Le garage de Munuera
Posté : sam. 21 sept. 2013 23:50
En 2004, Morvan et Munuera reprennent Spirou et Fantasio, alors que les héros avaient été absents depuis la fin de Machine qui rêve, six ans auparavant. Avec ce trou de six ans, les repreneurs font partie d'une nouvelle génération qui dessine assez peu de voitures. José-Luis Munuera, par exemple, n'a jusqu'à lors jamais dessiné de voitures dans ses albums...
La période de Munuera, en plus d'être courte, n'est donc pas très riche en voitures. Comme chez Janry, le dessinateur dessine de temps en temps des voitures dans les décors, mais la plupart d'entre elles sont des dessins génériques. On a des formes de voitures mais elles ne sont pas reconnaissables. C'est particulièrement le cas dans Spirou à Tokyo. Mais nous y reviendrons.
Commençons notre exploration de la chose automobille chez Munuera avec Paris-Sous-Seine :
Peu de voitures apparaissent dans ce premier album. La plupart du temps, ce sont des carcasses qui s'entassent dans les inondations de Paris, comme en témoigne ces premières voitures dessinées par Munuera :

© Munuera - Morvan / Dupuis
Une seule voiture y est reconnaissable, c'est une Citroën C8. Le van jaune qui surplombe le reste se détache bien dans la case mais n'est pas tiré de la réalité, même si on peut lui trouver une ressemblance avec la Renault Estafette.
Nous trouvons ensuite, lors d'une scène au château, cette image quelque peu hors continuité, qui rend hommage à Franquin :

© Munuera - Morvan / Dupuis
On y reconnait, en plus du sous-marin de poche et d'un zorglumobile, la de Dion-Bouton 1918 customisée par Fantasio dans Vacances sans histoires . Au passage, elle change de couleur et passe de rose à verte!
On trouve ensuite un morceau de la Turbot-Rhino I:

© Munuera - Morvan / Dupuis
Il est évident que les auteurs, avec cet hommage, ne respectent volontairement pas la continuité, la Turbot I ayant été détruite et la De Dion-Bouton cédée dans Vacances sans histoires. En revanche, ces cases sont assez représentatives de ce qui se fait à partir de 2004, c'est à dire un rappel fréquent de l'âge d'or de Spirou et Fantasio à travers certains de ses éléments les plus mythiques. On trouvera ce thème tout au long de la période Morvan-Munuera, et les voitures ont leur rôle à jouer dans ce processus, alors même que les voitures du quotidien se font rares.
Concernant la continuité, on sera également surpris de trouver cette moto que conduit Spirou, qui a la même plaque d'immatriculation que la Benelli dessinée par Broca. C'est à ma connaissance l'unique référence à la période Nic et Cauvin qui ait été faite par l'un de leur successeurs.

© Munuera - Morvan / Dupuis
Dans le Paris inondé, nos héros croisent quelques voitures dans le décor, comme sur ces deux images :

© Munuera - Morvan / Dupuis

© Munuera - Morvan / Dupuis
Ce sont les deux seuls cas de décor où l'on reconnait une voiture dans le cadre du Paris inondé. Il s'agit en loccurrence du même modèle, la Renault Clio I.
Dans L'homme qui ne voulait pas mourir, c'est essentiellement au début que l'on croise des voitures, dans la petite ville inspirée de Fismes.

© Munuera - Morvan / Dupuis
La plupart ne sont pas reconnaissables, sauf celle derrière laquelle Spirou a garé le fantacoptère. Il s'agit d'une Nissan Micra de deuxième génération immatriculée 510 TTC, un clin dil au nom du studio rémois dans lequel travaillait Morvan, en compagnie notamment de Buchet, Savoia, et Lerolle. Le conducteur de la Micra n'est pas Morvan même s'il a un look proche du scénariste, mais est moins corpulent. De plus, on a vu dans la série Guerres civiles qu'à cette époque, Morvan roulait en Toyota Corolla. Il est possible que ce conducteur soit tout de même un membre de l'atelier 510 TTC
Alors que Spirou retourne au fantacoptère (qui, au passage, se retrouve garé en épi sur un place alors que Spirou l'avait garé en créneau dans une rue), on voit assez nettement une Citroën AX et une Renault Clio I.

