DU GLUCOSE POUR NOEMIE

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3 = un album qui se lit agréablement
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5 = superbe album je lis et relis. Un des incontournables de la série.
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Pigling-Bland
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DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par Pigling-Bland »

DU GLUCOSE POUR NOEMIE par Jean-Claude Fournier
Editions Dupuis


Voici la couverture et la 4ème de couverture de l'édition originale de cet album publié en 1971 :

Image

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Si vous l'avez déjà lu vous pouvez le noter selon le barème suivant :


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Trichoco
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par Trichoco »

J'ai mis 4, avant de me raviser :
cet album, je le mets dans mon top 5 perso, j'aime beaucoup les graphismes (voir mon avatar) de cet album, Fournier a un trait beaucoup plus mature que dans son premier album, l'histoire, c'est de la pure aventure bourrée d'humour et de personnages secondaires délirants (Doktor Boumboum), et la poursuite avec le train qui est magnifique. Je pourrais encore en dire beaucoup, bref, 5.
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par DESPERA »

Avis similaire au tien. Mais moins entousiaste.
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Gaston Lagaffe
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par Gaston Lagaffe »

J'ai mis 4. Pas un de mes préférs, mais il y a beaucoyp d'humour, d'action et j'aime les membres du Triangle.
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ElEmperador1907
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par ElEmperador1907 »

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Mister B
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par Mister B »

Je suis pas fan, Fournier manque encore de maturité dans son trait et puis que c'est longuet. Néanmoins, des trois albums au nez retroussé, c'est celui que je préfère.
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Scrooge MacDuck
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par Scrooge MacDuck »

Trichoco a écrit :J'ai mis 4, avant de me raviser :
cet album, je le mets dans mon top 5 perso, j'aime beaucoup les graphismes (voir mon avatar) de cet album, Fournier a un trait beaucoup plus mature que dans son premier album, l'histoire, c'est de la pure aventure bourrée d'humour et de personnages secondaires délirants (Doktor Boumboum), et la poursuite avec le train qui est magnifique. Je pourrais encore en dire beaucoup, bref, 5.
Comment mieux dire ? J'ai toujours adoré les Fournier, et c'est une misère qu'on l'ai plus ou moins acculé à démissionner après si peu d'albums (heureusement qu'on a les Bizu pour se rassasier…). 5 comme L'Abbaye Truquée, suite que j'adore également quoi que jouant un peu plus la carte de la poésie absurde que son prédécesseur…
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Jalias
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par Jalias »

Bon, alors que j'ai bloqué sur la critique du dictateur et du champignon dont j'ai du mal à trouver un angle d'attaque intéressant, et après une période forcément un peu étrange, j'ai décidé de revenir à un album plus léger mais que j'affectionne un peu plus à chaque relecture.

- Pourquoi le poursuivre, la boîte est vide ?!
- J’en fais une question de principe, là !! Et toc !


Après Un Faiseur d’Or un brin timide, Fournier va s’employer à marquer les esprits avec Du Glucose pour Noémie ; premier album fondamental dans la bibliographie de l’auteur et qui lui permettra de dessiner sa vision de l’univers Spirou et Fantasio.

Spirou et Fantasio face au Triangle !

Le champignon Nippon, histoire courte qui conclut l’album précédent, sert de prélude à l’intrigue développée dans Du Glucose pour Noémie, donnant l’impulsion nécessaire pour que cet album démarre sur les chapeaux de roues. Ainsi l’intrigue reprend directement où elle s’était arrêtée, c’est-à-dire au Japon, après un très bref récapitulatif de Spirou et Spip mêmes. Ceux-ci seront de nouveau rapidement aux prises avec le Triangle, organisation maléfique qui nous a été présentée dans le Champignon Nippon et qui constituera la menace principale de nos héros pour les albums suivants. C’est également l’occasion de découvrir réellement le magicien Itoh Kata, dans un rôle encore un peu effacé par rapport à ses futures apparitions. Le Triangle cherchant à s’emparer du Kuko Jomon, le champignon légendaire et croyant à tort que Spirou et Fantasio l’ont en leur possession, cela donne un album riche en courses-poursuites et autres péripéties, avec des situations terriblement variées : qu’il s’agisse d’une course-poursuite dans le Shinkansen japonais (donc dans un lieu fermé), la poursuite d’une locomotive folle dans les rues de Paris (bien que la ville n’est jamais citée dans l’intrigue, son architecture ne laisse que peu de place au doute), la poursuite du voleur de Noémie dans la campagne champignacienne ou plus atypique le parcours d’une mignonne petite bombe avec son antenne !

