois littéralement), Kahl et Pörth, écorchés par la gazette locale Sprouït News (et par Ced, le scénariste) en Klaque et Proût et Kloque et Pritch, festival de parodie de noms de fantaisie médiévale, très bien servie par le style ballonné de Frantz Hoffmann. Et un mini récit de Marc et Pep’s par Nicoby, une enquête en huis-clos dont le titre, les chiens jaunes, recèle peut-être un jeu de mots qui m’échappe ou une référence autre que celle du festival du polar de Concarneau, et dans laquelle un tricheur aux cartes dans une partie entre amis finit pour cela la nuit en prison m’a laissé circonspect…

L’atelier de Blutch est bien sobre par rapport à ceux des auteurs présentés jusqu’ici, démuni de tous les jouets et gadgets semblant entassés chez ceux-ci , celui-ci ne parlant que de son travail et des ouvrages qui y sont, BD, livres de dessins et CD de jazz.

Pour finir, une nouvelle scorie due aux antagonisme entre la parution en magazine et celle en albums: l’annonce de la sortie du tome 2 de Poltron Minet, alors que la suite n’a pas même commencé à paraitre dans Spirou, si elle y parait. L’argument de la violence pour expliquer cette absence, qui aurait pu tenir lieu d’excuse pour Soda et éventuellement pour Black Squaw, ne tient pas ici. Mais du moins, cette absence de prépublication nous évite une nouvelle interview emplie de divagations du scénariste irresponsable, mais c’est dommage car Madd par son dessin et sa mise en scène avait fait du tome 1 un assez bon album jeunesse.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Napo972 »

heijingling a écrit : mer. 14 févr. 2024 16:27 Numéro 4479 du 14/02/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2519

... Et un mini récit de Marc et Pep’s par Nicoby, une enquête en huis-clos dont le titre, les chiens jaunes, recèle peut-être un jeu de mots qui m’échappe ou une référence autre que celle du festival du polar de Concarneau, et dans laquelle un tricheur aux cartes dans une partie entre amis finit pour cela la nuit en prison m’a laissé circonspect…
:spirou: Je viens de lire ce mini recit ,après le "montage" qui me remplit à chaque fois de nostalgie ...

Même impression que toi sur le scénario.
Ceci dit lorsque j'ai vu le titre du récit, j'ai de suite pensé aux "chiens jaunes" qui officiaient sur les porte avions.

Dans le jargon militaire,c'est ainsi qu'on appelle les opérateurs qui aident aux manœuvres des avions sur le pont du porte avion.
Mais je ne me souviens plus comment j'ai appris ce jargon:
Par mon père qui était militaire dans l'armée de l'air?
Une lecture d'un Buck Danny?(je viens de parcourir ceux se passant sur un porte avion,pas trouvé trace de ces opérateurs en tenue jaune, peut être est-ce specifique aux portes avions français).
Ou alors lors d'un documentaire.
En tout cas c'était il y a plusieurs décennies.

Mais bien sûr, rien à voir avec ce mini recit.

On restera donc sur la dernière case , qui donne le titre de l'histoire. :spip:

Mais j'avoue être plutôt bienveillant avec les mini recits,nostalgie oblige,même s'ils sont assez inégaux.

Sur la série actuelle,avec donc la couverture cartonnée (non réservée exclusivement aux abonnés contrairement à ce qu'annonce le site spirou.com),mes préférés restent les Bercovici/Cauvin et les Leturgie. :dors:
"Quand je lis des Bd,je m'intéresse beaucoup plus au dessin qu'au scénario. C'est surtout par paresse.
Pour moi la BD passe d'abord par le dessin".
Extrait interview André Franquin pour le fanzine "Esquisse" en 1990. :turbo:
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Napo972 »

heijingling a écrit : sam. 10 févr. 2024 15:37 Numéro 4478 du 07/02/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2516

Amusante couverture de Nob, sur l’anniversaire de Dad. C’est en effet un numéro "spécial 10 ans de vie commune", pour les 10 ans de Dad ...
On fête les 10 ans de Dad (que j'apprécie au demeurant),alors qu'on a pas fêté les 50 ans de Natacha !!!

Désolé, mais moi ça passe toujours pas...
Chapeau bas,Dupuis ! :rogntudj:

Heureusement, Walthéry est resté très pote avec Alain de Kuyssche,ex rédacteur en chef du journal de Spirou, actuellement aux commandes de la superbe revue trimestrielle "l'aventure" (éditions du tiroir).

Et ainsi,en février 2020,un superbe numéro de 100 pages de cette revue a dignement fêté cet anniversaire.

