MACHINE QUI REVE
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Re: MACHINE QUI REVE
Je suis globalement du même avis que Jalias. Cet album est forcément à part et j'espère toujours qu'avec le temps, il ait moins de détracteur...
- Emyla
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Re: MACHINE QUI REVE
Voilà une excellente analyse Jalias et je ne peux que partager ton opinion. Merci d'ailleurs pour cet argumentaire bien détaillé! Lorsque je relie MQR plus de 15 plus tard, je trouve qu'il a très bien vieilli, tout de même. Sans doute dû au fait, comme spécifié, qu'il est tout à fait ancré dans son époque.
Re: MACHINE QUI REVE
De mon côté je ne vois pas de problèmes, si ça peut être utile tant mieux!Pigling-Bland a écrit :Excellente analyse... à l'occasion, et si tu n'y vois pas d'inconvénient, j'en publierai quelques extraits dans le dossier "Machine qui rêve" de la bibliothèque.
Et merci à tous pour les compliments, je suis ravi que ça ait plu.
- Zig Homard
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Re: MACHINE QUI REVE
C'est vrai, Jalias, que tes analyses sont super pointues, pertinentes, et bien argumentées... (que l'on soit ou non d'accord, là n'est pas le problème)Jalias a écrit :Et merci à tous pour les compliments, je suis ravi que ça ait plu.
... telles qu'il m'est interdit à jamais d'en écrire,
Déplorable maraud [que je suis... ]!
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- petercriss
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Re: MACHINE QUI REVE
Grand fan du duo , tome et janry , je n 'ai lu cette album que bien plus tard.
Ma première réaction , cela a été : Merde , Franquin aurait adoré.
Je reste persuadé que cet album marque un point final sur l 'évolution qu 'ont apporté tout au long de leurs albums.
Le coup de pouce du maitre, à l 'époque, pour la reprise de la série par ces auteurs n 'est pas anodin , loin de là. Il avait vu en eux des jeunes prêts à bousculer les codes comme lui à une autre époque.
Je reste déçu que l 'éditeur n 'ai pas souhaité continuer dans cette voie .
Vous l 'aurez compris , pour moi c 'est un 5.
Ma première réaction , cela a été : Merde , Franquin aurait adoré.
Je reste persuadé que cet album marque un point final sur l 'évolution qu 'ont apporté tout au long de leurs albums.
Le coup de pouce du maitre, à l 'époque, pour la reprise de la série par ces auteurs n 'est pas anodin , loin de là. Il avait vu en eux des jeunes prêts à bousculer les codes comme lui à une autre époque.
Je reste déçu que l 'éditeur n 'ai pas souhaité continuer dans cette voie .
Vous l 'aurez compris , pour moi c 'est un 5.
- Gaston Lagaffe
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Re: MACHINE QUI REVE
J'annonce que j'ai monté ma note à la suite d'une énième relecture. J'avais mis 1 il y a presque 10 ans (et dans mon souvenir je pensais avoir mis 2 étoiles, comme quoi il faudrait que je vérifie mes notes plus souvent).
Quoique ce 3 serait plus un 2.5. J'ai fini par m'habituer au style réaliste de Janry qui est beau. Même si c'est dans un style différent de ce qu'on était habitué à l'époque (j'ai l'impression que les jeunes lecteurs habitués de voir pleins de one-shot sortir vont être moins choqué de voir Spirou avec un style réaliste que nous qui avons grandit quand tout était dans du réaliste-comique). Spirou et Fantasio sont toujours Spirou et Fantasio même avec un style différent. La seule chose qui me choque vraiment est le discours moraliste de Spirou à la fin qui me semble bien intéressant parce que Spirou nous avait habitué à dénoncer des sujets sérieux sans tomber dans la grosse leçon de morale 'les hommes ils sont trop méchants'.Et puis il y a Seccotine...pardon Sophie...Qui est tellement différente qu'on aurait du tout simplement la remplacer par un nouveau personnage ou Ororéa, la vraie bombe de la série...Mais bon apparemment on a juste droit à une journaliste dans la série (j'imagine que je suis le seul qui voudrait voir Seccotine et Ororéa comme meilleures amies qui forment un duo rival à nos deux héros).
