Alors là c'était un vrai coup de génie, je veux dire nous expliquer de façon presque entièrement plausible (on y reviendra) l'absence du Marsupilami, nous faire savoir où il était passé, et pourquoi personne n'en parlait. Vous pouviez supposer jusqu'ici (c'était mon cas) que le Marsupilami avait quand même été relâché pour finir dans sa jungle natale. Mais pourquoi aurait-il accepté d'y rester, alors ça n’avait pas été le cas la première fois? Et puis tout de même après tant de temps, quel crève-cœur ça aurait été, s'il y avait été déposé volontairement, même pour son bien?
Finalement du jour au lendemain, comme ça, sans explication… il fallait oser la trouver cette solution là, mais c'est bien parce que ça ne dérange presque pas le canon précédemment établi. Sauf à deux reprises. A l’époque où on ne pouvait même pas prononcer le nom du Marsupilami, on a quand même compris, même s'il ne finit pas sa phrase, que c'est lui que Tanzafio évoque dans
L’homme qui ne voulait pas mourir. Spontanément et sans que ça les énerve, Spirou et Fantasio répondent : « Il existait vraiment, il a été notre ami » . Sauf que: comment s'en souviennent -ils à ce moment-là?

J’ai lu que ça devait être l'effet de l'eau de la fontaine de jouvence, sauf que ça ne fonctionne pas: eux n'en ont pas absorbé ( il me semble?)

L’autre fois où ça pouvait contredire le canon était celle où Spirou, en entendant houba dans
La vallée des bannis, on sentait qu'il allait évoquer « la » créature… Là, ce retour de mémoire temporaire avait été mis sur le compte soit de son injection de détoxile, soit de l'atmosphère spécifique de la vallée des bannis qui produit une faune incroyable. Là par contre les deux explications me semblent plausibles. Tout au long du run de Tome et Janry, aussi, il y avait de temps en temps des objets ressemblant au Marsupilami, par exemple en peluche. Là aussi c'est vrai que c'est contradictoire avec le fait que la seule vision de ceci aurait dû énerver nos héros.

Si on compte les one shots, il y a aussi
Spirou chez les soviets. Quand la disparition du gène communiste a fait de tout le monde un capitaliste froid, mais que Spirou réussit à réveiller le bon cœur de Fantasio en lui rappelant le Marsupilami, « si mignon ». Mais à part cela, ça rentre presque parfaitement dans le canon.
Et que ce qui est arrivé est triste!

On s'en doute, le choc que ça avait été pour le Marsupilami d'avoir apparemment été vendu, sans états d'âme, par ses vieux amis. Pas étonnant qu'il en soit catatonique au début, puis enrage façon Hulk et s'enfuit.

Franchement, ils s’attendaient à quoi, ceux qui voulaient le capturer? J’ai peut-être mal compris, mais la femelle Marsupilami qu'on aperçoit parfois en arrière-plan, il m'a semblé qu'elle avait très envie de faire un nid avec lui? Il ne semble pas s'en rendre compte, mais ça aurait pu appuyer sur son choix de vouloir rester là. Sinon, on ne sait pas trop pourquoi finalement, il veut rester. Parce qu'il se serait réhabitué, en quelque sorte? Et pourquoi, cette fois-ci, le Marsupilami reste, mais pas à la fin du
Dictateur et du champignon? La vraie raison, on l'aura compris, c'est que maintenant le Marsupilami a sa propre série.
Je n'ai pas vraiment compris si Spirou, Fantasio et Spip se sont fait poser des dispositifs anti zorglonde sous forme de puces sous la peau, comme celle qu'on met aux chiens et aux chats pour les identifier, mais ce serait une sage précaution étant donné ce qui s'est passé, vu comment leur cerveau a été lavé. A propos de lavage de cerveau, on peut penser que c'est juste de la provocation quand Zantafio dit: “ Je t'ai peut-être fait oublier d'autres choses, y compris le jour où tu t'es marié, Spirou.” Et là, on imagine presque Fantasio devenir tout vert derrière

, se demandant: “ Comment est-il au courant?” Car on ne sait pas finalement si depuis
Alerte aux Zorkons, Fantasio a pris le temps de parler de ce qu ‘il a dit qu’il expliquerait: “ Ce qui s'était passé dans un autre espace-temps.” Et s'il l'a fait, il est possible que ça n’aie ni fait chaud ni froid à Spirou puisqu'il ne connaît plus Miss Flanner de toute manière.

