Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

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heijingling
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Numéro 4530 du 05/02/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... -deux-vols

La couverture annonce une histoire courte du lieutenant Bertillon, qui au vu des personnages patibulaires le surveillant, est de l’espionnage dans un aéroport, lieu propice. L’histoire est intéressante par son absence de dialogues, juste quelques parcimonieuses bulles de personnages parlant au téléphone ou pensant pour eux-mêmes, et donc basée uniquement sur la gestuelle des personnages, et au final on se trouve à mi-chemin entre une parodie d’espionnage et de l’absurde, avec un iguane surgit de nulle part. Cette histoire quasi muette est l’occasion d’une nouvelle rubrique, L’arrière-boutique, où Damien Perez recueille les explications des auteurices, Cyrille Pomès, Carine Barth et Drac sur leur mise en scène. Mais il y manque la réponse à un truc qui m’intrigue : les caractères chinois des touristes sont correctement reproduits, alors que ceux figurant sur le maneki neko (le chat attirant la fortune) ne sont que des gribouillis...Pour compléter le thème de la semaine, une publicité pour les deux premiers albums du lieutenant Bertillon, avec la couverture où il se trouve dans les glaces, Bertillon, un Édito où les Fabrice se déguisent en lieutenant Columbo, un autre inspecteur lunaire, des jeux de Joan et Annie Pastor, enfin une Malédiction de la page treize de Sti, dans un running gag où, après avoir la semaine précédente proposé de renommer Trésor quatorzor, Bertillon se retrouve en Bertillonze, douze, treize, et jusqu’au Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet qui parodie une enquête policière. Et outre la mésaventure de Bertillon, ce numéro de Spirou renferme un autre mystère, dû aux multiples contraintes des conditions de publication : le Game over numéro 899 paraît une semaine après le 900…

Quatrième chapitre de Marsu Club, dans lequel Colman, Batem et Cerise contrastent l’humain devenu marsupilami et le marsupilami, qui apparaît ainsi comme une vraie bête sauvage, avec des nécessités bien éloignées de celles des humains. Le Marsupilami se retrouve également dans le supplément abonnés, un livret L’homme qui n’a jamais vu le Marsupilami de Jacques Lerouge, dont la luxuriance du dessin se trouve un peu contrainte dans ce petit format mais s’exprime par le scénario de Levert pour laquelle la prolifération amazonienne convient au mieux. Suite de Trésor, où le scénariste Jean-Baptiste Saurel fait se confronter les personnalités des personnages avec un humour délirant de la part du plus petit de la bande (un clin d’œil au dessin animé Pompoko d’Isao Takahata) et une séquence sensible avec une inversion des rôles entre certains enfants matures et un adulte qui regrette l’enfance. Si le dessin de Pauline de la Provôté est un peu impersonnel, avec des expressions tendant à l’outrance manga, sa mise en page et en scène est juste, recourant selon les nécessités de l’histoire au gaufrier ou au contraire en jouant de la forme et de l’imbrication des cases, sans gratuité ou esbrouffe. Les Amis de Spirou continue dans la veine sociale, montrant des bidonvilles à Charleroi (qui n’ont disparu de France qu’au milieu des années 70 – pour réapparaitre dans les années 90) et documentaire avec un extrait, adapté au contexte belge, de La complainte du partisan de Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Anna Marly. Enfin, fin du volumineux (70 pages) tome 1 de L’île de Minuit de Lylian et Grébil, qui laisse le groupe initial de personnages pour faire apparaître des problèmes dans le groupe rival des enfants adorateurs d’un culte. Le dessin de Grébil, proche de celui de de la Provôté, avec une base FB plus évidente, et son absence de délimitation des cases adoucissent beaucoup la violence de l’histoire.

Dans les gags, Paul Martin et Manu Boisteau reviennent dans Titan Inc. sur les manipulations de la société du spectacle intégrée à l’entreprise, et Nob revient sur Dad acteur raté jaloux de son chien plus populaire que lui.

Puis, dans le rédactionnel, Bienvenue dans mon atelier est consacré à Stéphane Perger, dessinateur de Tanis, qui parle de la forte influence des comics sur son style, en particulier l’éclatement de la mise en page, ainsi que de l’apport de travailler avec un scénariste également dessinateur, Denis Bajram, qui est qualifié de « directeur artistique » (encore un des liens revendiqués entre cette série et Hollywood). Spirou et moi est celui de Lou Lubie, une jeune autrice qui traite de la relecture sous les angles de l’identité de genre et d’origine, le titre de son Et à la fin ils meurent donne d'ailleurs le ton sur lequel elle aborde l’origine des contes (intéressant, quoi qu’un peu biaisé par un militatisme indispensable néanmoins pour un tel livre), et dans Spirou elle ne semblait s’intéresser qu’aux personnages féminins (exit Les tuniques bleues). Enfin , En direct du futur parle de « l’envoyé spécial » Renaud Collin sur le tournage du film Natacha, ce trois semaine après un reportage sur le film du marsupilami, Spirou prend goût au grand écran.
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.
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heijingling
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Numéro 4531 du 12/02/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... t-possible

Un spécial Saint-Valentin, sous une bien appropriée couverture d’Aurélie Guarino, en rose et mauve acidulés, avec un Fantasio réminiscent des Parapluies de Cherbourg sous une pluie de cœurs, mais la justesse de sa pose, de la composition et des coloris évite à l’ensemble la mièvrerie kitsch que cette simple description pourrait faire craindre. La jolie histoire courte, intitulée Le parapluie, est de la SF romantique, montrant ce qu’aurait été la vie de Fantasio s’il n’avait pas suivi la vie d’aventures de Spirou. Mais comme j’ai l’esprit mal tourné, je ne peux m’empêcher d’y voir une pique du scénariste Olivier Bocquet envers un Spirou héros dépassé éternel célibataire, alors que son Frnck connaît des aventures extraordinaires qui ne l’empèchent pas d’y trouver l’amour. Les Fabrice parodient dans leur Édito un jeu de l’amour télévisé, la Pause-cartoon et le Bon d’abonnement proposent de bons gags sur le sujet, d’humour absurde (Des gens et inversement, de Berth, Tash et Trash de Dino), sociétal (Les Fifiches du Proprofesseur de Lécroart), et même romantique (le Bon d’abonnement, de Cromheecke et Thiriet). Mais surtout, Ced et Gorobei lancent leur Gary C. Neel dans une histoire courte où peut pleinement se déployer sa personnalité débilo-romanesque, et tentent même d'y glisser de l'éducatif, au grand dam de leur héros, et Frédéric Antoine et Yohann Morin ont réalisé des Jeux aussi imaginatifs qu’amusants, et encore éducatifs, avec Anne et François du Royaume rejouant Carmen (avec l’agent 212 en invité), Pandora de Dad commentant le Baiser de Klimt, et autres Spirou, Fantasio, Seccotine et le comte de Champignac dans le rôle des Beatles interprétant All you need is love...Occasion manquée, le Tuto dessiné de Laudec représente Cédric seul, alors que dans les jeux lui et Chen apparaissent sous la forme de Roméo et Juliette.
Enfin, coïncidence, dans l’épisode de ce numéro de Marsu club, Batem et Colman ont recréé la fameuse scène de séduction (involontaire) du Nid des Marsupilamis : « C’est...c’est vraiment comme ça qu’il t’a séduite ??? » demande, incrédule devant ce déploiement de rage, Hector à la marsupilamie. Scène précédée d’une séquence surréaliste d’un aéroport envahi d’animaux par cause d’un « attentat terroriste causé par un lapin géant autrichien », qui aurait dû donner lieu à des gags visuels sans fin.
Suite des Amis de Spirou, où la mise en page de David Evrard avec des cases en exergue reprenant des détails de cases proches est toujours inventive, et où arrive la rencontre des ADS avec Jean Doisy, dans l’ombre sur plusieurs cases, suspense basique qui signe la destination de cette série vers les plus jeunes, la séquence didactique qui débute ensuite s’adressant elle à tous. Suite enfin de Trésor, autre série jeunesse, qui renouvelle avec humour le passage obligé de la découverte du passage secret lors de la quête d’un trésor sur une île abritant les ruines d’une civilisation disparue.