Il y a des bonnes scènes (la page 'cet homme est dangereux', le suspenses avec le policier qui attendre la sonnerie du portable), mais j'arrive pas à être super-captivé par le scénario. La faute au clone qui me laisse au final indifférent. L’intérêt principal du scénario est de découvrir ce qui est arrivé à Spirou et pourquoi donc même ses amis l'ont trahis...et lorsque je connais la réponse ça me captive moins. On est loin de Soda que je peux relire un million de fois même si je sais comment ça se termine.
Sinon, le scénario est pas aussi compliqué que plusieurs le disent. Je trouve que les scènes de flashbacks sont clairs et précis par rapport aux scènes qui se passent dans le présent. Je me demande si certains lecteurs ont été tellement choqué par le changement de graphique qu'ils ont eu de la difficulté à juste lire le récit.
Quoique ce 3 serait plus un 2.5. J'ai fini par m'habituer au style réaliste de Janry qui est beau. Même si c'est dans un style différent de ce qu'on était habitué à l'époque (j'ai l'impression que les jeunes lecteurs habitués de voir pleins de one-shot sortir vont être moins choqué de voir Spirou avec un style réaliste que nous qui avons grandit quand tout était dans du réaliste-comique). Spirou et Fantasio sont toujours Spirou et Fantasio même avec un style différent. La seule chose qui me choque vraiment est le discours moraliste de Spirou à la fin qui me semble bien intéressant parce que Spirou nous avait habitué à dénoncer des sujets sérieux sans tomber dans la grosse leçon de morale 'les hommes ils sont trop méchants'.Et puis il y a Seccotine...pardon Sophie...Qui est tellement différente qu'on aurait du tout simplement la remplacer par un nouveau personnage ou Ororéa, la vraie bombe de la série...Mais bon apparemment on a juste droit à une journaliste dans la série (j'imagine que je suis le seul qui voudrait voir Seccotine et Ororéa comme meilleures amies qui forment un duo rival à nos deux héros).
Il y a des bonnes scènes (la page 'cet homme est dangereux', le suspenses avec le policier qui attendre la sonnerie du portable), mais j'arrive pas à être super-captivé par le scénario. La faute au clone qui me laisse au final indifférent. L’intérêt principal du scénario est de découvrir ce qui est arrivé à Spirou et pourquoi donc même ses amis l'ont trahis...et lorsque je connais la réponse ça me captive moins. On est loin de Soda que je peux relire un million de fois même si je sais comment ça se termine.
Sinon, le scénario est pas aussi compliqué que plusieurs le disent. Je trouve que les scènes de flashbacks sont clairs et précis par rapport aux scènes qui se passent dans le présent. Je me demande si certains lecteurs ont été tellement choqué par le changement de graphique qu'ils ont eu de la difficulté à juste lire le récit.
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Re: MACHINE QUI REVE
"Machine qui rêve , première lecture...ça tourne" !!
Comment aller plus loin que "Luna Fatale" tout en continuant d'ancrer Spirou dans son temps?Comment continuer à poser de manière cohérente la quète d'identité du héros entrevue dans le Tome précédent?Qui est Spirou ?Après tout ,on l'a toujours appelé ainsi non?Et bien cassons tout cela ,annihilons les repères et sublimons les codes tout en les éparpillants?
En en ce sens la, le fond de la BD ne me choque guère.Tome&Janry placent un clone dans une période ou la mode était justement au clonage et experimentation dans les oeuvres de fiction?Ok mais Spirou s'est toujours placé dans le vent, ce qui a toujours donné du souffle à une oeuvre intemporelle .Tout y est ici histoire de trouble, de peur de fuite de soi et de l'autre, de folie?Tant mieux , cela ne rend l'oeuvre que plus palpitante et accrocheuse,déroutante et perturbante.
Je l'avoue, j'ai adoré le fond de cette bd , les questionnements qu'elle induit.J'ai ressenti de l'empathie pour ce pauvre clone traqué, crevé, fatigué et le cliffhanger final n'a pas diminué l'empathie que j'avais eu pour lui durant toute la BD ;dés lors comment établir une hierarchie entre ce qui doit disparaitre et ce qui doit vivre?
