Je ne connais pas du tout David B, mais ce n'est pas la première fois qu'on me le mentionne, je vais donc y venir d'ici peu. Et non, curieusement, je n'avais pas du tout suivi l'actualité de Masse. Je lis et relis ses vieux albums dans la bibliothèque d'un oncle, et j'en avais gardé l'idée enfantine d'un auteur maudit, invisible, et d'ailleurs mort (d'autant que son encyclopédie est réputée introuvable, et pas ré-éditée à ma connaissance). Je ne pensais pas qu'il produisait encore. Hé bin, voilà ce qu'on gagne à rester loin des librairies, terré dans son petit musée franco-belge. Mais depuis quelques mois, j'essaye de me mettre à jour...
Mais je vais aussi me renseigner pour voir d'où me venaient ces idées sur le pauvre Masse.
Pour Hellboy, c'est un peu un crève-coeur : Je suis un maniaque de la version originale, quand je peux, mais les américains semblent avoir du mal à sortir de l'approche "comics jetable" de la bande dessinée. Donc leurs éditions sont pas très jolies. Je les achète en édition Dark Horse Books (dans une librairie spécialisée dans les imports). Au moins le papier est de bonne qualité, mais le format est assez petit (17x26 cm), la reliure ne permet pas d'ouvrir très à plat, et les marges (en particulier intérieures) sont minimales. Il existe des traductions françaises, chez Delcourt, un peu plus belles, un peu plus livre. Mais comme pour Calvin & Hobbes, au prix d'un ton un peu différent (comment traduire "jeez" ?), et je suis trop sensible à ça.
Bref, ça reste du compromis. Pour ma part, je les ai découverts sur grand écran, en version numérique piratée (le style clair de Mignola s'y prête très bien), d'où ma déception pour les éditions papiers - ce qui ne m'empêche pas de les acheter. Mais c'est à chacun de trouver l'édition qui lui va le mieux. Je te conseille donc de feuilleter sur place.
Pour les albums à avoir, je préconise :
- Le premier volume, "seed of destruction". L'histoire n'est pas de mes préférées, c'est la veine épopée lovecraftienne menace nazie mondiale et tout, mais c'est le début, les trois ou quatre premières pages consacrées à l'origine de Hellboy expliquent bien la logique du personnage. Donc, au moins, à lire.
- "The chained coffin and others" (vol.3), un bel album, pas trop agité, avec des courts récits bien mélanco-poétiques - mais aussi avec une courte référence à des évènements du vol.2 dans l'une des histoires.
- "The right hand of doom" (vol.4), de belles courtes histoires un peu consacrées à l'identité du Hellboy et à son étrange main droite. Là encore, une belle ambiance de folklore médiéval hors du temps.
Tout le reste est bien lisible aussi, mais un peu trop tonitruant à mon goût. Disons que c'est excellent, mais le n'est pas l'aspect de Hellboy auquel je suis le plus sensible. Hélas, c'est l'aspect que la série et ses produits dérivés semblent mettre de plus en plus en valeur. A mon sens, Hellboy est en train de perdre sa finesse...