50 ans!
Ça aurait été qd même légitime et classe que cet anniversaire soit au menu de notre journal favori... :spirou:

Alain de Kuyssche nous a malheureusement quitté il y a quelques semaines.
"Quand je lis des Bd,je m'intéresse beaucoup plus au dessin qu'au scénario. C'est surtout par paresse.
Pour moi la BD passe d'abord par le dessin".
Extrait interview André Franquin pour le fanzine "Esquisse" en 1990. :turbo:
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4480 du 21/02/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2518

Retour de Frnck, pour un épisode intitulé Apocalypse et qui va donc, comme le dit son dessinateur Brice Cossu, “envoyer du lourd”. Cela commence d’ailleurs tout de suite, avec une première page bucolique où des animaux attendris assistent à la naissance de leurs enfants. Sauf qu’il s’agit de dinosaures, ce qui constitue un gag par rapports aux fantasmes que l’on a souvent sur eux, comme Boulet https://bouletcorp.com/notes/2009/04/13 . Et la deuxième page détruit cette ambiance par l’explosion de la météorite qui aurait causé la cinquième grande extinction il y a 66 millions d’années. Humour noir. J’ai un faible pour cette série jeunesse, son univers particulier, son humour décalé (la conversation de Grrd), et puis, il y a des dinosaures, que j'aime depuis toujours, et qu’ils aient des plumes ne me dérange pas, quoi qu’en dise Boulet. Ils n’en avaient pas tous, de toute manière. J’apprécie aussi la façon dédramatisante dont Olivier Bocquet et Brice Cossu parlent des angoisses de fin du monde actuelles.
Dans Spirou et Fantasio, nous nous rendons dans le hangar débarras du Comte de Champignac.
Trichoco a écrit :En parlant de personnages emblématiques, avez-vous remarqué, dans le capharnaüm visible dans le numéro daté du 21 février, que le Comte regarde une photo d'une femme qui me semble être Miss Flanner?
On ne distingue rien sur la photo dans le cadre que tient le comte, on peut déduire que c'est Miss Flanners par le regard attendri du Comte, mais si ça se trouve, il a eu d'autres amours…J’y ai aimé la carcasse de zurglomobile engoncée dans la charpente, mais surpris par l’aspect bestial des poules que semble toujours élever le comte. Et encore une fois les couleurs d’Alex Doucet donnent une belle ambiance de décomposition dans la deuxième planche.
Suite de Créatures, de Djief et Betbeder, et ce chapitre où les personnages arrivent à Providence, la ville de Lovecraft, le maître de l’horreur moderne, est pourtant étonnamment calme et ne dégouline pas de tentacules et appendices monstrueux comme les épisode précédents. Restons tout de même sur nos gardes, cet épisode s’intitulant Rendez-vous avec le Bogeyman nous réserve certainement des surprises horrifiques. Suite aussi de SangDragon, de Bédu et Cerise, s’ouvrant sur une belle pleine page où un immense dragon pourpre arrive sur une cité fantastique aux murailles et toits hérissés. Par contre, je ne comprends pas, vu les dimensions et la puissance du dragon, comment la cité fait pour résister plus de 5 minutes et, si Bédu a eu l’élégance de ne presque pas utiliser de krollebitches, les scènes de batailles sont assez statiques. On peut en apprécier le hiératisme, mais on est tout de même loin de Jack Kirby. Enfin, dans ce pénultième chapitre de Tokyo Mystery Café, Atelier Sentô réussit à renouveler la scène classique des films noirs de l’échange d’otages, en la plongeant dans le contexte particulier de la fascination japonaise pour le robotisme.

Deux bonnes pages très drôles de Floris, dans lesquelles Capitaine Anchois rencontre des yétis mélomanes “dans les montagnes froides des Caraïbes”, deux bons gags de Lécroart et Berth sur le thème de la préhistoire, ainsi qu'un gentillet mais sympathique L’antre-case de Derache et Waltch, sur la structure d’un journal de BD, tout cela dans La Pause-cartoon. Un excellent Bon d’Abonnement exhibitionniste de Cromheecke et Thiriet. Une page très juste de Elliot au Collège par Théo Grosjean et Anna Maria Riccobono sur la psychologie de victime, d’amusants strips de Titan Inc. de Paul Martin et Manu Boisteau et de 3 Infos 2 vraies 1fausse de Bercovici, Bernstein et Robin Le Gall sur une querelle de langage. Le gag de Gaston est amusant, mais Delaf devait-il vraiment reprendre à l’identique les caractères chinois débilement reproduits que Franquin utilisait comme jurons? Ce qui pouvait encore passer il y a 50 ans est ridicule aujourd’hui, où les mangas sont si présents. Et pourquoi a-t-on de nouveau droit au gag de Boule et Bill numéro 1823, paru dans le Spirou 4477 du 7 février dernier?

Sans surprise, Sergio Salma dans Les BD de sa vie cite avec émotion quelques belles BD jeunesse comme Mamette de Nob et Jojo de Geerts, mais rappelle aussi l’importance de Christin comme scénariste depuis les années 60. Je comprends pourquoi le style de Jilème, l’auteur de Brad Rock, est du si classique Marcinelle, puisque dans Spirou et moi il raconte comment les rencontres avec presque tous les grands maîtres comme Will, Franquin, Greg, Morris, et Jijé par son fils Laurent Gillain (Lorg) l’ont nourri. Ceci dit, il a aussi beaucoup travaillé pour Disney

Une pub reproduit pleine page la belle affiche qu’a réalisé Cyril Pedrosa (son nom n’est pas mentionné, malheureusement) pour le festival Anima d’animation de Bruxelles, avec un Atomium déstructuré.
Enfin, si je ne suis plus aussi fan de Yoko Tsuno que lorsque j’avais 12 ans, l’annonce de son retour, toujours régulier depuis tant de temps, me réjouit toujours. Et pourtant
Napo972 a écrit :On fête les 10 ans de Dad (que j'apprécie au demeurant),alors qu'on a pas fêté les 50 ans de Natacha !!!
De Yoko non plus...