Bien entendu, la partie la plus marquante restera celle associée à la locomotive folle qui fonce dans à travers la baie vitrée de la gare, avant de s’emballer dans les rues. L’idée est vraiment folle, et soutenue par des plans magnifiques : la fuite de la foule page 28, « l’envol » de la locomotive à travers la baie vitrée page 30, l’impression de vitesse du bolide lancé comme une fusée ou Spirou qui saute sur le train en marche sont franchement des cases magistrales ! Plus généralement, c’est un album formidable à redécouvrir, tant il regorge de trouvailles de « mise en scènes » : Spirou et Fantasio qui prennent en chasse un des voleurs dans le Shinkansen, avec ses quelques cases focalisées sur la tête du voleur à terre qui se fait écraser tour-à-tour par nos deux héros, la scène dans le wagon restaurant qui est vue depuis l’extérieur du wagon, rappelant qu’on est dans un véhicule en marche, puis plus tard la loco qui fonce dans les rues, alors qu’au premier plan on voit des gens assis en terrace d’un café, permettant de donner ce sentiment de vie à l’ensemble, les plans à hauteur de Spip ou l’explosion finale… difficile de croire qu’il ne s’agit que du deuxième album de l’auteur, tant celui-ci semble se faire plaisir dans son découpage et son histoire.

Bien qu’évoluant à un rythme soutenu, avec des vrais moments de bravoure, le récit n’oublie jamais de développer son univers et ses personnages, et notamment ses méchants, avec le mystérieux n°2 et ses sbires. Si ceux-sont finalement assez lisses, c’est pour laisser plus d’espace à l’impayable et improbable doktor boumboum (seul membre du triangle qui a droit à un nom !) qui vole littéralement la vedette aux autres membres du Triangle ici. Mais ce sont surtout les figurants qui sont des petits bijoux, qu’il s’agisse du contrôleur du Shinkansen en plein craquage, de la marchande de fruits et légumes poursuivie par la locomotive folle, du conducteur jaloux des performances de Noémie ou même du pauvre chien à qui on a volé son sucre. Ce sont eux qui font tout le sel de l’univers développé ici et qui donnent encore une fois cette impression de vie et cette richesse à l’univers Fournier. Nos héros ne sont pas en reste, avec un Fantasio formidable (comme toujours chez Fournier) qui amuse puis terrifie les écolières japonaises dans son beau kimono ; tandis que Spirou met bien en avant son caractère frondeur en sautant sur une locomotive en marche. On voit encore une fois Fournier développer une réelle complicité et une affection entre les deux personnages, ainsi qu’une vraie maîtrise de la dynamique du duo. C’était déjà le cas dans le Faiseur d’or, mais l’essai est transformé ici, et quoi qu’on pense de Fournier, Du Glucose pour Noémie prouve (déjà) que c’est sans doute l’auteur qui a le plus facilement compris la complémentarité entre Spirou et Fantasio et qui a eu le plus d’aisance à les animer et les faire interagir.

Entre finesse et légèreté

Si Du Glucose pour Noémie est un incontournable pour tout afficionados de Fournier qui se respecte, il est souvent négligemment rangé dans le rayon « pêché de jeunesse ». On pourrait en effet arguer qu’il n’a pas encore la maitrise ou le souffle personnel des productions ultérieures de l’auteur, et qu’il propose en outre un aspect absurde un peu trop prononcé.