Dans Dad, Panda a bien grandi, et s’affirme dans son rôle de manageuse de Mouf, la chienne influenceuses qui a tant de followers qu’elle peut en payer le loyer. Dans le rédactionnel, Bienvenue dans mon atelier est consacré à Adam, présenté comme le dessinateur de Game over (« à l’ancienne, attaché au côté sensuel du papier et du crayon »), Midam en étant le maître d’œuvre, et un article annonce le décès de Michetz, qui parle autant du personnage qu’il était dans la vie et dans la série le gang Mazda, qui mettait en scène un atelier de dessinateurs, publiée dans Spirou entre 1987 et 1996, que de l’auteur de Kogaratsu, le second grand héros japonais de Spirou, bien avant la vague manga actuelle, qui se retrouve dans deux publicités, une pour Fils du tonnerre, de Kenny Ruiz, Kid Toussaint et Noiry au Lombard, mélant mythologie occidentale et esthétique shonen manga, et l’autre pour Hooky, la version album chez Dupuis du phénomène commercial webcomic jeunesse de l’autrice espagnole Míriam Bonastre Tur, à l’esthétique des personnages shōjo manga des années 70.
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Numéro 4532 du 19/02/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... s-le-futur

À la suite d’un accident temporel suivant une incroyable gaffe du diablotin Nelson, remplir l’enfer de pop-corns, celui-ci n’a plus sa propre série mais se retrouve à devoir comme punition enquiquiner les personnages de toutes les séries de Spirou. L’argument de ce numéro intitulé Relou vers le futur est bien trouvé, mais tourne un peu court. Certes, il s’agit de montrer l’incapacité de Nelson à ne serait-ce qu’entrer dans les autres séries, mais son intervention se limite à des commentaires épars dans les hauts d’une douzaine de pages, et les seules séries où il intervient vraiment est dans un strip de Brad Rock, de Jilème et Sophie David, et Psychotine, où Romain Pujol et Zimra le font échouer à tourner leur héroïne en victime puisqu’elle le prend pour un doudou. On est bien loin du fantastique piratage que les Fabrice avaient fait, avec toute l’équipe, dans le 4401 en 2022. Paradoxalement, ce sont les Fabrice qui piratent Nelson en projetant leur Édito au dessus de la première page de l’histoire courte de Bertschy. Restent quelques commentaires amusants, dont Yoko Tsuno, représentée par Bertschy, argumentant que Nelson ne collerait pas avec son univers, ce qui est une évidence, leurs démons n’ayant rien en commun. Les Jeux de Rich ! sont sur Nelson en enfer (avec un amusant labyrinthe en papier toilettes référenciel), enfer aussi pour Des gens et inversement de Berth, par contre les pages de Kid Paddle, Pernille, La leçon de BD de Marko, Game over et Dad sont exemptes du diablotin. Nouveau personnage dans Titan Inc., un inspecteur des impôts venant faire un contrôle fiscal : le navire de Paul Martin et Manu Boisteau navigue entre l’existence propre et, comme cette semaine, l’allégorie. Allégorie peut-être aussi dans Dad (avec une pique auto-ironique de Nob sur Roxane qui subirait une mauvaise influence de la lecture de mangas), où ce gag le montrant incapable de réussir au-delà du quotidien symboliserait son incapacité à se transcender comme acteur ? Enfin, un délirant capitaine Anchois de Floris, avec un bourreau gastronome (cela me rappelle un personnage…).

Dans Trésor, Jean-Baptiste Saurel, Pauline de la Provôté et Charlotte Cousquer revendiquent leur influence par les mangas et les animes en présentant dans des cartouches les équipes que forment les personnages pour passer différentes épreuves. Japon encore dans le Supplément abonnés, un carnet de voyage de Thomas Bonis gentil, passionné, assez impersonnel : rien n’est dit sur le pourquoi de cette passion pour le Japon, l’enthousiasme apparaît donc gratuit, et de plus est sans recul et sans humour (à la différence du carnet de voyage de Trondheim au Japon), et excluant (plein de name- dropping en japonais). Manque d’info cruciale aussi dans Bienvenue dans mon atelier sur Nicolas Grebil, dessinateur de L’île de Minuit, présenté comme tard venu à la BD malgré sa passion depuis toujours et sa solide expérience de dessinateur, mais justement, quel genre de dessinateur ? Un épisode cahotique des Amis de Spirou, mais intéressant à ce titre , puisque Morvan, David Evrard et BenBK le font débuter avec la suite de la séquence didactique sur la création du journal, la mise en scène de l’ignorance quant à celui qui aurait trouvé le nom de Spirou, et ce que serait l’esprit Spirou, celui-ci immédiatement mis à mal dans une inversion des valeurs, avec des ADS pratiquant la torture et l’histoire tragique de Poildur et sa rédemption. Quant à l’avant dernier épisode de Marsu club, Colman, Batem et Cerise y refont jouer, sur le mode parodique, la séquence de séduction de la semaine précédente par Hector, le jeune garçon transformé en marsupilami manqué, et les essais de son retour à une forme humaine, en successions d’étapes où il se métamorphose en différentes chimères qui rappellent un gag apprécié de Peyo puisqu’il l’avait utilisé tant dans Le sortilège de Maltrochu qu'en version plus élaborée, grâce à Wasterlain, dans La soupe aux Schtroumpfs.
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Numéro 4533 du 26/02/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... erson-year

Ce n’est pas la première fois qu’une couverture de Spirou reprend graphiquement celle d’un autre magazine, mais pour ce numéro, le faux « Temps », avec sa Person of the year, Frnck, est plaqué sur un Spirou légèrement décalé, comme s’il écrasait celui-ci, ce qui est pertinent étant donné qu’elle illustre le début du 10e tome de Frnck, dont le premier chapitre est une satire du pouvoir et de l’artificialité des médias, et de la difficulté d’y échapper. Cette séquence est une bonne idée scénaristique pour plonger les lecteurices directement dans l’intrigue (la disparition d’un couteau, « l’objet impossible » qui donne son nom à cette nouvelle hisoire) tout en expliquant de façon amusante que 10 ans ont passé depuis le retour de Frnck et ses amis de la préhistoire, et leur notoriété acquise dans le temps présent. Les auteurs Olivier Bocquet et Brice Cossu présentent d’ailleurs un portrait robot vérité de leur personnage pour enfoncer le clou de la critique de la peopolisation ( en partie ici https://www.spirou.com/bonus-de-la-reda ... n-de-frnck ). Les Fabrice dans leur Édito sur la préhistoire jouent la nonchalance inconsciente, et Sandrine Greff a profité de l’agitation qui les entoure pour jouer de contrastes de couleurs. Le Bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet est aussi sur la préhistoire, spécifiquement sur la malheureuse disparition des immenses dinosaures, ainsi que les Jeux de Gyom, avec tous les personnages enfants (et apparentés, les Fabrice y étant aussi) du journal dans un Dino park, quant à Spoirou et Fantasperge de Sti, ils proposent dans les marges une série dérivée de Frnck où les gens ne diraient que les voyelles... Spirou est le seul magazine à faire coexister dans ses pages de tels sommets d’humour débile et des séries compassées, c’est un trésor à préserver.