© Munuera - Morvan / Dupuis
La dernière voiture à apparaitre dans ce tome 48 est la nouvelle Turbotraction, qui a été nommée a posteriori Turbot 3000. C'est Zantafio qui la conduit après l'avoir volée à son cousin. Bien qu'elle soit nouvelle, c'est la première fois depuis le milieu des années 1960 que nos héros (et plus précisément Fantasio) roulent en Turbot. On retrouve ici encore le thème du rappel de l'âge d'or, avec une touche de modernité pour le coup.
On doit le design de cette Turbot-là à Philippe Buchet.

© Munuera - Morvan / Dupuis
Dans Spirou à Tokyo , les voitures sont assez fréquentes puisque l'on est dans le cadre d'une aventure urbaine, mais la plupart sont des modèles inventés par Munuera, à quelques exceptions près.
La voiture sur laquelle Fantasio saute est sûrement une Toyota Crown de dixième génération. Je n'ai pas de certitude là-dessus mais ce ne serait pas une surprise, vu que la Crown sert également de modèle à ce taxi (presque tous les taxis de Tokyo sont de ce modèle) :

© Munuera - Morvan / Dupuis
La deuxième voiture importante de l'histoire est impliquée dans une course poursuite contre le taxi. C'est la voiture des Yakuza, et contre toute attente, il s'agit d'une... Renault Laguna II Nevada.

© Munuera - Morvan / Dupuis
Vous ne rêvez pas, au pays des Nissan Skyline, 370Z, des Honda NSX, Toyota Supra ou encore Subaru Impreza, des gangsters qui détestent l'Occident roulent en Renault break!
Les voitures sont assez présentes à la fin, lorsque les deux enfants fabriquent des meka par télékinésie, avec les éléments du décor.

© Munuera - Morvan / Dupuis

© Munuera - Morvan / Dupuis
On reconnait une Porsche 911 rouge sur la deuxième image. Les autres sont des modèles inventés.
On trouve trois voitures dans Noël sans neige. La première est un élément de décor, mais pour une fois, elle est tirée de la réalité, puisqu'il s'agit d'une Smart Fortwo :

© Munuera - Morvan / Dupuis
La voiture enneigée de Duplumier est une 2CV, un modèle très fréquent dans Spirou et Fantasio. Il s'agit ici d'un modèle des années 1950.

© Munuera - Morvan / Dupuis
On trouve enfin la Turbot 3000, qui avait pourtant été détruite dansL'homme qui ne voulait pas mourir.

© Munuera - Morvan / Dupuis
Aux sources du Z est certainement l'album qui présente le plus de voitures chez Munuera.
Il y a d'abord celles qui appel au mythe. Ainsi, on retrouve pas moins de 4 Turbotraction différentes!
La Turbot Rhino I verte du Cheikh Ibn Mah-Zoud

La Turbot Rhino I de Spirou et Fantasio, lors d'une scène où Munuera revisite graphiquement la fin de La corne de Rhinocéros.

© Munuera - Morvan / Dupuis
Une Turbot II qui se balade à Durbai dans le décor. Notons que ce modèle est doré.

© Munuera - Morvan / Dupuis
Et enfin la Turbot 3000 de Spirou, dont le design semble revisité pour paraitre plus agressif.

© Munuera - Morvan / Dupuis
Le père Mildiou se déplace avec une 2CV des années 1980, ce qui est assez surprenant quand on sait que que La mauvaise tête a été réalisé dans les années 1950. On reste tout de même plus ou moins dans le cadre du mythe : Franquin et tous ses successeurs ont dessiné cette voiture.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Dans la même scène, on trouve un pick-up GMC des années 1950 :

© Munuera - Morvan / Dupuis
Au début de l'aventure, Fantasio emprunte un taxi Checker qu'on ne trouve en principe qu'aux Etats-Unis.