Par exemple, si le doktor boumboum marque par sa présence, c’est un personnage loufoque au possible, qui décrédibilise totalement l’organisation à laquelle il fait partie. Mais soyons honnête, c’est l’organisation toute entière qui n’est pas très crédible comme le montrent ces divers exemples : les membres du Triangle qui se font sauter dans la cabine téléphonique pour avoir échoué dans leur mission dans le Champignon Nippon, le plan complètement alambiqué de n°14 pour tuer Kata ou un détail plus anodin, l’utilisation abusive de l’expression « Longue vie au Triangle ». Celle-ci est utilisée par ses membres à tort et à travers, même dans des moments anodins de la vie quotidienne. Cette expression répétée à outrance, comme un mantra résonne comme des exemples réels tristements célèbres. Mais sa surabondance fait qu’elle devient rapidement vide de sens, et n’est plus qu’un point qui termine une phrase. Cette expression rabâchée montre des membres dont on a enlevé toute capacité à la réflexion et toute spécificité (à part le doktor boumboum, les autres membres du Triangle s’habillent pareil, ont de coupes de cheveux similaires et sont en gros interchangeable).

Montrer un Triangle impotent, déjà perdant à cause de son organisation et de ses membres sans moral et sans intellect est donc un vrai propos de la part de Fournier. Il n’est ainsi pas anodin que le Triangle se fasse lui-même exploser, ce genre d’organisation néfaste ayant tendance à se détruire d’elles-mêmes. Ainsi, la désacralisation de la figure du méchant est clairement un but avoué de son auteur, et on retrouvera cette thématique à des degrés divers sur l’ensemble des albums où le Triangle apparaîtra. C’est par exemple le cœur même de l’intrigue de l’Abbaye Truquée, pour qui le Triangle n’a qu’un but, être moqué.

Contrairement à l’Abbaye Truquée par contre, où le bon mot et la bonne blague sont une fin en soi, prenant le pas sur l’intrigue, l’équilibre est ici mieux trouvé, où les situations et réactions absurdes sont contrebalancées par un rappel à la rationalité. Par exemple, le dialogue entre Spirou et Fantasio donné en citation est complètement absurde (tout comme la situation où sont nos héros à ce moment-là, à courir derrière une boite vide), mais est rapidement nuancée lorsque Fantasio, qui réfléchit au bord de la rivière, se dit qu’ils doivent protéger la boîte pour que la ruse de Kata fonctionne. Les réactions idiotes ou absurdes sont du reste surtout l’apanage des méchants ou des figurants, là où Spirou, Fantasio et Spip se démarquent par leur caractère, leur bon mot ou leurs piques cyniques. On se moque des méchants et pas des héros. Même lorsque Fantasio est affublé d’un magnifique rideau… ou pardon d’un beau kimono, il est conscient de son aspect ridicule et en joue, il devient ainsi le moteur de la blague et non pas sa victime.

Mais le vrai élément comique du trio est Spip, qui prend vraiment son « envol » dans cet album. Fournier a l’intelligence de ramener l’intrigue régulièrement de son point de vue. Puisque Spip parle au lecteur, il devient un commentateur hors-pair de l’action, tout en n’oubliant pas ses propres préoccupations (organiser sa retraite anticipée, profiter de la cohue pour chiper des amandes salées). Par sa petite taille et son rôle d’observateur, il devient vraiment utile à l’équipe et pas uniquement comme moyen de ronger les liens. Ses intermèdes permettent ainsi au lecteur de prendre du recul face à l’action sans perdre en implication, amène de l’humour sans dédramatiser une situation et donnent un très joli rythme à l’album avec ces respirations burlesques.

Fournier jongle ainsi entre différents enjeux (intrigue, personnage, narration, univers, humour) sans en sacrifier un seul. ça donne un album qui bien qu’un peu « jeune », est finalement très maîtrisé. Comme le bon vin, il en ressort encore meilleur à chaque relecture. J'ai mis un 4/5, mais je suis tenté de pousser à la note maximale.
richard
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par richard »

Fournier bien sûr !
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Gaston Lagaffe
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par Gaston Lagaffe »

Une autre excellente analyse de Jalias. :priere:
richard a écrit : lun. 1 juin 2020 18:22 Fournier bien sûr !
Et donc tu note combien ? ;)
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richard
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Re: DU GLUCOSE POUR NOEMIE

Message par richard »

J'avais voté 3, mais dans le contexte actuel de rivalité sans bornes je change ma note en 4
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