De la même manière, si Seccotine se montre décidée ,franche et protectrice , ses traits qui me font penser parfois à ceux de Luna lui donnent une stature de femme fatale,d'aventurière façon "James Bond girl" pas si désagréable (j'ai toujours pensé que le besoin de séduire mais aussi d'être integrée était un besoin omniprésent chez Seccotine ,depuis sa création, mais que les canons et la morale de l'époque ne le permettaient pas vraiment.
J'apprecie en fin cette vision sombre et nihiliste de la societé et du vivant, cette idée que tout n'est que duplicité et que, dans le même temps, l'amour peut exister et former un terreau fertile dans une societé desanchantée.
Question illustration la forme me plait beaucoup, je trouve le dessin superbe, la colorisation magnifique, le scénarisation merveilleuse et j'avais très envie de mettre 5.La representation des personnages est réussie , nfin je trouve (Spirou est plus actuel, Fantasio est réussi, quand à Seccotine, elle a toujours été pulpeuse ,a part lors de son apparition peut être, et dans le "dictateur et le champignon" ou elle reste très enfant.
hélas , je ne suis pas du tout convaincu par les transitions, la manière dont nous est présenté le rôle de Spirou (le vrai) le double rôle de Seccotine;je ressens un manque de connexion certain entre les différentes scènes, cela va vite, trop vite.L'absence de Spip me gène beaucoup je dois dire.
Au bout du compte je trouve que si cet album questionne la vie et l'humain, paradoxalement, il manque d'empathie et d'humanité.
indéniable réussite artistique, cohérent dans la saga, pont vers la suite , mais manque d'émotionnel , je ne lui met que 4, même si je l'apprécie bien.
Comment aller plus loin que "Luna Fatale" tout en continuant d'ancrer Spirou dans son temps?Comment continuer à poser de manière cohérente la quète d'identité du héros entrevue dans le Tome précédent?Qui est Spirou ?Après tout ,on l'a toujours appelé ainsi non?Et bien cassons tout cela ,annihilons les repères et sublimons les codes tout en les éparpillants?
En en ce sens la, le fond de la BD ne me choque guère.Tome&Janry placent un clone dans une période ou la mode était justement au clonage et experimentation dans les oeuvres de fiction?Ok mais Spirou s'est toujours placé dans le vent, ce qui a toujours donné du souffle à une oeuvre intemporelle .Tout y est ici histoire de trouble, de peur de fuite de soi et de l'autre, de folie?Tant mieux , cela ne rend l'oeuvre que plus palpitante et accrocheuse,déroutante et perturbante.
Je l'avoue, j'ai adoré le fond de cette bd , les questionnements qu'elle induit.J'ai ressenti de l'empathie pour ce pauvre clone traqué, crevé, fatigué et le cliffhanger final n'a pas diminué l'empathie que j'avais eu pour lui durant toute la BD ;dés lors comment établir une hierarchie entre ce qui doit disparaitre et ce qui doit vivre?
De la même manière, si Seccotine se montre décidée ,franche et protectrice , ses traits qui me font penser parfois à ceux de Luna lui donnent une stature de femme fatale,d'aventurière façon "James Bond girl" pas si désagréable (j'ai toujours pensé que le besoin de séduire mais aussi d'être integrée était un besoin omniprésent chez Seccotine ,depuis sa création, mais que les canons et la morale de l'époque ne le permettaient pas vraiment.
J'apprecie en fin cette vision sombre et nihiliste de la societé et du vivant, cette idée que tout n'est que duplicité et que, dans le même temps, l'amour peut exister et former un terreau fertile dans une societé desanchantée.
Question illustration la forme me plait beaucoup, je trouve le dessin superbe, la colorisation magnifique, le scénarisation merveilleuse et j'avais très envie de mettre 5.La representation des personnages est réussie , nfin je trouve (Spirou est plus actuel, Fantasio est réussi, quand à Seccotine, elle a toujours été pulpeuse ,a part lors de son apparition peut être, et dans le "dictateur et le champignon" ou elle reste très enfant.
hélas , je ne suis pas du tout convaincu par les transitions, la manière dont nous est présenté le rôle de Spirou (le vrai) le double rôle de Seccotine;je ressens un manque de connexion certain entre les différentes scènes, cela va vite, trop vite.L'absence de Spip me gène beaucoup je dois dire.