Une nouvelle série commence, mais deux se terminent, Marsu club, au bout de 54 pages, et Les amis de Spirou, 72 pages. Même les séries classiques enfantines de Dupuis ne paraissent dorénavant plus sous la forme du 48cc. (À suivre) quel changement de fond ce changement de forme induit-il...Retour à la civilisation pour Hector, sa retransformation en humain longuement mise en scène, alors que le passage avec les animaux échappés envahissant la ville, qui aurait pu donner moult gags et interprétations de la part de Colman, Batem et Cerise, s’est lui terminé en queue de poisson. Étrange fin de même pour cette deuxième partie des Amis de Spirou, Morvan, David Evrard et Benbk y consacrant les dernières pages à un marsupilami, entrevu les semaines précédentes, qui arrive telle une apparition pour sauver les ADS des nazis, à l’insue de tous (ou presque), un marsupilami ami des animaux (le vieux cheval de mine) et qui serait donc une arme secrète que les nazis auraient été chercher en Palombie. Entre ceci, et Poildur, que l’on pensait réhabilité mais qui ne suit finalement pas les ADS, les auteurs lancent de faux espoirs (du moins pour le moment) et ajoutent une dimension mythique quelque peu déconcertante à une histoire dont le lien entre l’historique et le fictionnel fait déjà parfois forcé. À voir comment les auteurs établiront l’équilibre pour la suite. Et coïncidence, cela fait deux histoires qui se terminent dans ce même numéro sur une famille de marsupilamis, une famille entière dans son nid pour Marsu club, et ce qui se révèle finalement être une marsupilamie dans Les amis de Spirou, puisqu’on la voit avec des œufs. ..Dans ce cinquième chapitre très réussi de Trésor, Jean-Baptiste Saurel, Pauline de la Provôté et Charlotte Cousquer nous font suivre les épreuves des trois équipes par un montage parallèle qui utilise l’humour pour créer du suspense, et, nouvelle coïncidence, comme dans Frnck, on y montre et parle d’un slip ridicule.

Dans les gags, Kid Paddle délaisse pour une fois la salle de jeux, de cinéma et la maison pour se retrouver dans le parc d’un restaurant, par contre Titan Inc. se retrouve confronté aux jeux vidéos et Dad à l’intelligence artificielle. Les Otaku de Nena et Maria-Praz s’essaient une fois de plus à une forme inédite de cuisine japonaise, l’unique Capitaine Anchois de Floris parvient en une page à combiner King Kong et campagne électorale, et dans 3 infos 2 vraies 1 fausse, Bernstein, Bercovici et Dominique Thomas amènent un amusant avatar d’Obélix, par contre ils font une tentative d’humour mille fois vue et tartignolle sur l’art contemporain, et ont du retard en nommant le Carolina reaper le piment le plus fort du monde, on a fait mieux depuis https://www.youtube.com/watch?v=hUYtDA7j19c

Dans le rédactionnel, Lécroart, auteur d'une série vétérane du journal puisque ses Fifiches du Proprofesseur sont chaque semaine dans Spirou depuis 1996, présente les BD de sa vie, et outre les célèbrissimes attendus Gotlib et Gaston Lagaffe (ancêtres évidents de son Proprofesseur), il avoue un faible bien compréhensible pour le Grand Duduche de Cabu, Goossens, Bouzard, Libon, Anouk Ricard, ainsi que Jason Shiga pour l’invention narrative, Gary Larson et Antoine Marchalot, tous auteurs dont l’humour passe autant par la création graphique que verbale. Enfin, à la question «Une BD géniale trop peu connue ? », il répond « Une bande dessinée de Carole Lobel qui s'appelle En territoire ennemi. C'est étonnant que personne n'en parle, car elle est vraiment très bien. » Appréciation que je tempérerai par le fait qu’elle a tout de même obtenu le Prix Spécial du Jury du festival d’Angoulême 2025, https://www.lassociation.fr/catalogue/e ... re-ennemi/, et si le pseudonyme dissimule effectivement l’autrice dont le nom court, il peut en effet être très bon (et d’un humour cruel). Spirou et moi est consacré à Colin Atthar, auteur des strip-books Grands panards dans Spirou, ce qui n’est étonnament pas rappelé, alors que dans sa jolie demi planche il dit pouvoir se vanter de faire partie de l’équipe de Spirou, et il parle de sa part de Scrameustache et de Chaminou, qui peuvent être en partie à l’origine de ses personnages anthropomorphes. Enfin, En direct du futur annonce pour le 12 mars le retour des Sœurs Grémillet, la bonne série jeunesse d’Allesandro Barbucci et Giovanni Di Gregorio dans Le dragon d’or, et un dessin de Bercovici nous révèle que lorsque Natacha est hôtesse de l'air dans Spirou, elle ne peut l'être ailleurs...
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Numéro 4534 du 05/03/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... e-aventure