Mais même comme cela, c'est vrai: Comment Zantafio sait-il cela? N’est il pas censé ignorer que dans une autre timeline, Spirou a effectivement été marié? Oui je sais, le plus simple, c'est qu'il ne le sait pas, et qu'il s'agit de provocation.
Mais ce n'est peut-être pas une théorie complètement farfelue, qu'il aie aussi utilisé la zorglonde pour faire croire, à Spirou et à Miss Flanner qu'ils étaient amoureux?

Et pouvoir ainsi de cette façon le faire disparaître de la vie de son cousin? ( Une très basse vengeance, vous en conviendrez.

) Tout en s'assurant (puisque Spirou ne pouvait plus être là) de ne pas être déchu de son rôle de dictateur, cette fois-ci. Toute la question serait de savoir comment Zantafio aurait fait pour remonter le temps. Cette théorie me paraît déjà plus plausible que le canon d’
Aux sources du Z. Et j'espère qu'il aura pour cet album aussi un jour une explication viable!
Je suis légitimement étonnée de voir Fantasio avoir cette fois-ci le vice d’être workalcoholic. On ne le voyait pas vraiment l'avoir avant, bien que c'était un peu sous-jacent dans tout le run de Yoann et Vehlman. C’est comme le vice d’être shopaholic : je vois pas trop d'où ça sort. Mais comme on dit, ça lui donne un truc à faire, parce qu'à part ça il est plus maladroit que d'habitude dans le run.
Mais là, ça se justifie: il fallait bien que ça fasse rire le Marsupilami, comme la toute première fois.

Et à propos de rire, il y avait quand même un aspect assez cartoonesque pour finir (genre faire se retourner le hamac) digne des Tex Avery. C’est quelque chose qui est venu au fil du temps, parce que on aura qu'aucune trace de tout cela dans le premier travail des auteurs sur
Les géants pétrifiés. C’est en tout cas aussi beaucoup plus marqué que chez les autres auteurs. Ceux-ci nous auront même rendu plausible le fait de surfer sur un raz de marée avec les deux mains attachées dans le dos (essayez pour voir, quoique c’est plus badass que drôle).
Mais on n'a pas fait que rire.
Bien sûr, je crois qu'on tient l'album de ces auteurs le plus émouvant. Sans le moindre doute, ça vous a aussi donné envie de pleurer, l'idée qu'il fallait à nouveau laisser le Marsupilami dans sa jungle.

Évidemment, mais pas tant que d'imaginer ce qu'il avait ressenti à l'époque.
Encore une une fois théorie personnelle, mais je vois mal comment Zantafio pourrait s’en tirer cette fois. Non seulement sa santé semble mauvaise, mais en plus les autochtones Awak hostiles aux européens l’aperçoivent tout à la fin.

Mais c'est vrai qu'il s'en sort le plus souvent, l’immunité bien connue du Joker.
On peut parler d'une sortie en apothéose, car hélas, comme vous le savez, cette fois-ci, le cliffhanger n'a pas abouti.

Ceux qui ne lisent que la série mère, doivent toujours se demander où “le cauchemar nazi” est passé? On peut le savoir, si on lit le premier tome de
Supergroom (et encore, il faut être au courant), mais c'est expédié si vite, que c'est en décevant. C'est plus décevant encore que de savoir pourquoi Y&V n'ont pas fait cet album là: parce qu'il devait être question de cinéma dedans, et qu’il était question de cinéma aussi dans
Le triomphe de Zorglub. Et alors? Non franchement, il est question de Seconde Guerre mondiale à la fois dans
L'espoir malgré tout, et
Le groom vert de gris, et ça n'empêche pas les deux d'exister. Ce serait triste, si mon one shot préféré était à l'origine de la fin de ce run, mais voilà.

La raison me semble tout de même un peu légère. Entre le fait que l'histoire se poursuive dans
Supergroom, et la présence du professeur Martin, j'ai l'impression que le run de Y&V était presque son propre univers à lui tout seul, qui aurait débuté dans
Les géant pétrifiés et se s'est arrêté au deuxième tome de
Supergroom, donc. Tout en prenant un temps la direction de la série mère? Oui je sais, c'est un peu confus quand on en parle comme ça…