Enfin je suis impatient de voir ce que donnera le spécial Kid Paddle à Hong Kong de la semaine prochaine.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4481 du 28/02/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2519

Kid Paddle a 30 ans, nous annonce-t-on sur l’énigmatique couverture qui lui est consacrée. Que fait-il dans ce décor chinois de pacotille, où les autochtones portent les mêmes moustaches et nattes que ceux que représentaient Bottaro dans Pepito ( https://www.bd-pf.fr/Album-39811-pepito ... rouge.html une référence qui n’est pas pour me déplaire de la part de Midam). L’explication se trouve page 7: Midam dit avoir été “invité à Hong Kong dans le cadre des Belgian Days, une initiative du consul de Belgique pour mettre à l’honneur le savoir-faire belge.” (Détails ici: https://belgiandays.hk/taste-belgium-love-belgium/). Pour l’anecdote, les caractères chinois figurant sur le jeu d’arcade signifient Game over, mais il s’agit des caractères utilisés en chine continentale, pas ceux de Hong Kong. Serait-ce un espion du Parti communiste chinois qui les aurait indiqués à Midam? Et par contre, les caractères dorés sur la lanterne rouge signifient Spirou, mais eux sont bien écrits avec les caractères traditionnels utilisés à HK. Le mystère s’épaissit. Je précise que les trois caractères formant le nom de Spirou pris ainsi ne signifient rien, sont juste une transcription phonétique, qui se prononce approximativement Seu-pi-lou. Le chinois n’a pas le son R, et les noms le contenant sont retranscrits par L. Toutefois, une fois que je me trouvais dans le Yunnan, dans le sud de la Chine, j’ai entendu lors d'une conversation des gens dire distinctement Spirou…Bon, c’était plutôt S’pi-rhou, mais cela m’a suffisamment intrigué pour que je me renseigne et apprenne qu’ils parlaient d’un lac proche, le lac Cibi https://en.wikipedia.org/wiki/Cibi_Lake, le mot mandarin pour lac ayant une prononciation approchant rhou…Et toujours dans les anecdotes burlesques, Midam se dit avoir été surpris que les chinois rencontrés sur place n’aient jamais entendu parler de Kid Paddle, qui a pourtant été traduit en chinois en plusieurs volumes. Visiblement, Midam ne connait pas le système kafkaïen de distribution chinois, qui fait que des livres édités en 2015 dans le Liaoning (au nord-est de la Chine) n’avaient aucune chance de se trouver à HK, 2000 km au sud. Autre curiosité éditoriale: le nom de l’auteur sur la couverture chinoise n’est pas Midam mais son vrai nom, Michel Ledent…Enfin, le nom chinois de Kid Paddle est Le Gamin Kaka https://book.douban.com/series/33044 Devant tant de décalages culturels, on peut comprendre que pour son séjour Midam ait préféré s’en tenir à la surface de HK (car pour qualifier HK de ville propre, comme il le fait, il faut être resté dans les grandes avenues et centres commerciaux, et ne pas s’être aventuré dans les ruelles et contre allées…)
Outre la couverture et le carnet de voyage de Midam, ce numéro anniversaire comporte 3 gags de Kid Paddle, dont deux s’étalant sur deux pages, dont un sur le thème de game over, ainsi qu'un tuto de Midam sur le dessin d’un Blork, et, dans les hommages, un Édito de Fabcaro, Fabrice Erre et Sandrine Greff se passant étrangement dans un salon luxueux de style Premier Empire revisité, aux antipodes de l’univers de Kid Paddle, et avec un coup d’œil d’Imbattable, puis des gags de Nelson de Bertschy, de Tash et Trash de Dino, une double page de jeux de Joan et Annie Pastor, bien dans le ton, d’un Quiz concours par Midam et... Thierry Tinlot, bien dans l’esprit également, Tinlot oblige, et deux gags de Romain Pujol et Sti, sur leur expérience de scénariste de Kid Paddle, tous deux sur la personnalité “catégorique et directe de Midam sur sa série”(Sti)…

Dans les autres gags, une nouvelle série (?) dans La Pause-cartoon, Fish’n’Chips, de Tom (inconnu de moi), d’humour très noir dans ce premier strip, d’amusants strips de Brad Rock, par Jilème (couleurs de Sophie David) sur une histoire décalée de l’origine des frites, les Simpsons en invités de Bercovici, Bernstein, et Robin Le Gall dans 3 Infos 2 vraies 1 fausse, et les toujours bons Fifiches du Proprofesseur de Lécroart, sur Jeanne d’Arc, Des Gens et inversement de Berth, sur l’écologie, et un Bon d’Abonnement d’humour scatologique de Cromheecke et Thiriet. Dans Le petit Spirou, un plan identique d'un confessionnal revient dans six cases à la suite, à chaque fois redessiné, là où bien d'autres auteurs auraient fait un copier/coller, belle preuve du plaisir que prend Janry à dessiner.