Un numéro spécial qui célèbre en couverture le retour de Natacha et y propose par la même occasion de « découvrir les coulisses du film NATACHA », ce qui se traduit dans le journal par dix pages sur la Natacha héroïne de BD et sept sur l’héroïne de cinéma. Walthéry fait une nouvelle adaptation, la troisième, d’une histoire de L’Épervier bleu de Sirius, sous le titre Chanson d’avril, et le titre original n’est cette fois pas précisé mais il s’agit de Les pirates de la stratosphère, paru dans Spirou en 1949 du numéro 565 au 660, soit sur 35 semaines. Les lecteurs de l’époque étaient plus patients que ceux de maintenant...On peut voir ici que Walthéry en a fait un remake assez fidèle, reprenant la plupart des dialogues et voix-off: https://alex002braun.wixsite.com/archives-spirou/f565 , en dehors de la séquence d’introduction pour laquelle Walthéry précise «Dans "Chanson d'avril", je me suis carrément représenté sous mes propres traits. Entre deux séquences de flash-back, vous verrez un passager de l'avion de Natacha venir réclamer des bières très régulièrement. C'est moi ! ». Autre clin d’œil du chaleureux dessinateur, un groom sur un transatlantique qui n’est autre que Spirou. On retrouve encore une fois le fameux sens de la plaisanterie de l’auteur liégeois dans son Tuto dessiné de Natacha, où il propose d’étranges formes de bases, comme un haricot, pour terminer par « Ne me croyez pas ! ...Mais essayez quand même ! »
Suivent un reportage photo et de micro interviews de Noémie Saglio, réalisatrice, et Camille Lou et Vincent Dedienne, acteurices du film (et deuxième incarnation d'un personnage de BD pour Camille Lou, après Tam de Cat's eyes), puis cinq pages de reportage dessiné de Renaud Collin sur le tournage du film, annoncé il y a quelques semaines. Il y joue le candide, et, étonnament, bien qu’il y montre un film composé au moins d’autant d’action que le début de la BD de Walthéry que l’on vient de lire, on n’a pas du tout l’impression d’être dans le même univers. Les moustaches de « Walter » et l’uniforme rouge et blanc de « Natacha » n’y sont sans doute pas pour rien…Les Jeux de Mouk, dans un aéroport, sont bien sûr consacrés à Natacha, ainsi que L’édito des Fabrice et le Supplément abonnés, des autocollants Natacha (de jolis dessins, datant de 1974 et 1978, dont la reproduction de la couverture du Spirou 2123 https://patribdanc.wixsite.com/archives ... -1978/2123) . Ces facétieux Cromheecke et Thiriet ont eux aussi représenté un avion dans leur Bon d’abonnement, mais c’est Buck Danny et non Natacha qu’y lit le parachutiste qui en saute...Enfin, c’est Bertrand Pissavy-Yvernault, le co-auteur, entre autres, de La véritable histoire de Spirou, qui répond aux questions dans Bienvenue dans son atelier consacré à Sirius, l’ami de Walthéry dont celui-ci a donc adapté plusieurs histoires de sa série L’Épervier bleu, grand auteur de Spirou bien oublié depuis son décès en 1997, auteur aussi bien de séries purement comiques, poétiques et fantasques (Bouldaldar et Colégram dans Spirou, Penterghast dans Le trombone illustré) que d’une série historique d’abord sérieuse et neutre puis de plus en plus critique et d’un humour acerbe, Timour, et de cet Épervier bleu qui, de pure série d’aventures, est devenue dans les années 70 très politisée, avec des histoires parlant des «troubles» en Irlande du nord ou de la résistance tibétaine (comme Aymone, de Renaud et Brouyère, la même année 1976, durant la décennie la plus politique, au sens classique, de Spirou). Il a été lauréat du Saint-Michel du meilleur dessin et meilleur scénario fantastique pour Pemberton (le cousin jumeau de Penterghast) en 1975.
Deuxième chapitre de Frnck, L’objet impossible, où l’on apprend ce qu’est cet objet, et ce que sont devenus les animaux préhistoriques revenus avec Frnck de la préhistoire. Un Dinozoorus, c’était attendu, mais la présentation en est plaisante. Chapitre 6, sur 8, de Trésor, fin de la narration parallèle, les équipes ont réuni les objets de leur quête, mais se retrouvent piégés pour une séquence à grand spectacle. Et, est-ce dû à la présence intimidante de Natacha, cette grande série classique, toujours est-il qu'alors quelques semaines auparavant toutes les séries (à suivre) avaient des planches débordant sur la page du magazine, elles sont toutes cette semaine sagement rangées dans leur cadre...

Dans les gags, Ced et Gorobei présentent leur Gary C. Neel dans la faune sauvage, y compris des animaux rarement vus dans les westerns tels que les tatous et les opossums, un rafraichissement bienvenu du monde des cow-boys, Dad continue de se faire voler la vedette par le chien Mouf, et un nouveau gag de La vie galactik, série de Véronique Gallez et Pierre Lecrenier, lancée à renfort d’ un supplément alléchant, mais qui n’apparait que très épisodiquement (précédemment en décembre), ce qui ne peut favoriser sa fidélisation, et qui se révèle décevante quant à ses promesses : les personnages ont beau avoir une apparence d’extra-terrestres alieeno-barbapapesques, l’histoire aurait pu se passer avec des humains sans rien y changer.

Enfin, dans En direct du futur, annonce du retour du Royaume, à priori pour un director’s cut d’une précédente histoire, Le complot de la reine, la dernière histoire (à suivre), datant de 2019, depuis son auteur Ferroumont a réalisé quelques histoires courtes et a été occupé, nous dit-on, par un dessin animé comme directeur d’animation, Mon ami robot, et il a aussi sorti en avril 2024 chez Dupuis Mou, une BD S.F. porno, mais ce n’est pas signalé ici...Et un article informe du décès d'Alain Sikorski, dans Spirou repreneur de Tif et Tondu, avec un dessin proposant une ambiance plus sèche que celui de Will, du Garage Isidore, sans le grain de folie du dessin d’Olis (liégeois comme lui) qui faisait le seul intérêt de cette série, créateur avec Denis Lapière de La clé du mystère, une originale série d’enquêtes, et qui avait à une lettre près le nom d’un constructeur russe d’hélicoptères que Buck Danny a souvent utilisé.
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Numéro 4535 du 12/03/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... dragon-dor

Jolie construction classique en spirale ascendante pour illustrer le retour des trois sœurs Grémillet, en princesses moyenageuses, ce qui ne surprend pas car leur univers se situe dans une belle intemporalité. Si certains signes dénotent l’époque actuelle (dans ce premier chapitre, le club de lecture de Cassiopée discute du livre de José-Luis Sepulveda, Le vieux qui lisait des romans d’amour), ceux-ci sont peu marqués (quasi absence de portables, écriture au stylo), et quant aux décors, si Barbucci dit s’inpirer de Vannes pour la ville où vivent les sœurs, c’est vrai de bâtiments mais pas pour l’urbanisme et la topographie, totalement hors du temps. L’entretien de présentation avec les auteurs, Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci, le corrobore, nous sommes entre fable et réalité, d’autant plus que les univers mentaux de chacune des sœurs sont représentés avec autant de présence que le monde réel dans lequel elles sont censées vivre, comme cette fois Cassiopée transposant dans un univers de fantasy la nouvelle mission du club des sœurs, retrouver une statue de dragon, cette série s’inscrit ainsi dans la généalogie narrative des séries mélant plusieurs niveaux de réalité, telle Calvin et Hobbes de Watterson (Barbucci parle de « double narration »). Dans la nouvelle rubrique L’arrière-boutique, Alessandro Barbucci révèle que, venant de l’animation, il pense sa BD case par case, comme une succession d’écran, et ce n’est qu’ensuite qu’il compose ses planches , mais aussi qu’il avoue avoir utilisé l’IA pour composer le Dragon d’Or du titre, tout en sachant qu’il va se faire lyncher pour cela. Il est aussi l’invité de Bienvenue dans ma bibliothèque, où il parle de ses nombreuses BD (sans les citer, c’est un auteur prolifique de séries à succès, aussi bien chez Disney -un passage presque obligé pour les dessinateurs italiens- que chez Soleil et Marvel, qu’il coécrit et codessine souvent avec sa compagne Barbara Canepa, et qui ont pour point commun d’avoir toujours des héroïnes) et de son goût pour la chine de beaux livres. Toujours sur la série de la semaine, les Jeux de Casters portent sur le Dragon d’Or, et moins directement, Cromheecke et Thiriet représentent un alchimiste ayant réussi à changer l’or en bon d’abonnement, quand les Fabrice dans leur Édito embarquent dans un casting pour jouer « les frères Grémillet » un rédacteur en chef encore une fois totalement dépassé par leurs actes (et que l’on voit massicotant des Spirou, c’est donc là une des responsabilités d’un rédacteur en chef de Spirou), et Sti dans sa Malédiction de la page 13 nous gratifie d’un immonde jeu de mots sur les Grémillet. Puisque par ailleurs En direct du futur annonce Mi-Mouche,une nouvelle série de Carole Maurel et Véro Cazot avec deux sœurs, ouvrant sur les sœurs Grémillet, fermant sur Dad et ses quatre filles, Spirou semble se poser comme le magazine des sorories.