Au bout du compte je trouve que si cet album questionne la vie et l'humain, paradoxalement, il manque d'empathie et d'humanité.
indéniable réussite artistique, cohérent dans la saga, pont vers la suite , mais manque d'émotionnel , je ne lui met que 4, même si je l'apprécie bien.
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- Spiroutiste Professionel
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Re: MACHINE QUI REVE
Marrant, je disais pareil de Soda dans le tournoi (groupe 7), d'une part le mal absolu, de l'autre le bien, l'amour.Les préoccupations de Tome se retrouvent. Comme ce ne sont pas les miennes, pas étonnant que son Spirou me touche moins que celui de Franquin ou de Fournier.flyingspip a écrit : cette vision sombre et nihiliste de la societé et du vivant, cette idée que tout n'est que duplicité et que, dans le même temps, l'amour peut exister et former un terreau fertile dans une societé desanchantée.
" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.
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- Spiroutiste Mordu
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Re: MACHINE QUI REVE
Exactemment, cette BD fut clivante pour les fans, pour autant Tome&Janry avaient prévu cela;se lancer dans une telle entreprise artistique a du leur demander beaucoup de reflexion,et pourtant ils ont choisi de se lancer completement dans un style,sans compromis ce qui dénote l'envie de déconcerter, de choquer, de manière très assumée,mûre.Comme j'aime bien les univers à la Blade Runner, cela ne me dérange pas (vu que cet album est très cinematographique)
Si cet album était un genre musical, il serait un album d'un genre implacable, violent, sans compromis, rapide et sans pitié,par exemple de thrash metal ou de punk hardcore...Si il était un opéra, "Wozzeck" d'Alban Berg (opéra atonal construit de manière moderne sous forme d'hommage au passé, mais d'hommage revisité;l'argument de cet opéra moderne porte sur une societé militarisée et des experiences médicales qui font perdre à Wozzeck, le héros, être faible, maltraité, manipulé, toute perception sensée de lui même;il bascule alors dans la confusion ce qui le poussera jusqu'au meurtre puis au suicide...le tout fut crée en 1925!!)qui est qui, comment vivre dans un monde ou tout est manipulable, ou l'être n'est plus rien qu'une séquence d'ADN ?
J'attaque ma deuxième lecture ...autant la transition Spirou /Clone ne m'avait pas plu lors de la première lecture , autant si je me place dans une idée de confusion, de brume et de perte de repère, cette transition est au contraire sublime...effectivement l'impression d'être dans un cauchemard eveillé.
Questionner, choquer, emerveiller, cliver,aller droit au sensible et à l'emotionnel ...C'est le propre de toute grande oeuvre d'art, non?
Si cet album était un genre musical, il serait un album d'un genre implacable, violent, sans compromis, rapide et sans pitié,par exemple de thrash metal ou de punk hardcore...Si il était un opéra, "Wozzeck" d'Alban Berg (opéra atonal construit de manière moderne sous forme d'hommage au passé, mais d'hommage revisité;l'argument de cet opéra moderne porte sur une societé militarisée et des experiences médicales qui font perdre à Wozzeck, le héros, être faible, maltraité, manipulé, toute perception sensée de lui même;il bascule alors dans la confusion ce qui le poussera jusqu'au meurtre puis au suicide...le tout fut crée en 1925!!)qui est qui, comment vivre dans un monde ou tout est manipulable, ou l'être n'est plus rien qu'une séquence d'ADN ?
J'attaque ma deuxième lecture ...autant la transition Spirou /Clone ne m'avait pas plu lors de la première lecture , autant si je me place dans une idée de confusion, de brume et de perte de repère, cette transition est au contraire sublime...effectivement l'impression d'être dans un cauchemard eveillé.
Questionner, choquer, emerveiller, cliver,aller droit au sensible et à l'emotionnel ...C'est le propre de toute grande oeuvre d'art, non?