Du côté des séries (à suivre), Fantasio se pose en vrai héros en retournant sauver Spirou au péril de sa vie, et le dessin de Schwartz oscille toujours entre le classique Marcinelle passé par Chaland et la désarticulation de celui-ci, comme dans la case où Fantasio et la fille de D’Oups sautillent dans l’eau. Pénultième chapitre de SangDragon de Bédu (couleurs Cerise) ,avec des révélations de rigueur (amenées de façon un peu soudaine), et de belles planches de combat aériens de dragons géants. La fuite désespérée continue pour Frnck. En mettant en scène Lovecraft, dans le chapitre de cette semaine de Créatures, au même niveau de réalité que ses créatures, Djief et Betbeder s’aventurent sur une pente intéressante et peu explorée mais qu’ils ont eux-mêmes savonnée. Enfin, Tokyo Mystery Café, d’Atelier Sentô, se termine sur un banquet final durant 5 pages, et on est vraiment loin d’Astérix. Ce qui concernait l’enquête s’est conclu assez rapidement, et la complexité apparente de celle-ci, avec ses personnages multiples et ses retournements de situation, était au final un reflet de ce qui est le vrai thème de cette nouvelle série, les relations entre les personnages et avec leur environnement. Les auteurs ont trouvé une juste et plaisante distance pour placer les lecteurices dans le monde à la fois des otakus et du Japon traditionnel (la case composée en “toit enlevé” https://fr.wikipedia.org/wiki/Fukinuki_yatai) et de celui des occidentaux au Japon, dans un esprit Lost in Translation de Sofia Coppola (la case finale avec la vue panoramique du quartier de ce Tokyo Mystery Café).

Reste les rubriques, interloquantes. L’interview de Delaf dans Bienvenue dans mon Atelier est confondante de naïveté. Il dit vouloir “laisser l’envie grandir pour un nouveau Gaston” avant de s’y remettre. Son envie de faire du Gaston s’est déjà éclipsée après un seul album? Quel pensum cela a dû être pour lui. On est loin de Janry. Il dit aussi que les deux auteurs l’ayant “vraiment influencé” sont Trondheim et Franquin, et ajoute qu’avec son Gaston il n’a surtout pas voulu “déstabiliser le lecteur”, alors que c’est justement l’exigence fondamentale de ces deux auteurs, dont il trahi malheureusement l’esprit et l’éthique. Enfin, il dit “doucement amener un peu de [lui]", et sur la question du passage “de Franquin à un style plus Delaf”, dire “ne pas [savoir] à quel point ça se voit.” C’est pourtant flagrant dans le gag de cette semaine, auquel la présence du Gaston latex offre une allégorie parfaite: ce qui pouvait faire illusion au début a quasiment disparu, les personnages sont mous et sans énergie, comme si la première Karine des Nombrils était venue les hanter….En Direct du Futur annonce un nouveau Cœurs de Ferraille avec une interview de Munuera seul, qui révèle avoir un rôle essentiel dans les scénarios de cette série, effectivement bien plus intéressante que la moyenne des autres histoires des Beka. Enfin, surprise, pour La Semaine prochaine est annoncé un poster Spirou et Fantasio (chic!) et l’”Atterrissage final pour Black Squaw”, ce bien après l’annonce de la parution de l’album…Du moins, pourra-t-on voir la fin de cette série dans le journal.
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heijingling
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4482 du 06/03/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2519

