Forum Inedispirou

Bonjour,

On retrouve dans certains vieux spirou (années 60-70) des séries où la couleur bascule en gris-orange pour repasser en coloris "normales" comme cet exemple :



Quelqu'un en connaîtrait-il la raison ?

Merci pour votre réponse.

Lion a écrit : ↑dim. 12 avr. 2020 17:37On retrouve dans certains vieux spirou (années 60-70) des séries où la couleur bascule en gris-orange pour repasser en coloris "normales" comme cet exemple :

Quelqu'un en connaîtrait-il la raison ?

Raison d'économie sur l'encre de couleur, a priori ?....
Avant que "Spirou" n'adopte le "tout en couleurs"...

Pour les Spirou anciens, les pages étaient soit en noir et blanc, soit en couleurs.

Mais le 28 mars 1957, dans le journal Spirou 989, les éditions Dupuis annoncent fièrement:



Page 3, la description du nouveau Spirou "de luxe":



32 pages toutes en couleurs.. Enfin parfois une couleur seulement...


Il faut attendre le magazine Spirou 1435 du 14 octobre 1965 pour que les pages monochromes disparaissent
et qu'une formule "toutes les pages en couleurs (avec un s)" soit adoptée:






Par contre, pour l'origine de cette technique avec des pages monochrome, je me demande si elle
ne vient pas d'Angleterre. (Juste une hypothèse personnelle)
En effet, dès août 1944, cette formule avec des pages monochromes est utilisée dans la version originale
anglaise du club des cinq contre-attaque pour les illustrations intérieures. (Je suis fan du club des cinq d'Enid Blyton)

Monochrome rouge:



Monochrome bleue:




De la couleur certes, mais dans une version vraiment économique...

J'ajouterait juste une petite rectification sur les commentaires comme toujours érudits de François : Les exemples montrés sont de la bichromie, pas de la monochromie : noir et rouge ou noir et bleu.

Pour ce qui est de la raison des pages soit quadrichromie (noir, cyan, magenta, jaune) soit bichromie (orange-noir), cela est lié à la technique d'impression utilisée à cette époque et à la particularité de la machine utilisée. En effet Dupuis utilisait une machine permettant d'imprimer en recto-verso mais avec un potentiel de seulement 6 couleurs. Pour cette raison, qui était donc économique (imprimer tout en couleur avec cette machine aurait nécessité le double de passages, ils imprimaient en même temps une page en quadrichromie et son verso en bichromie. Soit bien 6 couleurs.
Les gris sont évidemment des dégradés de noir et les bruns des mélanges d'orange et de noir.

Francois a écrit : ↑dim. 12 avr. 2020 21:55 (Je suis fan du club des cinq d'Enid Blyton)

1959-1960 : Imprimerie Curial, rue Curial Paris XIX, où Pilote est imprimé. En quadrichromie Astérix, Le démon des Caraïbes, Michel Tanguy, Ca va bouillir ; en bichromie toutes les autres bandes, mais pas uniformément : P'tit Pat et Jacquot le mousse en noir & bleu, Mark Trent en noir & jaune, Bison noir en noir & rose par exemple.
C'est seulement après le rachat par Dargaud et ses accords avec Le Lombard que le journal est imprimé en Belgique, avec une alternance de quadrichromie et de bichromie noir-orange comme expliqué plus haut. Ce serait donc un "savoir-faire" belge !