Numéro 4550-4551 du 25/06/2025
Ici un aperçu du numéro:
https://www.spirou.com/numero-double-special-ete/
Le Spirou special été est excellent, sur le thème du festival (musical) des
Fabrice,
Fabcaro et
Fabrice Erre ont disseminé leurs pages dans tout le numéro, pages auxquelles répondent les planches de
Bouzard. Rien que ces trois noms, qui se partagent dix planches + la couverture double, justifieraient la dépense de 4,50 euros. Mais en plus il y a une planche de
Trondheim sur le sujet (sous forme d'
Atelier Mastodonte élargi à de nouveaux auteurs mélomanes, comme
Jean Solé, qui était, apprends-je, à Woodstock en 1969), quatre pages de
Libon, et, surprise, une histoire de
Lisa Mandel et
Pochep (oui, dans
Spirou), on a ici réunis beaucoup des meilleurs humoristes de BD FB. Manquent quelques-uns, comme
Anouk Ricard (mais elle doit être suffisamment occupée par le prochain Angoulême, dont elle sera présidente et qui s’annonce tumultueux),
Romain Dutreix, pourtant habitué de
Spirou,
Marion Montaigne ou
Goossens, qui n’ont pas même un mot d’excuse de leurs parents, ou encore une planche inédite de
Charlie Schlingo ou
Jacovitti que le rédacteur en chef aurait pu exhumer s’il avait eu, à l’instar du groupe The Fabrice, la Midas touch. Mais les absents le regretteront, et il y a encore d’autres beaux morceaux. Au dos de la couverture, pages 2 et 99,
Game over (qui y remplace cette semaine
Manoir à louer), avec des Blorkiss, et
Dad, aux prises avec des tatouages, un classique des festivals de musique, que l’on retrouve aussi dans l’histoire de
Lisa Mandel et
Pochep (avec des gamines à la recherche de leur groupe de K-pop favori, et sa chorégraphie gluée). Suit l’ultime Édito des
Fabrice, en partance pour leur festival, puis le sommaire, dessiné par
Fabrice Erre (seul?) sous forme d’un plan du festival sur une double page, inséré là comme s’il était collé sur une affiche du festival, une petite mise en page amusante que l’on retrouve tout au long du numéro (dû vraisemblablement aux graphistes de
Spirou,
Dominique Paquet et
Julien Marlière – longtemps que
Niffle ne figure plus à ce titre dans l’ours). Puis The Fabrice (festival) de
Fabcaro et
Fabrice Erre, auquel Tout un chacun festival de
Bouzard donne la réplique, en gag récurrent du numéro, et une historiette de
Spirou et Fantasio au festival, une fantaisie dessinée par
Olivier Schwartz sur, surprise, scénario de
Jacques Louis, (couleurs d’
Isabelle Merlet) avec un Fantasio gaffeur et une Seccotine débrouillarde,
Jacques Louis qui est quelques pages plus loin en auteur complet cherchant avec sa famille à arriver à temps pour un concert, puis
Willy Woob perdu au bar, un autre haut lieu des festivals, et dont les auteurs
Nicolas Moog (spécialiste des musiques parallèles, qui a tout de même mis
Éliane Radigue en BD...et aussi
Cosey Fanni Tutti, mais pour pour elle cela coulait plus de source) et
Jorge Bernstein se retrouvent roadies des
Fabrice, dans des planches de ceux-ci et dans une historiette par eux-mêmes, On the roadies. Parmi les habitués du journal participant à l’aventure,
Nelson se retrouve backstage,
Alessandro Barbucci propose un
Tuto pour improviser un personnage qui danse (en l’occurrence Lucille des
sœurs Grémillet),
Psychotine se révèle fanatique (dans tous les sens du terme) de licornes,
3 infos 2 vraies 1 fausse fait figurer
Jimi Hendrix,
La pause-cartoon apparaît sous forme d’affichette,
La clairière s’amuse forme l’épilogue avec une historiette sonnant malheureusement réalistement d’animaux clochardisant les déchets des humains, et
Théo Grosjean et
Mallo ont réalisé une historiette d’
Elliot au collège festival, sans Elliot mais avec ses amies du collège, histoire réussie en dépeignant une fois de plus, avec humour, une nouvelle facette des rapports entre les personnages, mais le dessinateur y montre ses limites graphiques, en déformant beaucoup ses personnages lorsqu’ils ont des expressions nouvelles, pour cacher qu’il doit avoir du mal à exprimer les nuances expressives. Enfin, des auteurs et personnages que l’on n’avait plus vus depuis quelques années dans le journal sont revenus exprès pour le festival (la gloire, pour The Fabrice) :
Jean-Luc Deglin et son chat
Crapule causant une catastrophe en régie, et
Pixel Vengeur a fait une affichette sur les différents types de festivaliers, et parallèlement,
Ami Inintéressant et
Anne-Perrine Couët, de récents auteurices dans
Spirou, ont fait fort à propos une page sur un de ces jeunes groupes qui profitent des festivals pour se faire connaître, et les
Beka et
Aurélie Guarino ont fait deux pages avec les festivaliers représentés sous forme de mouton (il y a une symbolique?).