Suite du remake des Pirates de la stratosphère de Sirius par Walthéry. Celui-ci reprend la plupart des textes et fait une adaptation quasi case par case, les différences étant le style de dessin et ce qu’on appelle le casting au cinéma, remplacer les baroudeurs que sont l’ Épervier bleu et son copain Larsen par Natacha et Walter conduit Walthéry à renforcer le caractère volontaire de Natacha, et le manque de finesse de Walter, mais malgré ces outrances, ils se trouvent parfois en porte-à-faux par rapport à leur personnalité : Walter défonçant une porte d’un coup de pied est peu crédible, comme le passage où lui et Chacha veulent retenir Natacha qui, reprenant l’action de l’Épervier, plonge dans l'eau pour secourir un noyé, et s’inquiétant pour elle : décalage entre sa féminité d’héroïne de BD (après son plongeon, elle se vêt d’un sexy peignoir de bain, ce que n’a évidemment pas fait l’Épervier) et la détermination et le courage physique dont elle fait preuve en reprenant un rôle de baroudeur. L'outrance des actions va de pair avec une emphase des encadrés, les commentaires y passant du présent chez Sirius au passé simple ici. En mettant ses personnages dans la peau d’aventuriers des années 40, avec tout ce que cela implique, Walthéry aurait-il fait une erreur de casting ? ( À suivre). A contrario, Olivier Bocquet, Brice Cossu et Yoann Guillo surjouent le comique venant de personnages ordinaires, Frnck et ses amis, plongés dans des situations extraordinaires : ils doivent délivrer une de leurs amies enfermée dans un hôpital psychiatrique pour qu’elle les aident à pénétrer dans une base ultra sécurisée. Ces problèmes ne se posent pas pour les personnages de Trésor, les enfants rêvant depuis le début de vivre de fantastiques aventures, et ils sont servis cette semaine avec la fuite d’une île anéantie par une explosion volcanique (un grand classique, de Yoko Tsuno à Brice Bolt), aidés par des robots volants issus du Château dans le ciel de Miyazaki.

Dans les séries de gags, des incongruités: des gags de Nelson de Bertschy sur Halloween et Noël, et Bernstein et Moog faisant passer des vacances hivernales à Willy Woob (qu’on n’avait plus vu depuis début janvier, ce qui peut être une explication à ce décalage saisonnier. Les aléas de la publication en magazine). Citation encore, des poke balls, par Dav, Cyril Trichet et Esteban dans Pernille, un joli gag absurde de Dino sur la puissance de la fiction dans Tash et Trash, une Leçon de BD pertinente et drôle (avec beaucoup d’auto ironie) comme toujours avec Dab’s, et dans 3 infos 2 vraies 1 fausse, Bernstein, Bercovici et Dominique Thomas parlent d’une « nouvelle tendance en Chine, adopter des cailloux de compagnie », qui est un nouvel avatar des collections de cailloux, traditionnelles en extrême orient (comme on le voit dans L’homme sans talent de Yoshiharu Tsuge). Avec en plus Titan Inc., Capitaine Anchois, Kid Paddle et Game over, on a un numéro riche de gags en une page, normal pour une semaine sans histoire courte.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par Artica72 »

heijingling a écrit : dim. 23 mars 2025 11:32 Numéro 4535 du 12/03/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/actualites/somma ... dragon-dor

Jolie construction classique en spirale ascendante pour illustrer le retour des trois sœurs Grémillet, en princesses moyenageuses, ce qui ne surprend pas car leur univers se situe dans une belle intemporalité. Si certains signes dénotent l’époque actuelle (dans ce premier chapitre, le club de lecture de Cassiopée discute du livre de José-Luis Sepulveda, Le vieux qui lisait des romans d’amour), ceux-ci sont peu marqués (quasi absence de portables, écriture au stylo), et quant aux décors, si Barbucci dit s’inpirer de Vannes pour la ville où vivent les sœurs, c’est vrai de bâtiments mais pas pour l’urbanisme et la topographie, totalement hors du temps. L’entretien de présentation avec les auteurs, Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci, le corrobore, nous sommes entre fable et réalité, d’autant plus que les univers mentaux de chacune des sœurs sont représentés avec autant de présence que le monde réel dans lequel elles sont censées vivre, comme cette fois Cassiopée transposant dans un univers de fantasy la nouvelle mission du club des sœurs, retrouver une statue de dragon, cette série s’inscrit ainsi dans la généalogie narrative des séries mélant plusieurs niveaux de réalité, telle Calvin et Hobbes de Watterson (Barbucci parle de « double narration »). Dans la nouvelle rubrique L’arrière-boutique, Alessandro Barbucci révèle que, venant de l’animation, il pense sa BD case par case, comme une succession d’écran, et ce n’est qu’ensuite qu’il compose ses planches , mais aussi qu’il avoue avoir utilisé l’IA pour composer le Dragon d’Or du titre, tout en sachant qu’il va se faire lyncher pour cela. Il est aussi l’invité de Bienvenue dans ma bibliothèque, où il parle de ses nombreuses BD (sans les citer, c’est un auteur prolifique de séries à succès, aussi bien chez Disney -un passage presque obligé pour les dessinateurs italiens- que chez Soleil et Marvel, qu’il coécrit et codessine souvent avec sa compagne Barbara Canepa, et qui ont pour point commun d’avoir toujours des héroïnes) et de son goût pour la chine de beaux livres. Toujours sur la série de la semaine, les Jeux de Casters portent sur le Dragon d’Or, et moins directement, Cromheecke et Thiriet représentent un alchimiste ayant réussi à changer l’or en bon d’abonnement, quand les Fabrice dans leur Édito embarquent dans un casting pour jouer « les frères Grémillet » un rédacteur en chef encore une fois totalement dépassé par leurs actes (et que l’on voit massicotant des Spirou, c’est donc là une des responsabilités d’un rédacteur en chef de Spirou), et Sti dans sa Malédiction de la page 13 nous gratifie d’un immonde jeu de mots sur les Grémillet. Puisque par ailleurs En direct du futur annonce Mi-Mouche,une nouvelle série de Carole Maurel et Véro Cazot avec deux sœurs, ouvrant sur les sœurs Grémillet, fermant sur Dad et ses quatre filles, Spirou semble se poser comme le magazine des sorories.

Suite du remake des Pirates de la stratosphère de Sirius par Walthéry. Celui-ci reprend la plupart des textes et fait une adaptation quasi case par case, les différences étant le style de dessin et ce qu’on appelle le casting au cinéma, remplacer les baroudeurs que sont l’ Épervier bleu et son copain Larsen par Natacha et Walter conduit Walthéry à renforcer le caractère volontaire de Natacha, et le manque de finesse de Walter, mais malgré ces outrances, ils se trouvent parfois en porte-à-faux par rapport à leur personnalité : Walter défonçant une porte d’un coup de pied est peu crédible, comme le passage où lui et Chacha veulent retenir Natacha qui, reprenant l’action de l’Épervier, plonge dans l'eau pour secourir un noyé, et s’inquiétant pour elle : décalage entre sa féminité d’héroïne de BD (après son plongeon, elle se vêt d’un sexy peignoir de bain, ce que n’a évidemment pas fait l’Épervier) et la détermination et le courage physique dont elle fait preuve en reprenant un rôle de baroudeur. L'outrance des actions va de pair avec une emphase des encadrés, les commentaires y passant du présent chez Sirius au passé simple ici. En mettant ses personnages dans la peau d’aventuriers des années 40, avec tout ce que cela implique, Walthéry aurait-il fait une erreur de casting ? ( À suivre). A contrario, Olivier Bocquet, Brice Cossu et Yoann Guillo surjouent le comique venant de personnages ordinaires, Frnck et ses amis, plongés dans des situations extraordinaires : ils doivent délivrer une de leurs amies enfermée dans un hôpital psychiatrique pour qu’elle les aident à pénétrer dans une base ultra sécurisée. Ces problèmes ne se posent pas pour les personnages de Trésor, les enfants rêvant depuis le début de vivre de fantastiques aventures, et ils sont servis cette semaine avec la fuite d’une île anéantie par une explosion volcanique (un grand classique, de Yoko Tsuno à Brice Bolt), aidés par des robots volants issus du Château dans le ciel de Miyazaki.

