6.Le Gri-gri du Niokolo-Koba

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Trichoco
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6.Le Gri-gri du Niokolo-Koba

Message par Trichoco »

Bienvenue dans Spirou en Afrique, épisode 5 !

L’épisode 5 est consacré au seul album de Fournier à se dérouler sur le continent africain, le Gri-gri du Niokolo-Koba.
On est en 1973, la décolonisation a eu le temps d’être digérée, et en plus l’auteur est plutôt marqué à gauche. L’ambiance générale est donc forcément assez différente de celle des années Franquin. En plus, Fournier s’est rendu sur place. Les décors sont donc assez réalistes, et ce dès le début de l’histoire. Les vêtements que porte Mansa Moussa ne sont pas des oripeaux de sauvages, et Tuté Toutouré est carrément habillé à l’occidentale.

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En plus de tout cela, Tuté Tougouré est un fonctionnaire de l’UNESCO qui semble assez important. Le noir n’est donc plus un simple indigène.
On voit donc, dès le début, une envie de montrer le Sénégal de façon réaliste, et de dynamiter les clichés.

Sété Bagaré devient assez rapidement le compagnon d’aventure de Spirou et Fantasio. L’ascendant plus ou moins naturel que Spirou et Fantasio avaient sur les noirs dans les albums de Franquin disparaît complètement car ils sont largement mis sur un pied d’égalité. Fournier s’amuse même avec les clichés en les inversant.

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Le major Pluchon Park semble sorti des albums de Franquin et a un net sentiment de supériorité. Spirou le remet en place gentiment.

On trouve quand même, vers la fin, une tribu de sauvages, les Bassari, qui projettent d’attaquer la réserve à cause de la disparition de certains de leurs membres. Ils sont quand même plus ou moins civilisés. On peut supposer que leur tenue est proche de la réalité vu que Fournier s’est rendu sur place.

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Cela n’empêche que sur six histoires se déroulant en Afrique depuis les débuts de Franquin, toutes comportent une tribu, ce qui en fait un véritable passage obligé des Spirou d’Afrique.
L’autre passage obligé, c’est bien entendu la faune, qui est issu, comme du temps de Franquin, assez variée, avec quelques animaux qu’on a l’habitude voir, lions ou éléphants, et d’autres plus rares, comme les autruches ou un buffle.

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Malgré ces passages obligés, la différence entre le traitement de l’Afrique du temps de Franquin et du temps de Fournier est saisissante. Une quinzaine d’années s’est écoulée depuis le dernier Franquin en Afrique, et le changement est radical. On passe d’une Afrique coloniale fantasmée à une Afrique postcoloniale réaliste, et cela se sent.
#TeamFluide #TeamSuperdupont
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