Quelques pages de rédactionnel, dont un test musical, un entretien de circonstance intitulé
Bienvenue dans ma discothèque avec
Nob, qui comme
Dad se veut rockeur de cœur, le début d’un jeux concours qui va se prolonger durant tous les numéros de l’été (vieille stratégie commerciale), et, nouvelle surprise, la rubrique
Spirou et nous avec le groupe électro
Justice (absent du festival pour cause d’absence de notoriété...), dont les deux membres, lecteurs de
Spirou dans leur enfance, ont tous deux été traumatisés par
Charly (cela valait bien la peine d’interrompre la série, puisque le mal s’avère donc avoir été fait dès le début), qualifient
Le Petit Spirou de version soft de
Pervers pépère, ont tous deux une formation de graphistes, mais soulignent qu’il y a « un écart énorme entre graphisme et dessin » (affirmation à nuancer, mais ils ne se sont effectivement pas chargés des BD illustrant l’article et ont demandé à
Lucas Harari de le faire), et feraient, s’ils étaient pressentis pour reprendre
Spirou, un personnage dépressif, chômeur, un anti-héros pas aimable. Mais il n’en sont heureusement pas chargés, il y a une justice...
https://www.spirou.com/spirou-et-moi-co ... de-dormir/
Enfin, on a une page représentant l’intérieur de la loge des
Fabrice, ornée de jeux de mots (autocollants de Grateful Dad, les Tuniques blues brothers ou The Verveine underground and Nico), non signée malheureusement, et le festival se clot avec un copieux cahier de
Jeux de 12 bis pages réalisées par
Renaud Collin, Mouk, Christophe Bataillon, Joan et Annie Pastor, Rich !, Frédéric Antoine et Yohann Morin, et Romain Garouste, jeux dans lesquels on voit que, de
Pirlouit à
Bidouille et Violette en passant par
Rantanplan,
Chaminou, et
Kogaratsu, c’est presque tout le ban et l’arrière ban des personnages de
Spirou qui s’est déplacé (la gloire, pour The Fabrice).
Puis le journal reprend son cours normal avec trois séries (à suivre), dont la suite de
Tanis, dans un contre-pied total du premier épisode, où elle était une adolescente aventureuse et curieuse, accédant au statut de déesse, pour se retrouver ici en esclave prostrée, le début d’une nouvelle aventure des
Tuniques bleues, de
Lambil sur de nouveau un scénario de
Fred Neidhart, qui dit réaliser un « rêve de gosse » de travailler avec
Lambil, et fait débuter l’histoire, Lincoln dans la ligne de mire, avec une énième désertion de Blutch, pour laquelle il sera cette fois condamné à mort, et le début d’une nouvelle série jeunesse fantastique (tiens donc...), de nouveaux venus, le scénariste
Fuat Erkol, qui met en scène des personnages de parias avec
Pym, qui donne son nom à la série, jeune orphelin élevé dans les bois par sa grand’mère, situation des plus classiques, mais auquel il adjoint un hibou grincheux qui ne peut voler et un cheval qui ne peut marcher sur quatre pattes. Si la dessinatrice
Clémentine Bouvier a fait un hibou très disneyen, le cheval, de par sa strature, est plus original, et les couleurs directes de la forêt nocturne ou automnale donnent assez de force aux cases pour qu’elles puissent se passer de bord.
Le numéro se termine avec un
En direct du futur qui ne dit pas son nom proposant une offre d’emploi pour remplacer les éditorialistes déserteurs (Blutch a des émules), l’annonce d’une nouvelle série de podcasts,
Radio Fantasio, et un
Bulletin d’abonnement illustré par
Cromheecke et
Thiriet et par...un
Spirou de
Franquin période « classique » (début des années 60). Un appel du pied au prochain "Spirou classique" à paraitre sous peu?
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.