Dans les séries de gags, des incongruités: des gags de Nelson de Bertschy sur Halloween et Noël, et Bernstein et Moog faisant passer des vacances hivernales à Willy Woob (qu’on n’avait plus vu depuis début janvier, ce qui peut être une explication à ce décalage saisonnier. Les aléas de la publication en magazine). Citation encore, des poke balls, par Dav, Cyril Trichet et Esteban dans Pernille, un joli gag absurde de Dino sur la puissance de la fiction dans Tash et Trash, une Leçon de BD pertinente et drôle (avec beaucoup d’auto ironie) comme toujours avec Dab’s, et dans 3 infos 2 vraies 1 fausse, Bernstein, Bercovici et Dominique Thomas parlent d’une « nouvelle tendance en Chine, adopter des cailloux de compagnie », qui est un nouvel avatar des collections de cailloux, traditionnelles en extrême orient (comme on le voit dans L’homme sans talent de Yoshiharu Tsuge). Avec en plus Titan Inc., Capitaine Anchois, Kid Paddle et Game over, on a un numéro riche de gags en une page, normal pour une semaine sans histoire courte.
Merci pour vos résumés à la fois incroyablement riche, précis et stimulant ! J’adore la façon dont vous arrivez à capter à la fois l’esprit des séries et les petits détails éditoriaux qui donnent tout leur sel aux numéros de Spirou. Votre lecture est toujours fine, cultivée, et bourrée de références pertinentes, que ce soit à Calvin et Hobbes, au Château dans le ciel ou à la narration BD en général. Et ce regard mi-analytique mi-amusé sur les gags hors-saison ou les clins d’œil cachés me régale. Franchement, bravo pour ce travail hebdomadaire passionné — je vous lis avec un vrai plaisir depuis quelques semaine ! Thomas
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Message par heijingling »

Merci pour les fleurs. Les commentaires sont bienvenus aussi, qu'il s'agisse d'accords ou de désaccords, même profonds et radicalement antinomiques.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4536 du 19/03/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/le-journal/ (refonte du site Spirou, il n’y a plus de lien direct vers le sommaire...)

De nouveau une construction classique pour la couverture annonçant « une histoire courte inédite » du Royaume (pourquoi cette précision ? Spirou ne republie pourtant pas de séries récentes), une pyramide comme celle des madones de Raphaël ou De Vinci, Feroumont ayant mis Anne en lieu et place de la Vierge (alors que l’on sait qu’Anne n’est pas le nom de la vierge mais de sa mère), et lui et sa coloriste Sarah Marchand ont poussé le jeu jusque dans les couleurs des vêtements (le bleu marial), un chiot estropié tenant lieu de Christ pour cette joyeuse piéta. La page d’introduction à l'histoire n’a par contre rien de religieux, les fameux oiseaux parlant y présentant le royaume et ses personnages avec leur causticité coutumière, mais ils seront bien déçus par l’histoire où Anne cherche à faire adopter un chiot estropié qu’elle a trouvé rejeté dans les ordures, et qui se termine bien, à leur grand dam commente l’un d’eux.

Grandiose final pour Trésor, plein d’action et d’émotion, illustré par un chapitre quasi muet et un découpage allant de cases resserées à l’extrême sur les protagonistes à une pleine page de tempête, ce dernier chapitre montrant que les auteurices Jean-Bapstiste Saurel, Pauline de la Provôté et Charlotte Cousquer réunissent sciement la dimension roman d’éducation (ou bildungsroman, ou nekketsu) caractéristique du shonen manga (mais dont évidemment L’île au trésor est un archétype), exemplifiée dans le dialogue « On va essuyer un grain comme j’en ai jamais vu ! » « Oui, mais cette fois, on est devenus des vrais pirates ! », avec la tradition FB, car c’est toute une bande d’enfants qui a grandi et réalisé ses rêves, chacun différent, et non un héros (plus ou moins) solitaire comme dans les shonen. Faudrait d’ailleurs un jour aller voir d’un peu plus près dans quelles conditions une société holistique comme le Japon produit des BD mettant en scène le dépassement individuel alors que le FB, de pays soi-disant individualistes, valorise l’effort collectif, constat résumé dans le fait que Captain Tsubasa (en VO japonaise) ait été rebaptisé Olive et Tom en français, un duo remplaçant un individu. Suite du Natacha Chanson d’avril, où l’on apprend qu’il s’agit du nom du flingue que L’Épervier Bleu et Larsen ont offert à la grand’mère de Natacha, celle-ci n’hésitant pas à s'en servir à la première occasion, ce qui jure avec ce que l’on connaît du personnage : encore une fois, la transposition d’une série à l’autre montre ses limites. Walthéry a choisi dans sa reprise de se tenir au plus près des dialogues, des narratifs et du découpage, de la mise en pages et même souvent des cadrages, sauf pour des retours au présent narratif par Natacha et Walter (qui sont censés raconter l’histoire de leurs grands parents) en utilisant le running gag du personnage (caricature de lui-même) interrompant le récit en demandant une bière, ou mieux coller à sa personnalité d’auteur, ce qui fait perdre ici une sobre ellipse de Sirius pourtant bienvenue en contrepoint à l’emphase narrative : là où un unique Klop en noir sortant d’une porte entrebaillée suffisait à indiquer qu’Eric (l 'Épervier) et Larsen se sont débarrassés d’adversaires, nous avons deux cases de Klops Klops Mhh ! Brof Mrrh!Bardoof Brooof en orange… À deux autres reprises dans ce chapitre Walthéry utilise deux cases là où une seule suffisait à Sirius, et rajoute des dialogues sur des cases muettes, ce qui fait perdre en tension narrative. J’essayerai de cesser les comparaisons à partir du prochain épisode pour commenter la version Walthéry pour elle-même. Séquence tout en action et humour pour Frnck, qui dans l’hôpital psychiatrique où il est venu faire échapper une amie se précipite chez les « fous normaux » (sic) en fuyant les fous cannibales ramenés de la préhistoire. Le cabochon en couverture l’annonçait bien : « Frnck à fond dans les ennuis ! ». Suite du Dragon d’or des Sœurs Grémillet, où la nouvelle mission des trois sœurs, initiée par Cassiopée la romanesque, est interrompue par les occupations des sœurs aux personnalités si différentes, le tournoi de hockey (sport réputé violent) de Sarah, et l’empathie avec les animaux non humains de Lucille.

