Forum Inedispirou

Fantasio prend la parole, enfin, sur les motifs de sa grève, en page 5, dont voici le début :

"POURQUOI JE ME SUIS MIS EN GRÈVE

Ils m'ont demandé de revenir sur ma décision. Ils m'ont prié, supplié à genoux même. Les promesses et les menaces n'y ont rien fait. Toujours formelle et fière, ma réponse a été et reste : non.

Oui, je me suis mis en gréve. Désormais, je refuse de publier dans ce journal le moindre article, le plus petit récit de ma plume. Et J'interdis de même que les dessins, reportages ou photographies me concernant soient insérés dans Spirou. C'est décidé. J'EN AI ASSEZ !

Mettez-vous à ma place. Depuis des années, j'ai toujours collaboré a Spirou. Sans fausse modestie, je puis dire que ]'ai réalisé certains petits prodiges. Rappelez-vous le fantacoptère, cette excellent petit engin repris aujourd'hui par l'armée américaine... Et ce reportage de première main sur la Turbotraction... Et tant, et tant d'autres victoires Journalistique remportées, J'ose le dire, à la pointe du stylo...

Franchement, je pense avoir assez bien servi le journal. Le moins qu'on puisse dire, c'est que J'ai fait mon possible. Or, je vous le demande, comment me récompense-t-on ?
En me faisant passer pour un abruti. Un sot. Pour tout dire, un endormi du genre de vous-savez-bien-de-qui-je-veux-parler. "

Pendant ce temps-là, en page 27, avec Spirou, Vous-savez-bien-de-qui-je-veux-parler cire ses chaussures pour être impeccable dans son costume qu'il a revêtu pour une occasion dont nous ne saurons rien !

Fantasio est toujours en grève, et une réunion au sommet avec tous les interlocuteurs est organisée, avec un trouble fête : Gaston qui est venu pour réparer le chauffage.

"DERNIÈRE MINUTE ! Troisième semaine de la grève de Fantasio ! IMPORTANTE RÉUNION DES RESPONSABLES DU JOURNAL

Depuis trois semaines, notre collaborateur Fantasio refuse de se présenter au journal, exprimant sa ferme détermination de cesser désormais toute participation à la rédaction de Spirou.C'est pour tenter de parvenir à un accord avec notre bouillant reporter que différentes personnalités de Spirou ont invité Fantasio à une franche discussion de son cas. Comme nous désirons tenir nos lecteurs au courant de ce qui se passe au sein du journal, nous avons branché un enregistreur magnétique, qui a fidèlement capté toutes les conversations. Voici la retranscription précise des débats, auxquels participaient, outre Fantasio : M. le Directeur du Journal, le dessinateur André Franquin, le Fureteur, Spirou, Mlle Seccotine.

[...]
FANTASIO (bruit de chaise renversée). - Toi aussi ! Toi aussi, tu te mets avec eux ! Toi aussi, tu estimes que je ne suis bon qu'à faire rire !
SPIROU, géné. - Mais non, Fantasio, je...
(Bruit de la porte qui s'ouvre, d'instruments métalliques.)
Voix de GASTON. - Je viens pour réparer le chauffage central...
LE DIRECTEUR. - Nous sommes occupés. Revenez tout à l'heure.
GASTON. - Ah ! bon... (La porte se referme.)
SPIROU. - Ecoute, Fantasio. Nous avons vécu ensemble bien des aventures. Nous avons connu des situations dramatiques...
FANTASIO. - Non. J'ai dit non ; et non, c'est NON. Vous ne vous imaginez tout de même pas que...
(La porte s'ouvre.)
GASTON. - Et maintenant, je peux réparer le chauffage?
SPIROU,. s'éloignant du micro. - Ce n'est pas le moment.
(La porte est refermée.)
FANTASIO. - Cet olibrius m'a fait perdre le fil... En bref, ma réponse reste non. J'en ai assez d'être le dindon de la farce à cause de cet individu
FRANQUIN. - A cause de moi ?
FANTASIO. - Oui, de vous, Monsieur Franquin ! Vous et tous vos dessins, et...
FURETEUR. - Si tu le désires, Fantasio, nous pourrions adresser à Franquin un blâme public...
FANTASIO. - Ça ne me suffit pas.
LE DIRECTEUR Ou alors, nous pourrions lui diminuer ses appointements...
(La porte s'ouvre.)
GASTON. - Le chauffage...
FANTASIO, enragé. - DEHORS, bougre de...
LE DIRECTEUR, irrité. - Allez réparer celui de la pièce à côté, et laissez-nous en paix !
GASTON. - Ah ! bon... (La porte se referme.)
SECOTINE, à voix basse. - Attends, Spirou, je vais essayer une autre tactique... (Haut.) ... D'ailleurs, Fantasio est aisément remplaçable. Ainsi moi, par exemple...
FANTASIO, indigné. -Vous? Une péronnelle toujours à se poudrer le nez, et qui conduit à tombeau ouvert un scooter où...
BANG.
SECCOTINE. - Qu'est-ce qui se passe 7
FRANQUIN. - Sais pas. On aurait dit des coups de marteau...
BANG BANG BANG.
LE DIRECTEUR. - De toute façon. Monsieur FantaBANG, tout en prenant note de vos. désldBANG BANG BANG BANG devez convenir que votre atti BANG BANG.
FANTASIO. - BANG BANG tout le respect que je vous dois, je puis vous dire BANG BANG BANG BANG BANG.
SECCOTINE. - Oh 1 Quel chahut 1 On ne s'entend BANG BANG.
(A partir d'ici, l'enregistrement est indéchiffrable ; toutes les paroles sont recouvertes par le vacarme de coups de marteau sur la tuyauterie. Signalons toutefois, vers la fin, la voix de Fantasio disant que Non. Au revoir. Et, plus tard, le sifflement d'un jet de vapeur dans la pièce voisine. La semaine prochaine, nous tiendrons nos lecteurs au courant du développement éventuel de la situation.)

flobo @ Franquin.org a écrit :Petit HS au passage à ce sujet : J'ai remarqué que beaucoup de monde partage gentiment des inédits sur ce forum, mais malheuresement au bout de quelques années, les liens ne fonctionnent pour le plupart plus. C'est assez dommage qu'il n'y ai pas un systeme de stockage plus "permanent".

flobo a écrit :Back to the redak + une case (supprimée d'alerte aux Zorkons ?)

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