Retour de Black Squaw, que l’on découvre sur la couverture experte en tai-chi (car autrement, comment pourrait-elle ainsi tenir en équilibre debout sur la queue de cet avion dans l’eau?) Cette ultime partie débute bien, avec une séquence de black squaw enfant dans sa tribu Cherokee, sur un dessin d’Henriet classique et élégant, et de belles couleurs automnales d’Usagi. L’interview de Yann montre que celui-ci s’est bien documenté, comme à son habitude, son humour cynique ("durant la prohibition, l’alcool trafiqué destiné aux pauvres rendait aveugle, fou ou communiste") renoue avec son ton des mythiques Hauts de Page, dommage que la part Cherokee de Bessie ne soit pas plus développée, c’était une bonne occasion d'enfin parler d’Indiens ailleurs que dans un cadre western.
Bon chapitre encore de Frnck, dans lequel Olivier Bocquet et Brice Cossu mènent un bon équilibre entre action, suspens et romance et où le coloriste Yoann Guillo s’en donne à cœur joie avec des personnages à la tignasse flamboyante traversant un fleuve de lave. Six pages de course-poursuite pour Créatures de Betbeder et Djieff, et une belle séquence de Spirou et Fantasio, où le dessin de Schwartz, parfois maladroit, sert ici au mieux ce Fantasio aux mouvements désarticulés par ses acrobaties dans une ambiance horrifique et SF avec la limule géante (quand élucideront-nous enfin son mystère?). Ce passage sur un Fantasio déterminé à sauver Spirou, lequel en est quasi absent, fait du bien après toutes ces histoires faisant de lui un crétin ridicule. Fin qui laisse ouverte la possibilité d’une suite à SangDragon. Scénario classique mais bien mené, les points forts du dessin de Bédu restant ses grandes cases pleine, double ou demi page, ses créatures non humaines et ses décors, mais pour donner plus de présence aux humains il devrait accentuer soit son aspect hiératique, soit la caricature (des corps, pas des expressions comme il le faisait dans Les Psy).
Pas d’histoires courtes, mais de nombreux gags. Celui de Gaston est amusant, mais tel qu’il est dessiné, De Mesmaeker ne peut tenir dans la cuvette des toilettes, et Delaf n’ayant pas trouvé de pied nu de Fantasio dans son catalogue d’images du Gaston de Franquin, il lui a attribué un pied des Nombrils (case 9). Par ailleurs, il a mal repositionné avec ses tablettes graphiques les papiers emportés par l’inondation, et ceux-ci se retrouvent flottant au dessus de l’eau…Bons trips de Bernstein et Moog pour Willy Woob, mélant avec ingéniosité jeux de mots, science-fiction et le décalage temporel entre le moment où le journal est réalisé et celui où il parait. Par contre, un problème dans 3 Infos 2vraies 1 fausse, dans laquelle Bernstein parle d’un vélo en bois fabriqué par une ébéniste auvergnate, mais Bercovici a représenté un homme…Dans La Pause Cartoon, Lécroart et Berth se retrouvent sur le thème d’une apocalypse. Le gag de Pernille, de Dav, Cyril Trichet et Esteban n’est compréhensible que si l’on connait le personnage légendaire de Raiponce. Est-elle si connue? Belle page d’Elliot au Collège que Théo Grosjean a découpée autour d’un sapin de Noël, et qu’Anna Maria Riccobono a saturée de violet et d’orange, écho du ton acide et tendre de cette série. Enfin ,le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet est encore une fois un gag surprenant. Se renouveler encore après tant d’années sur un sujet aussi contraignant tient du génie.

Contraintes fortes encore dans le rédactionnel, Manu Boisteau, dans Bienvenue dans mon Atelier, décrivant l’univers totalement clos tant dans l’espace (un bateau, un iceberg et la distance entre eux) que dans le temps (les derniers instants avant la collision) de sa série Titan Inc., réalisée avec Paul Martin. Il affirme avec raison qu’au sein de cette contrainte extrême ils peuvent “faire absolument n’importe quoi, et ne s’en privent pas”, comme le confirme l’un des strips de cette semaine, où le bateau explose, pour se retrouver certainement intact dans le strip suivant (suspens jusqu’à la semaine prochaine). Dans Spirou et moi, j’apprends que comme moi, Catherine Hinder, autrice de Brume (sympathique série de sorcière et dragon pour jeunes enfants), rêvait enfant, en voyant Spirou et Spip, d’avoir un écureuil. Nous ne sommes certainement pas les seuls. En direct du futur annonce l'arrivée d’Ariane et Nino, de Fabrice Erre et Sylvain Savoia en format en une page, pour “explorer les anecdotes de la grande histoire”. Ce format était celui des ultimes Oncle Paul, début des années 80, devenu en effet bien anecdotique. Je me réjouis enfin du retour de Yoko Tsuno, dans les highlands de nouveau, la semaine prochaine, et du poster de Spirou et Fantasio par Schwartz, typiquement de cet humour belge flirtant avec le surréalisme, avec le Comte dégustant nonchalamment des frites sous l’eau, à l’abri de sa bulle, avec un beau bâtiment art déco balnéaire en arrière plan.
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heijingling
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Message par heijingling »

Numéro 4483 du 13/03/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2519

Yoko en couverture, cela me donne toujours une petite émotion, car c’était une de mes héroïnes et séries préférées entre 9 et 14 ans. Certaines séries peuvent être bonnes en dépit d’un héros falot, et de bons personnages peuvent vivre des histoires peu passionnantes, mais ici, je redis combien et Yoko, et ses aventures, ont été non une révolution (car la situation des séries FB n’a pas été révolutionnée à sa suite) mais un tremblement de terre, qui a marqué ses jeunes lecteurs à jamais, même si le paysage BD est resté le même, reconstruit à l’identique. Une femme, jolie mais pas sexy (ni Natacha, ni Barbarella, faites pour plaire à un lectorat masculin), non caucasienne (avant elle, en dehors de Cirage dans Blondin et Cirage, par Jijé, de Dizzy et Atchi et Atcha dans La ribambelle, par Roba, de Tom et Tsin-Lu dans Les pionniers de l'espérance, par Poïvet, qui d’autre? Encore ceux-ci officiaient-ils dans un groupe, et n’étaient pas les seuls héros en titre), féminine sans clichés, et qui traitait à égalité avec les hommes (ce qui a conduit certains lecteurs à la traiter d’enquiquineuse)., tout en restant sensible et proche des gens, c’est pourquoi les lecteurices peuvent l’appeler familièrement par son seul prénom, ce que la distance que créent Gil Jourdan, Lucky Luke ou Théodore Poussin empêche de faire. Une série féministe sans discours, par le fait que bon nombre des personnages secondaires qu’elle rencontrait était aussi des femmes, de la même valeur qu’elle, et humaniste, encore par structure, par le fait que certains de ces personnages sont devenus des amis, ont été souvent revus dans la série (sans être sa némésis), n’étaient donc pas anecdotiques ni de la chair à scénario, jetables après utilisation, mais de vrais humains. Quant aux histoires, ce mélange de hard science, d’horreur gothique et d’humanité était aussi assez exceptionnel.
On peut mesurer l’importance qu’a eue Yoko Tsuno pour de nombreux lecteurs quand on voit que, dans la présentation de cette nouvelle histoire, trois auteurs parlent de leur admiration et de leur dette envers Yoko et Roger Leloup, alors que ce qu’ils font n’a rien à voir avec Yoko, dans la forme comme dans le fond: Bob, auteur (avec les Beka) de L’École des petits Monstres, série pour enfants dans l’esprit des Crados, chez Dupuis, dans un style bubble gum (il travaille surtout dans le dessin animé), Nicolas Gaignard, auteur d’un récit d’anticipation politique dure et d’un album d’humour noir chez Fluide, et Dino, l’auteur de Tash et Trash. L’influence de Yoko va donc au delà du visible, ce qui est juste pour une héroïne de SF spirituelle.
En couverture, donc, Yoko en Écosse (un château au bord d’un lac embrumé), l’Écosse et le Japon étant ses deux Champignac (les lieux où elle retourne avec plaisir, comme Spirou et Fantasio, (Et je passerai cette fois sur les problèmes de proportions et de perspective du dessin).