Dans les gags, cela fait quelques semaines que Jacques Louis est coscénariste de Kid Paddle, tandis que Brad Rock the gold digger déprime quelque peu face à une mappemonde sur le thème d’ailleurs, l’herbe serait plus verte (ou plus dorée, dans son cas), de même que le capitaine de Titan Inc., privé de ses attribus de chef (sa casquette) depuis la semaine précédente, les auteurs de Pernille nous la montrent au restaurant dans un smorgasbord de mythologies, de Lovecraft à l’extrême-orient, et les pirates de Capitaine Anchois se trouvent en vis-à-vis de ceux de Trésor, hasard heureux des mises en page des magazines. Tash et Trash poursuivent leur effroyable voyage (le titre de la série actuelle) en subvertissant le thème de l’aventurier s’aventurant dans un territoire hostile et superstitieux, (tout cela en trois cases), les Fabrice dégustent une paëlla (on les en sait friands) pour L’édito consacré au Royaume (leur mauvaise foi ne connaît pas de limites), et pour finir, comme un écho aux sœurs Grémillet , Dad se trouve pris entre les personnalités opposées de Panda, Roxanne et Bébérénice.

Les BD de ma vie s’intéresse à celles de David Evrad, pour savoir s’il est un vrai ADS : l’est-il, en affichant des goûts éclectiques grand public, de Chaland à Taniguchi en passant par Conrad et Yann et Thorgal, ainsi que Sempé et Quentin Blake pour l’illustration? C’est Thomas Bonis, l’auteur de Fish n chips sous le pseudo de Tom, et d’autres séries ailleurs que dans Spirou sous celui de Cromou ou son vrai nom, qui illustre Spirou et moi, confirme son attirance pour le Japon (découvert dans un supplément récent), il a d’ailleurs fait du manga, ainsi que pour Franquin. Enfin, En direct du futur annonce pour avril Manoir à louer, une série d’épouvante comique de Trondheim avec au dessin le dessinateur argentin Juanungo, avec qui il a déjà fait un Donjon.

Deux publicités pour des albums Dupuis complètent ce magazine, pour le dernier Natacha (en cours de publication) et un Méga Spirou spécial printemps (magazine qui, contrairement à Spirou, ne fait que de la republication, ce qui lui permet d’être bien moins cher), ainsi que des Jeux, Mon royaume pour une taverne, de Romain Garouste, et en Supplément des autocollants personnalisables du royaume.
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

Message par heijingling »

Numéro 4537 du 26/03/2025

Ici un aperçu du numéro (du moins, de la couverture, parce qu’ils se sont plantés sur le contenu, et ont mis celui d’un numéro antérieur): https://www.spirou.com/comme-un-air-de-printemps/

Un numéro intitulé Comme un air de printemps, sous une couverture plus que baroque (entendre illusionniste, le croâ du corbeau utilisant astucieusement le RO de Spirou), disons d’un dessin maniériste d’Olivier Schwartz, à la fois caricatural (l’expression des personnages, de Spirou au Marsupilami en passant par les oiseaux) et d’observation (le réalisme des oiseaux ou des mains et pieds du Marsupilami), déséquilibré (la position de Spirou ou du canard) et posé (la composition générale), et référencé (la queue du Marsupilami rappelant les agrès sur lesquels s’assemblent les corbeaux dans Les oiseaux d’Hitchcock). L’histoire courte (quatre pages), simplement intitulée le Marsu, par Lewis Trondheim et Olivier Schwartz (couleurs Brigitte Findakly) s’inscrit dans la série du Marsupilami copinant avec les autres animaux plutôt qu’avec les humains, chez qui il se révèle catastrophique. Mais il s’y montre moins malin qu’à l’habitude, affichant même un regard éteint dans quelques cases, expression inédite pour lui. Suit un absurde Tuto dessiné du Marsupilami par le « maestro Fantasio », Schwartz est à son meilleur quand, comme ici, il part en roue libre, revendiquant et subvertissant à la fois les références de son dessin.
Les Jeux de Rich et Frédéric Antoine sont aussi consacrés à un marsupilami qui « sème la pagaille », les Fabrice de L’édito font une de leurs crises de jalousie récurente à l’égard d’un personnage célèbre, et Le bon d’abonnement de Cromheecke et Thiriet met aussi en scène un marsupilami, fort civil celui-ci.

Sept pages de pub (en partie déguisée) dans ce numéro : pour Trésor (prépublié dans Spirou), pour Aylin, au Lombard, et enfin, une page de pub pour deux albums d’une nouvelle série jeunesse chez Dupuis, elle aussi au style graphique global manga (les grands yeux avec reflets remplaçant les gros nez, un code chasse l’autre), elle aussi avec une héroïne (volonté manifeste de renverser de force des décennies de domination de personnages principaux masculins), Les mondes perdus, de Aucha, Lemaux et F. Kaori (nouveaux auteurices), qui est suivie de ce qui est présenté comme une histoire courte complète, le mot fin y étant placardé en bas de la dernière planche, mais les personnages et les situations débarquent de nulle part, et la « fin » n’a aucun sens, puisque c’est juste un extrait de ces albums, comme publicité ne disant pas son nom. Stratégie commerciale étrange : qui ces planches incompréhensibles hors contexte vont-elles attirer? Le format Tik-tok ne fonctionne pas ici, et ces imbéciles de marketeux, plutôt que de faire du jeunisme à côté de la plaque, aurait mieux fait de mettre un (à suivre dans l’album) ou un code QR à la place de la pancarte « fin », c’aurait été plus efficace. Ceci dit, cette pratique aux confins de l’honnêteté éditoriale n’est pas nouvelle : l’histoire Les pirates de la stratosphère, dont Spirou publie justement le remake par Walthéry en ce moment-même, ne faisait que 36 pages, et des extraits d’autres histoires de L’ Épervier bleu (et même une page de Baden Powell, de Jijé) ont été ajoutées pour compléter l’album…
Dans cette Chanson d’avril donc, Walthéry reprend le design du « porte-avions de l ’espace » imaginé par Sirius 75 ans auparavant, le style paquebot (ou streamline) gardant toute sa puissance graphique. Par contre, il accentue l’aspect savant fou du méchant, le représentant échevelé, lui donnant une gestuelle bien plus grandiloquente que l’original, noircissant son trench-coat à rabats pour le faire ressembler à une robe de sorcier comme Gargamel, là où Sirius le lui avait fait vert, avec un visage quasi aryen, y compris une mèche blonde sur le front, et à l’inverse il fait du second de la bande de pirates de l'air, qui se révèle traitre, un ancien nazi. Suite de l’histoire des sœurs Grémillet Le dragon d’or (une nouveauté dans la maquette du magazine: pour une raison que je ne m’explique pas, le titre de l’histoire n’est plus indiqué au dessus de l’histoire mais seulement dans le sommaire), pour laquelle est dorénavant précisé « scénario de Giovanni Di Gregorio avec la collaboration d’Alessandro Barbucci » (une raison contractuelle doit imposer cette nuance avec "scénario de X et Y"). Ce chapitre s’ouvre sur une pure séquence d’heroic fantasy, avec quête, guerrières (les trois sœurs) et monstre des marais, scène qui constitue en fait le début de la nouvelle qu’écrit Cassiopée pour un concours organisé par une librairie salon de thé comme il n’en existe plus guère en France. Toujours la double narration, avec interactions entre les deux niveaux, chacun éclairant l’autre. Coïncidence, le capitaine de Titan Inc. s’essaie lui aussi à l’écriture (comme le personnage de Manu Boisteau dans sa série chez Casterman), visant lui uniquement le succès commercial, mais le résultat est catastrophique. Olivier Bocquet, Brice Cossu et Yoann Guillo renouvellent un motif des plus classiques (pénétrer dans un site ultra protégé) en poussant avec humour la logique de leurs personnages (humains préhistoriques face à la technologie). C’est par ailleurs le scénariste Olivier Bocquet l’invité de Bienvenue dans ma bibliothèque, on y apprend qu’en tant qu’ancien sélectionneur pour le festival d’Angoulême, il a reçu des centaines de BD annuellement, d’où son impressionnante bibliothèque, sur la photo de laquelle sont mis en avant deux ouvrages québécois, dont un scénarisé par Véro Cazot, et le très drôle Conquête du cosmos d’Alexandre Fontaine Rousseau et Francis Desharnais, ainsi que son goût pour les polars.