© Munuera - Morvan / Dupuis
Enfin, le professeur de Champignac, Zorglub, et Flanner se fait voler le moteur de sa Citroën 11 :

© Munuera - Morvan / Dupuis
Zorglub et Flanner, quant à eux, utilisent une voiture d'entre deux guerres non identifiable.
Les voitures chez Munuera sont donc de deux types. On trouve d'abord les modèles du quotidien, qui sont assez négligés. En revanche, Munuera apporte un soin particulier dans le dessin des modèles mythiques. C'est finalement assez dommage, car cela ancre moins Spirou dans son époque, et fait que si on voit de quelques voitures, beaucoup d'entre elles sont du déjà-vu.
La période de Munuera, en plus d'être courte, n'est donc pas très riche en voitures. Comme chez Janry, le dessinateur dessine de temps en temps des voitures dans les décors, mais la plupart d'entre elles sont des dessins génériques. On a des formes de voitures mais elles ne sont pas reconnaissables. C'est particulièrement le cas dans Spirou à Tokyo. Mais nous y reviendrons.
Commençons notre exploration de la chose automobille chez Munuera avec Paris-Sous-Seine :
Peu de voitures apparaissent dans ce premier album. La plupart du temps, ce sont des carcasses qui s'entassent dans les inondations de Paris, comme en témoigne ces premières voitures dessinées par Munuera :
© Munuera - Morvan / Dupuis
Une seule voiture y est reconnaissable, c'est une Citroën C8. Le van jaune qui surplombe le reste se détache bien dans la case mais n'est pas tiré de la réalité, même si on peut lui trouver une ressemblance avec la Renault Estafette.
Nous trouvons ensuite, lors d'une scène au château, cette image quelque peu hors continuité, qui rend hommage à Franquin :
© Munuera - Morvan / Dupuis
On y reconnait, en plus du sous-marin de poche et d'un zorglumobile, la de Dion-Bouton 1918 customisée par Fantasio dans Vacances sans histoires . Au passage, elle change de couleur et passe de rose à verte!
On trouve ensuite un morceau de la Turbot-Rhino I:
© Munuera - Morvan / Dupuis
Il est évident que les auteurs, avec cet hommage, ne respectent volontairement pas la continuité, la Turbot I ayant été détruite et la De Dion-Bouton cédée dans Vacances sans histoires. En revanche, ces cases sont assez représentatives de ce qui se fait à partir de 2004, c'est à dire un rappel fréquent de l'âge d'or de Spirou et Fantasio à travers certains de ses éléments les plus mythiques. On trouvera ce thème tout au long de la période Morvan-Munuera, et les voitures ont leur rôle à jouer dans ce processus, alors même que les voitures du quotidien se font rares.
Concernant la continuité, on sera également surpris de trouver cette moto que conduit Spirou, qui a la même plaque d'immatriculation que la Benelli dessinée par Broca. C'est à ma connaissance l'unique référence à la période Nic et Cauvin qui ait été faite par l'un de leur successeurs.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Dans le Paris inondé, nos héros croisent quelques voitures dans le décor, comme sur ces deux images :
© Munuera - Morvan / Dupuis
© Munuera - Morvan / Dupuis
Ce sont les deux seuls cas de décor où l'on reconnait une voiture dans le cadre du Paris inondé. Il s'agit en loccurrence du même modèle, la Renault Clio I.
Dans L'homme qui ne voulait pas mourir, c'est essentiellement au début que l'on croise des voitures, dans la petite ville inspirée de Fismes.
© Munuera - Morvan / Dupuis
La plupart ne sont pas reconnaissables, sauf celle derrière laquelle Spirou a garé le fantacoptère. Il s'agit d'une Nissan Micra de deuxième génération immatriculée 510 TTC, un clin dil au nom du studio rémois dans lequel travaillait Morvan, en compagnie notamment de Buchet, Savoia, et Lerolle. Le conducteur de la Micra n'est pas Morvan même s'il a un look proche du scénariste, mais est moins corpulent. De plus, on a vu dans la série Guerres civiles qu'à cette époque, Morvan roulait en Toyota Corolla. Il est possible que ce conducteur soit tout de même un membre de l'atelier 510 TTC
Alors que Spirou retourne au fantacoptère (qui, au passage, se retrouve garé en épi sur un place alors que Spirou l'avait garé en créneau dans une rue), on voit assez nettement une Citroën AX et une Renault Clio I.