Suite et fin de la première partie de la seconde partie (la troisième partie, donc) des nouvelles aventures de Spirou et Fantasio, sans explications ni raison autre que celle, par déduction, de la lenteur au dessin de Schwartz. Pas grave, il y a eu des précédents dans le journal. Semi finale donc, avec, comme dans trop de séries à énigmes, son lot d’explication laborieuses finales. Pas trop laborieuses, heureusement, grâce aux variétés de plans, de décors, et à la scène d’action de sauvetage par Seccotine en fantacoptère. Je tique toutefois sur la révélation que Zorglub, ce génie de l’électronique et de l’égo, ait pu vouloir acheter un programme informatique, plutôt que le faire lui-même ou le voler. Et trois détails: les scénaristes Benjamin Abitan et Sophie Guerrive auraient pu trouver mieux que l’expression “laisser pour mort’” concernant un robot, le corps semi-réaliste de Caténaire ne convient pas à ce personnage timide et maladroit, enfin, on voit tout de suite les caractères chinois tracés par un non sinophone, car les recopier correctement est mission impossible, il faut en comprendre la structure pour les tracer.
Épisode d’action très réussi pour Frnck. Si le passage où les personnages se retrouvent coincés à essayer de franchir un précipice a souvent été vu, Olivier Bocquet, Brice cossu et Yoann Guillo, par les personnages et l’humour décalés, lui donnent un goût de neuf. Combat aérien au temps de la prohibition dans Black Squaw, mais l’absence d’onomatopées, le dessin et les cadrages d’Alain Henriet nous emmènnent loin de Sammy de Berck, dans une séquence aux limites d’une beauté abstraite et calme. La façon dont Betbeder et Djieff dépeignent Lovecraft dans cette séquence de Créatures, si elle est conforme à ce que l’on sait du personnage historique, est tout de même un peu réductrice et caricaturale dans ce cadre. Mais j’attends la suite pour savoir si ce traitement est justifié par l’histoire.

Nombre de gags en une page, mais encore une semaine sans histoires courtes. Par contre, d’énigmatiques Jeux sur Papyrus, ce personnage ayant vécu son ultime aventure en 2015. Mais cette double page de Frédéric Antoine et Yohann Morin (un Français vivant au Québec et un Québécois) est bien faite, et valait la peine qu’elle soit publiée en retard sur L’année des héros. Les BD de la vie d’Olivier Schwartz sont une surprise, tant par leur choix (il est donc grand amateur de comics) que par la manière dont il en parle, mélange d’anecdotes personnelles et de point de vue éclairants (ainsi sur une autre mort de héros de BD, Denny Colt, qui deviendra Le Spirit), et son autoportrait en capitaine Haddock culpabilisant est aussi inattendu que bien vu.

