Gaston Lagaffe a écrit :J'ai un peu l'impression que Franquin changeait d'idée sur la reprise ou non de Gaston (apparemment dans le livre Le duel Tintin-Spirou il dit qu'il veut pas). En même temps, il aurait pas du vente les droits du personnage à Marsu Production. Si tu veut pas de reprise, tu vend pas les droits de tes personnages.
Il dit exactment la même chose ici et dans le livre de Dayez, qu'il ne voudrait pas d'une reprise, mais qu'il savait très bien qu'une fois mort il ne pourrait plus s'y opposer.
Et l'argument de la vente des droits est un argument à la Demesmaeker, dans un contrat il y a toujours des clauses, des sous clauses, des sous sous clauses, et à moins d'être un juriste spécialisé, personne ne sais exactement ce à quoi on s'engage quand on signe.
Dans un entretien sur le Forum à Raymond
https://lectraymond.forumactif.com/t241 ... quin-mania , il y a cet entretien:"« Isabelle Franquin ne souhaitait effectivement pas de reprise du personnage de son père, reconnaît Stéphane Beaujean. Mais les éditions Dupuis possèdent aujourd’hui des droits d’édition, cédés par Franquin dans les années 1990 dans
un contrat qui nous semble très clair. D’autant plus clair qu’y sont mentionnées des clauses peu courantes à cette époque-là, les auteurs de BD se projetant alors peu dans l’avenir.
Ces clauses cèdent absolument tous les droits de ses personnages, autorisent les reprises et les poursuites à la condition d’un contrôle du droit moral — celui de sa fille aujourd’hui. Nous avons fait toutes les démarches nécessaires auprès d’elle, elle s’est opposée à ce projet à l’oral. Mais au niveau juridique nous sommes dans notre droit, nous avons un contrat signé par un auteur en pleine possession de ses moyens. »
Donc, même pour un professionnel, le contrat n'est pas clair, il "semble" seulement clair
Il parle du droit moral, et toujours sur ce forum, "Cette clause sur le droit moral signifie que Dupuis ne peut pas transformer le personnage (Gaston) d'une manière fantaisiste et non respectueuse du modèle original, du moins pas sans avoir l'aval des héritiers de Franquin."
"D'une manière non respectueuse", on est en plein dedans. Delaf dit dans le Spirou 4382, celui du soi-disant retour de Gaston, "j'ai constitué une base de données. J'ai découpé patiemment toutes les planches originales de Franquin, et j'en suis arrivé à 10000 petits fichiers que j'ai tagués pour y retrouver facilement les références à des objets, personnages, décors ou attitudes."
Un fichier où il a repris des morceaux de dessins de Franquin pour les recopier, ça ne vous rappelle rien? Qui a dit Seron? Voic ce que disait Franquin de Seron (magazine DBD 1, 1994):
"Il avait un bouquin -il l'a peut-être encore mais ça m'étonnerait- où, par exemple, il avait découpé dans des planches à moi toutes sortes de mains, dans différents gestes.
Un ami dessinateur lui a demandé pourquoi il s'inspirait tellement du travail des autres. Il a répondu: "11 y a quelqu'un qui a fait mon boulot pour moi, pourquoi devrais-je le refaire ?". Il a plagié des tas de trucs."
Franquin dit donc bien que ce fait Delaf, comme ce que faisait Seron, porte un nom, le plagiat. Et vu l'estime dans laquelle Franquin portait ce que faisait Seron, dire que ce que fait Delaf est respectueux du travail de Franquin est du foutage de gueule.