Pour le reste du magazine, deux pages de Capitaine Anchois, toujours dans l’humour absurde, mais recelant cette fois un solide bon sens concret, de la part du nerd Louis, « Il faut toujours se fier à l’avis de la population locale sur les bons restos, les conditions de circulation et les salles du trésor », Nob implique Dad dans un remake de Blade runner (une machine essayant de se faire passer pour humaine, avec des conséquences désastreuses pour les humains), et Midam, Benz, Adam et Angèle engagent la princesse de Game over dans une nouvelle version des cadeaux explosifs du Schtroumpf farceur. Retour de Raowl, absent depuis novembre dernier, les Otaku de Nena et Maria-Praz s’attaquent de nouveau à la cuisine japonaise, avec toujours aussi peu de succès, et toujours dans le registre de la cuisine japonaise, l’annonce du retour de Tokyo Mystery Café dans le numéro 4542.
Enfin, les marges de nombreuses pages sont parsemées de petits points, rapellant les traces de pas de Gaston à ses débuts dans le magazine, mais des pigeons les picorant révèle qu’il doit s’agir de graines. (À suivre).
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Re: Cette semaine dans le journal de Spirou j'ai aimé...

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Numéro 4538 du 02/04/2025

Ici un aperçu du numéro: https://www.spirou.com/mi-mouche-monte-sur-le-ring/
https://www.spirou.com/mi-mouche-la-nou ... de-spirou/

Mi-mouche, une nouvelle série d’une nouvelle dessinatrice dans Spirou, Carole Maurel, qui comme signalé lors de sa présentation, a récemment réalisé une BD documentaire, Bobigny 1972, dans la vague de biographies BD sur Gisèle Halimi sorties dernièrement (3 en 3 ans ; serait-elle tombée dans le domaine public ?). Comme pour Les sœurs Grémillet, il s’agit d’une histoire de la génération manga, où une toute jeune fille va se révéler et se réaliser à travers une série d’épreuves et par sa volonté, par contre le style de dessin, semi réaliste en encrage de faux croquis, est lui assez éloigné du style global manga, en dehors de la forme des visages (assez proches et distingués surtout par la coiffure) et de l’expressivité des yeux, et, comme le montre l’illustration de couverture, un ring de boxe en semi pénombre avec une ombre immense surplombant la jeune héroïne, l’histoire en sera à priori bien plus dramatique, comme la plupart des films et BD traitant de boxe, de Big Ben Bolt de John Cullen Murphy à Ashita no Joe de Tetsuya Chiba et Asao Takamori (dont l’intéressante autobio du dessinateur paraît chez Vega, le label manga de Dupuis, sous le titre de Journal d’une vie tranquille) en passant par Tokyo fist, de Shinya Tsukamoto ou 100 yen love, de Masaharu Take (boxe féminine également), sans oublier Battling Butler de Buster Keaton, parmi ceux que je conseille. Un point fort est les couleurs, réalisées par la dessinatrice, où l’emploi parcimonieux mais judicieux de trames et les ombres aquarellées donnent d’emblée un ton particulier, sombre mais nuancé. Dans la page de présentation, on lit que la scénariste Véro Cazot a imaginé l’histoire, prometteuse selon les premières pages, sur base d’un unique dessin de Carole Maurel représentant une petite fille renfrognée en tenue de boxe (reproduit sur la page en lien ; cette anecdote se trouvait déjà dans l’annonce de la série dans le numéro 4535, et encore dans Bienvenue dans mon atelier, consacré à la dessinatrice ; les rédacteurs ont vraiment l’air d’y tenir...), elle a apparemment fait grandir un peu le personnage (l’héroïne à 14 ans), qui gagnera en intérêt romanesque ce que sa frimousse a perdu en kawaï.

Les Jeux de Nog sur La salle (de boxe) font eux dans le comique, avec la présence de M. Mégot du petit Spirou, de Raowl, et de quelques héroïnes de Spirou (elles sont dorénavant trop nombreuses pour y figurer toutes), tandis que les Fabrice de L’édito prennent le titre au sens propre.

Les sœurs Grémillet, elles, poursuivent leur quête, qui cette semaine entend montrer le pouvoir donné à ce qui savent lire et utiliser les signes, qu’il s’agisse des mots ou de ceux de la nature. En parlant de nature, les graines des marges du numéro précédent ont germé, et les parsèment de petites pousses vertes, essentiellement des dicotylédones visiblement, parmis lesquels les pigeons semblent interloqués. Les lecteurices aussi ? Mais il s’agit manifestement d’une mise en bouche pour le numéro spécial printemps de la semaine suivante, comme on le voit dans le dessin de Bercovici l’annonçant. Nature encore avec le Supplément abonné, un livret, Salade composée, de Cerq, scénariste dans Spirou, ici scénariste et dessinateur (il a cette double casquette pour des livres publiés au éditions Lapin, sous le principe du gag avec dessin identique de case en case), avec un dessin simplifié pour une histoire comique de discrimination entre fruits et légumes, quant à Pernille elle va en classe d’observation de la nature, et Gary C. Neel fait un pique-nique où il rencontre son ennemi juré (un raton laveur…)

Dans la suite de Natacha, celle-ci est contrainte de s’allier avec le savant fou, contre lequel se sont révoltés ses hommes, mené par son traitre de second, ancien nazi qui parsème ses phrases de sheisse et autre fräulein bobonne (en s’adressant à Natacha), alors que chez Sirius il n’avait d’autre particularité que de se nommer O’Kelly. De leur côté, Frnck et sa bande ont réussi à pénétrer dans la base ultra moderne protégée par des raptors, c’est ce genre de contrastes permanents qui font le sel de cette série.

Pour finir ce numéro, une Leçon de BD de Marko, qui donne des conseils sur l’efficacité narrative certes censés et nécessaires, mais peut-être pas pertinents dans le cas de cette planche assez onirique, qui a sa logique propre, même si moins immédiatement lisible. Une annonce d’un début de tournée du Cirque Spirou, au parc Spirou cette fois https://www.spirou.com/le-parc-spirou-fait-son-cirque/ , et enfin une pub pour une nouvelle série jeunesse chez Dupuis, non publiée dans Spirou, peut-être pour d’autres raisons que le manque de place : il s’agit d’une héroïne copie de Cat’s eyes, graphiquement comme dans le thème (sauf qu’il s’agit d’une lycéenne), et dont le nom est celui de la plus romanesque des sœurs Grémillet, Cassiopée.
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.
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