Ton message met en avant plein de points vraiment intéressants.
Pigling-Bland a écrit :Oui, et c'est ce qui a servi aussi Franquin, car le Spirou de Jijé reste un Spirou feuilletonnant à la petite semaine, sans grandes constructions scénaristiques, même si Jijé brille par sa créativité artistique et l'inventivité de son dessin. Franquin lui-même met un certain temps avant de se lancer.
Première question: de sa création jusqu'à Il y a un sorcier à Champignac, Tous ses auteurs ne font vivre à Spirou que des histoires relativement courtes, rien à voir avec les sagas que vivait au même moment Tintin. Pourquoi Robvel a-t-il commencé ainsi, alors que l'histoire de Bibor et Tribar qu'il a réalisée en même temps que les premiers Spirou était de longue aleine, il n'hésitait donc pas à se lancer dans des histoires longues.
Pigling-Bland a écrit :Mais à partir du sorcier il impose un cadre et un style dont chaque successeur sera prisonnier à sa façon : Fournier successeur immédiat ne peut pas décevoir. Il impose son style et ses convictions écolo ; Broca et Cauvin a qui l'on impose de ne pas reprendre les personnages de Franquin se pètent la tête dans le mur ; Tome et Janry, en voulant s'évader de certains carcans tombent pareillement dans des carcans puisque faire systématiquement différent est un carcan autant que faire pareil. Morvan et Munuera essaient de mixer en créant le nouveau personnage de Flanner tout en la reliant à Zorglub et Champignac, mais on ne peut que constater que l'alum du duo considéré comme le meilleur est celui qui se rapproche le plus de l'univers su Spirou de Franquin. Quant à Yoann et Vehlmann il leur est quand même demander de s'inspirer du graphisme de Franquin, ce qui est très net dans les Zorkons, jusuqu'aux hachures, mais aussi dans le graphisme de Gaston et surtout du marsupilami, qui est totalement Franquinien, bien plus que celui de Batem qui est devenu une sorte de peluche et pas un animal sauvage.
Des questions de style, sur certaines desquelles je suis en désacord, je me garde ça sous le coude pour plus tard
Pigling-Bland a écrit :la problématique actuelle est moins à mon avis la question de savoir si Yoann et Vehlmann sont vraiment motivés par la série mère que de se demander si Dupuis sait vraiment quoi faire de cette série, car quoi : en favorisant une émancipation de Supergroom par les auteurs même de la série ainsi mise au congélateur et en multipliant les Spirou de... il n'y a plus aucune lisibilité des aventures du duo.
Oui, si l'on quite le point de vue des auteurs, c'est très juste. Il est clair que les décideurs rêvent d'un univers à la Disney, dans lequel les personnages au départ secondaires ont eu droit à leur propre séries, et les personnages centraux ont connu des variations sur leur propre identité (Donald-Fantomiald, Dingo-SuperDingo), mais ne savent pas trop comment s'y prendre.
Pigling-Bland a écrit :Si l'on compare les autres grandes séries continuées au delà du décès de leur auteur ou de leur abandon, celles qui fonctionnent toujours sont celles qui ont été bloquées dans le style initial, même si le graphisme retenu garde parfois des traits de personnalité du repreneur : Blake et Mortimer, Alix, Lefranc, Astérix en sont les exemples, mais aussi Mickey et son univers.
C'est vrai pour les reprises récentes, avec un cahier des charges graphique et référentiel, mais avant, Will s'était vite complètement émancipé de Dineur, Franquin de Jijé et Robvel, et le Franquin de la fin des années 60 était lui-même très différent de celui des débuts. Les conditions et buts des reprises ne sont pas les mêmes.
Pigling-Bland a écrit :La problématique est liée à l'existence même du journal de Spirou je pense. Seul rescapé européen et publiant des BD originales pour tous publics.
Pour reprendre la comparaison avec Disney, l'univers est interconnecté, il y a des liaisons aériennes quotidiennes entre Mickeyville et Donaldville si j'ose dire , par contre, pour le journal de Spirou, j'imagine mal un crossover entre JKJ Bloche et Tamara, par exemple

" Monólogo significa el mono que habla solo." Ramón Gómez de la Serna dans ses Greguerías.