© Munuera - Morvan / Dupuis
La dernière voiture à apparaitre dans ce tome 48 est la nouvelle Turbotraction, qui a été nommée a posteriori Turbot 3000. C'est Zantafio qui la conduit après l'avoir volée à son cousin. Bien qu'elle soit nouvelle, c'est la première fois depuis le milieu des années 1960 que nos héros (et plus précisément Fantasio) roulent en Turbot. On retrouve ici encore le thème du rappel de l'âge d'or, avec une touche de modernité pour le coup.
On doit le design de cette Turbot-là à Philippe Buchet.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Dans Spirou à Tokyo , les voitures sont assez fréquentes puisque l'on est dans le cadre d'une aventure urbaine, mais la plupart sont des modèles inventés par Munuera, à quelques exceptions près.
La voiture sur laquelle Fantasio saute est sûrement une Toyota Crown de dixième génération. Je n'ai pas de certitude là-dessus mais ce ne serait pas une surprise, vu que la Crown sert également de modèle à ce taxi (presque tous les taxis de Tokyo sont de ce modèle) :
© Munuera - Morvan / Dupuis
La deuxième voiture importante de l'histoire est impliquée dans une course poursuite contre le taxi. C'est la voiture des Yakuza, et contre toute attente, il s'agit d'une... Renault Laguna II Nevada.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Vous ne rêvez pas, au pays des Nissan Skyline, 370Z, des Honda NSX, Toyota Supra ou encore Subaru Impreza, des gangsters qui détestent l'Occident roulent en Renault break!
Les voitures sont assez présentes à la fin, lorsque les deux enfants fabriquent des meka par télékinésie, avec les éléments du décor.
© Munuera - Morvan / Dupuis
© Munuera - Morvan / Dupuis
On reconnait une Porsche 911 rouge sur la deuxième image. Les autres sont des modèles inventés.
On trouve trois voitures dans Noël sans neige. La première est un élément de décor, mais pour une fois, elle est tirée de la réalité, puisqu'il s'agit d'une Smart Fortwo :
© Munuera - Morvan / Dupuis
La voiture enneigée de Duplumier est une 2CV, un modèle très fréquent dans Spirou et Fantasio. Il s'agit ici d'un modèle des années 1950.
© Munuera - Morvan / Dupuis
On trouve enfin la Turbot 3000, qui avait pourtant été détruite dansL'homme qui ne voulait pas mourir.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Aux sources du Z est certainement l'album qui présente le plus de voitures chez Munuera.
Il y a d'abord celles qui appel au mythe. Ainsi, on retrouve pas moins de 4 Turbotraction différentes!
La Turbot Rhino I verte du Cheikh Ibn Mah-Zoud
La Turbot Rhino I de Spirou et Fantasio, lors d'une scène où Munuera revisite graphiquement la fin de La corne de Rhinocéros.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Une Turbot II qui se balade à Durbai dans le décor. Notons que ce modèle est doré.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Et enfin la Turbot 3000 de Spirou, dont le design semble revisité pour paraitre plus agressif.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Le père Mildiou se déplace avec une 2CV des années 1980, ce qui est assez surprenant quand on sait que que La mauvaise tête a été réalisé dans les années 1950. On reste tout de même plus ou moins dans le cadre du mythe : Franquin et tous ses successeurs ont dessiné cette voiture.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Dans la même scène, on trouve un pick-up GMC des années 1950 :
© Munuera - Morvan / Dupuis
Au début de l'aventure, Fantasio emprunte un taxi Checker qu'on ne trouve en principe qu'aux Etats-Unis.
© Munuera - Morvan / Dupuis
Enfin, le professeur de Champignac, Zorglub, et Flanner se fait voler le moteur de sa Citroën 11 :
© Munuera - Morvan / Dupuis
Zorglub et Flanner, quant à eux, utilisent une voiture d'entre deux guerres non identifiable.
Les voitures chez Munuera sont donc de deux types. On trouve d'abord les modèles du quotidien, qui sont assez négligés. En revanche, Munuera apporte un soin particulier dans le dessin des modèles mythiques. C'est finalement assez dommage, car cela ancre moins Spirou dans son époque, et fait que si on voit de quelques voitures, beaucoup d'entre elles sont du déjà-vu.