Dans les gags, nombreuses références: le retour de la mythique grotte protectrice faite de livres de Gaston dans Le strip dont vous êtes la star, de Sergio Salma et Libon, présence de Harry (Potter ou Houdini? Un magicien, en tous cas) dans Des gens et inversement, de Berth, un personnage romantique, comme l’esprit des histoires de Yoko Tsuno, dans Le bulletin d’abonnement, de Cromheecke et Thiriet, Gaston lagaffe encore dans La leçon de BD de Marko, qui donne des conseils pertinents, Pinocchio dans un drôle de gag d’humour noir de Dav, Cyril Trichet et Esteban pour Pernille, une auto citation de Bernstein et Bercovici dans 3 infos 2 vraies 1 fausse, et au fait que maintenant tout acte peut (et doit) être rendu public et jugé et noté sur les réseaux sociaux dans un gag amusant de Kid Paddle, de Midam, Patelin, Dairin et Angèle, de même dans Titan inc. de Paul Martin et Manu Boisteau.
Un gag stressant, très noir de Happy calypse, par Laulau et Gyom, une plaisante apparition de princesse Peau d’âne dans La méthode Raowl, de Tébo. Un gag en huis-clos de Elliot au collège, bien rendu par les cadrages serrés de Théo Grosjean et les couleurs réduites à l’orange et au gris de Anna Maria Riccobono, la trouvaille de ne pas tracer de cadres aux cases, loin de donner de l’espace et de la liberté aux personnages, comme le fait Tébo dans La méthode Raowl, suggère au contraire que les personnages créent et sont prisonniers de leurs propres angoisses. Bien moins subtil, Delaf, qui visiblement n’avait pas créé de fichier informatique pour Spirou et le marsupilami, au contraire de ce qu’il a fait pour tous les autres personnages, décors et objets, a dessiné ceux-ci comme Fournier au tout debout du Faiseur d’or, avec les mêmes maladresses (mais Fournier avait l’excuse d’être jeune et presque débutant). Par contre, les Fabrice, et dans leur cas c’est voulu, dans leur désir de faire une série ayant, comme Yoko Tsuno, “le souffle de l’aventure avec des méchants balafrés , des crocodiles et un trésor caché” montrent par contraste tous les clichés dont est exempte Yoko Tsuno.

Enfin , le supplément est un jeu, Timeline, sur les personnages de Spirou, dont le but est de retrouver ou deviner la date de leur création dans le journal, parfait pour les érudits et/ou les pédants…Et une publicité pour une nouvelle série paraissant chez Vega, le label manga de Dupuis, m’apprend l’existence d’un nouveau genre de BD, les anime comics (Une BD faite de photogrammes d'un dessin animé...)
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4484 du 20/03/2024

Ici la présentation illustrée par jeepcook viewtopic.php?t=230&start=2519

Ici un aperçu du magazine https://www.spirou.com/actualites/somma ... vec-cedric

Couverture de printemps spéciale Cédric, bien composée par Laudec. Celui-ci a un encrage léger, au trait direct et ferme, comme une version épurée de la ligne claire, qui donne de belles choses, comme les lignes ondulantes, ou refermées sur elles-mêmes, qui forment des arbres et des buissons fleuris, et, moins plaisant pour moi, une version personnelle du super déformé, visible dans les bouches immenses des enfants qui courent.
L’entretien avec Laudec est très révélateur, il y parle de l’émotion à animer le grand-père, incarnation de Cauvin, de la cohabitation entre classes sociales, des limites de l’évolution des personnages, et dit que “Cédric est une série qui ne se prête ni à la dénonciation ni au jugement. Ce qui n’empêche pas d’aborder certains sujet de société, mais de manière subtile…”. Si Tome et Janry avaient pu entendre ça…
Les deux gags de Cédric de ce numéro ont des décors réduits à l’essentiel, comme dans les strips comiques conçus pour faire directement comprendre le gag, sans fioritures. Paradoxalement, alors que cette technique de dessin vient du comic strip, les gags en une planche, héritiers des Sunday comics, tels Little Iodine, de Jimmy Hatlo, avaient eux des décors relativement travaillés, comme on le voyait dans Modeste et Pompon, et encore maintenant dans Gaston Lagaffe, mais beaucoup de ceux-ci utilisent aussi dorénavant cette méthode de décors épurés, comme, dans ce numéro, Kid Paddle, Game Over, Boule et Bill ou L'édito, alors que les strips de Brad Rock, par Jilème et Sophie David ont eux des décors assez travaillés. Dans une nouvelle série de gags, Coccinulle, Waltch, ici scénariste, dessinateur et coloriste, met ainsi des décors détaillés dans les premières cases pour poser le cadre, pour les réduire ensuite pratiquement à un fond monochrome.

Enfin de nouveau une histoire courte, après plusieurs semaines sans. Raton un jour, raton toujours, une jolie histoire animalière muette de Tofy (couleurs de Cosson), touchante, car un peu cruelle dans sa morale (rien n’est gratuit).

