C'était pour rire les amis, je sais ce qu'est un aérographe mais je vous avoue que ce n'est vraiment pas mon truc et pour ces petits exercices, je me suis imposé d'user d'outils basiques (crayon, plume, feutre, pinceau…) tout comme les fournitures (encre de Chine, écoline, aquarelle, gouache…) : j'en ai un peu marre de tout le fourbis d'ordinateurs, de rotrings, de trucs et de bidules…
Je pense quand même que cette polémique autour de Seron est plutôt futile : au niveau des scénarios ses bandes ne ressemblent guère à du Franquin, quant au style, il me semble que c'est surtout l'éditeur qui poussait à la copie de son champion, non ? J'aimais bien les Centaures, aussi… Je crois qu'il habitait Saint-Bénézet, à 30 bornes de Nîmes…
Je vous propose une petite histoire pour introduire le prochain dessin : quand on était petit, Brozeur et moi, on avait droit une fois par an à la coupe réglementaire, juste avant de partir en vacances chez nos grands parents à Fouras… C’était une sacrée épreuve, vous imaginez, surtout à la fin des années septantes, se retrouver avec une coupe de douille façon peigne-cul (très very early Beatles !) simplement pour faire plaisir à Mammy et à – enfin surtout à cette vieille baderne de… – Papy, c’était grave la honte. Donc, toutes les fins juin sans faute, avant la grande migration vers l’ouest, on se retrouvait avec notre cher géniteur à faire le pied de grue dans un salon de coiffure «Pour Messieurs» sur la Route de Beaucaire, «Chez Oscar» même que ça s’appelait et croyez-moi sur parole, l'Oscar tout décati, tout gominé en question, il semblait vraiment sortir d’un film des années 50 – après tout, ça n’était qu’une vingtaine d’années plus tôt à l’époque – ainsi que tout ce qui se trouvait dans son salon, stratifié en Formica ® garanti ! D’ailleurs dans la pile de Paris Match en lambeaux – garantis d’époque itou – se trouvait, ô merveille, un exemplaire fort endommagé mais toujours plus ou moins lisible d’un vieux recueil du journal Spirou de 1960. Voyant que je pouvais joindre l’utile au désagréable, j’ai fait mon habituel sketch du sale gamin qui veut pas se faire scalper (ça n’était pas vraiment un rôle de composition) et ce vieux fossile d’Oscar, de guerre las, a fini par m’offrir le Spirou pour tenter de me calmer : j’étais arrivé à mes fins, hé, hé, car de toute façon, je n’aurais pas échappé au ratiboisage annuel mais je partais avec une fort belle prise sous le bras : l’honneur était sauf. Bref, tout ça pour dire que j’ai conservé comme un trésor ce recueil usé, déchiré, décollé pendant une bonne décade, il a fini par se perdre dans un déménagement. C’était le recueil Spirou numéro 79 et hop ! Depuis, je l’ai retrouvé en bien meilleur état et voici donc une autre recréation grand format (60 X 50 CM) que j'ai faite il y a deux ou trois ans à vous montrer avant d’aller jouer ailleurs… Aquarelle en tubes et feutres à encre de Chine…
(L'œuvre originelle qui a inspiré mon dessin est de Franquin © Éditions Dupuis).
La comparaison des tailles du modèle et de ma copie.
(L'œuvre originelle qui a inspiré mon dessin est de Franquin © Éditions Dupuis)