Suite de Yoko Tsuno, L’aigle des Highlands. Leloup, à l’instar de Edgar P. Jacobs, a toujours utilisé une gestuelle et des dialogues outrés (théatralisés) pour surdramatiser les phénomènes les plus anodins (“Soudain, le feu passa au vert!…”). Mais ce procédé semble maintenant utilisé aléatoirement, et confine au ridicule. Planche 7, case 5, lorsque Yoko débarque avec précipitation dans le salon de Cécilia, celle-ci lui rétorque “Calmez-vous! Du thé?”, en choquant sa tasse, mouvement souligné par des éclairs entourant celle-ci. Planche 9, case 8, Yoko et Bonnie parlent de Cécilia, et lorsque celle-ci arrive, pourtant attendue, Yoko pense “Ah? Quand on parle du loup!…” puis, lui propose d’acheter son cheval, elle lui répond “M’acheter Nuage? NON! (En caractères gras) Je vous l’offre!…” et Yoko de répondre “Holà! Je me sens plus qualifiée en chevaux-vapeur!”, et un gros point d’exclamation rouge de pointer l’étonnement de Bonnie devant ce dialogue aussi mystérieux que palpitant…Idem pour les remarques de “sagesse orientale” qui tombent hors de propos: “Mais quand Yoko arrive au cottage que Cécilia lui a offert pour s’y caser avec sa petite communauté, son cœur se serre...” Et elle pense “Pourquoi chercher un bonheur irréel quand ici, c’est le paradis?” Quant au dessin, si décors et crayonnés des personnages se tiennent encore, comme on peut le voir ici. https://www.spirou.com/bonus-de-la-reda ... ois-bravos , l’encrage n’a plus aucune sureté, et trop souvent visages et corps semblent aplatis et écrasés, bouche, nez, yeux décalés sur le visage. Dans Créatures, avec Vanille, comme dans Seuls, avec Leïla, comme dans Le métier le plus dangereux du monde, avec Louna, c’est toujours la jeune fille de couleur (d’origines africaine ou moyen-orientale) qui est la plus tête brulée (comme la qualifie le grand-père de Créatures). La description de Leïla sur le site de Seuls https://www.seuls-labd.com/guide-leila.php convient à toutes trois: “Jeune fille au caractère bien trempé, elle manifeste une grande confiance en elle et des aptitudes pour guider les autres, mais aussi une grande susceptibilité et beaucoup de mauvaise foi quand il s’agit de reconnaître qu’elle a tort. […]Fonceuse et courageuse, elle brave le danger avec beaucoup de détermination et n’hésite pas à se battre pour protéger ses amis.” Étrange cliché de la part des auteurs. Dans Frnck, une belle séquence conjurant action et émotion sur fond de forêt en flammes et fleuve de lave, une ingénieuse mise en page planches…(Ah, tiens, Brice Cossu ne numérote pas ses planches) et de fortes couleurs de Yoann Guillo. Après les grands espaces aériens de la semaine dernière, Black Squaw se déroule cette semaine en huis-clos, très aéré néanmoins car se passant dans l’immense bureau d’Al Capone, vide, pour raisons de sécurité imagine-t-on, et aux décors minimalistes et monochromes.

Mouk a fait les Jeux de cette semaine, sur le thème de la fête du sport, à l’occasion de la Semaine internationale de la Francophonie, le rapport entre eux ne me saute pas aux yeux. Dans Spirou et moi, Pauline de la Provôté est une suffisamment jeune autrice pour nous parler des Spirou qu’elle lisait enfant dans les années 2010, et sa série Trésor peut maintenant côtoyer dans le journal toutes les séries qu’elle y lisait enfant. Peu de surprises dans Bienvenue dans ma bibliothèque de Ben Bk , coloriste de Tamara, Les Nombrils, Game over (en alternance avec Angèle), Gaston Lagaffe©®™ de Delaf, mais il pointe avec raison l’aspect novateur des gammes colorées d’Edgar P. Jacobs (qui a aidé Hergé pour les couleurs de Tintin). En direct du futur annonce La baie des Cochons, le premier des Spirou “classic” officiel, à partir du numéro 4491, en mai. Ce sera le premier Spirou d’auteurs peu connus, bon connaisseurs de la BD et son histoire, comme on peut le voir sur leur site Marsam, d’études sur la BD, dans lequel publie d’ailleurs aussi Sophie Guerrive. https://marsam.graphics/author/elric/. https://marsam.graphics/author/michaelbaril/ https://marsam.graphics/author/clement/ https://marsam.graphics/author/sophie/ Et comme elle, le coscénariste Michaël Baril a lui-même aussi dessiné des BD http://www.bulledair.com/index.php?rubr ... teur_orion
Enfin, une publicité pour Les mondes perdus, une série jeunesse qui n’est pas parue dans Spirou nous rappelle que depuis quelques années Dupuis publie trop d’albums pour que tout soit prépublié dans Spirou. Avec la visibilité que donne internet, c’est une des données qui font que le rôle de découvreur de nouveaux auteurs qu’a longtemps été celui des magazines de BD est de plus en plus problématique. Mais cette surproduction, si elle a augmenté de manière démesurée depuis la fin des années 90, n’est pas nouvelle. Le bel hommage rendu à Alain De Kuyssche, rédacteur en chef de Spirou de 1978 à 1982, disparu le 20 janvier dernier, indique que celui-ci, “par enthousiasme, acceptait beaucoup de projets, et les armoires de la rédaction débordaient de planches!”. Morgan Di Salvia nous y rappelle que De Kuyssche a alors fait s’épanouir une nouvelle génération d’auteurs (certains avaient été découverts par son prédécesseur Thierry Martens, plus tourné vers l’érudition et la bande dessinée d’action, trop sans doute aux yeux de Charles Dupuis et sa légendaire tendance fleur bleue) qui ont totalement renouvellé le franco-belge, pour son dernier âge d’or ( Geerts, Hislaire, Le Gall, Frank P., … ), mais aussi Bercovici, Darasse, Jannin, Yann et Conrad, Tome et Janry, et bien d’autres. Étonnamment, une planche de Yann et Conrad parue en 1981 republiée ici fait passer De Kuyssche pour un autoritaire type Le Boss (Thierry Tinlot vu par Bercovici et Zidrou), alors que l’article de Morgan Di Salvia le montre comme très ouvert, diplomate et farfelu.
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